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Dernière mise-à-jour : 15 décembre 2023.

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Signature de l’Alliance de la Première Église de Boston (congrégationaliste) le 30 juillet 1630. Bas-relief par Domingo Mora (1895), façade des Bibliothèque & Archives congrégationalistes sur la rue Beacon à Boston

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Consultez également cet autre article sur Le Monarchomaque :

Compléments en ecclésiologie sur le blogue Revenir à l’Évangile :

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semper_reformanda

Un individu d’obédience catholique romaine a récemment protesté contre ma réserve vis-à-vis de l’œcuménisme que j’ai émise le 12 juin 2014. Une discussion courtoise et constructive s’est ensuivi, si bien que j’estime approprié de reproduire certains points que j’ai soulevés dans un billet particulier que voici. Ce faisant, je ne cherche pas à offenser mon interlocuteur, simplement à réaffirmer la position protestante.

1. Le culte des saints et le culte marial sont de l’idolâtrie polythéiste

Les catholiques (et les soit-disant « orthodoxes » orientaux) adressent des prières (au sens spirituel) à des personnages autre que le Dieu trinitaire, ces prières confèrent à ces personnages des attributs divins (ces prières sous-entendent que {1} ces morts nous entendent, {2} ces morts peuvent donner suite à nos prières, {3} ces morts ont des pouvoirs surnaturels surhumains), il s’ensuit que les catholiques rendent un culte aux saints, il s’ensuit que les catholiques élèvent les saints au statut de divinités. Ont doit reconnaître qu’en ce faisant, vous n’élevez pas les saints au même niveau que l’Éternel Tout-Puissant. Le catholicisme prône un panthéon des différentes divinités : le Dieu trinitaire au sommet, suivi de très près par Marie, elle-même suivie par la multitude de saints. À propos de l’innombrable kyrielle des saints, le réformateur Jean Calvin a écrit ceci (Institution chrétienne, II:XX:XXII) :

« Depuis qu’on a commencé à considérer les saints comme des intercesseurs, on a peu à peu attribué à chacun une charge particulière et, selon la diversité des affaires, tantôt l’un, tantôt l’autre a été pris comme avocat. De plus, chacun a choisi son saint personnel, se plaçant sous sa sauvegarde, comme en la protection de Dieu. Il est arrivé ce que le prophète reprochait aux Israélites (Jérémie 2:28 ; 11:13) ; non seulement il y avait autant de dieux que de villes, mais aussi autant que de personnes, chacun avait le sien. »

Les catholiques arguent que les prières aux saints ne constituent pas de l’adoration, mais des simples demandes d’intercessions. Or que font-ils alors de 1 Timothée 2:5-6 : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » ? Jésus étant pleinement Dieu et pleinement homme, il ne peut y avoir de meilleur intercesseur entre Dieu le Père et les hommes, d’où la doctrine protestante du Solus Christus. Les prières aux saints trépassés profanent l’intercession de Jésus-Christ et, en plus, elles font injure aux personnages historiques que sont les saints (Jean Calvin, Institution chrétienne, III:XX:XXI).

Et de toutes façons, les prières spirituelles aux entités autres que Dieu sont catégoriquement prohibées par la Parole de Dieu (d’où la doctrine protestante du Soli Deo Gloria) :

« Jésus lui dit : Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. » (Matthieu 4:10)

« Lorsque Pierre entra, Corneille, qui était allé au-devant de lui, tomba à ses pieds et se prosterna. Mais Pierre le releva, en disant : Lève-toi; moi aussi, je suis un homme. » (Actes 10:25-26)

« C’est moi Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et quand j’eus entendu et vu, je tombai aux pieds de l’ange qui me les montrait, pour l’adorer. Mais il me dit : Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu. » (Apocalypse 22:8-9)

« Ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce que c’était lui qui portait la parole. Le prêtre de Jupiter, dont le temple était à l’entrée de la ville, amena des taureaux avec des bandelettes vers les portes, et voulait, de même que la foule, offrir un sacrifice. Les apôtres Barnabas et Paul, ayant appris cela, déchirèrent leurs vêtements, et se précipitèrent au milieu de la foule en s’écriant : Ô hommes, pourquoi agissez-vous de la sorte ? Nous aussi, nous sommes des hommes de la même nature que vous ; et, vous apportant une Bonne Nouvelle, nous vous exhortons à renoncer à ces choses vaines, pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve. » (Actes 14:12-15)

De surcroît, la communication avec les morts est absolument interdite par Deutéronome 18:9-12 :

« Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. Qu’on ne trouve chez toi […] personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel ; et c’est à cause de ces abominations que l’Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. Tu seras entièrement à l’Éternel, ton Dieu. »

Certes, Marie a une place importante dans l’histoire du salut, on ne doit donc pas la négliger et on doit honorer sa mémoire. Mais cela ne signifie nullement qu’on doit la surélever en lui donnant un rôle et un pouvoir qu’elle n’a strictement pas. À propos du culte marial, Jean Calvin a écrit ceci (Institution chrétienne, III:XX:XXII) — ne soyez pas choqués par cette verve du XVIe siècle :

« Bien qu’ils tâchent de se laver les mains d’un si vilain sacrilège puisqu’il ne se commet pas dans leurs messes ni dans leurs vêpres, comment défendront-ils les blasphèmes qu’ils lisent à haute voix, quand ils prient Éloi ou Médard de regarder du haut du ciel leurs serviteurs pour les aider ? Quand ils supplient la Vierge Marie de commander à son Fils d’acquiescer à leurs requêtes ? Jadis, il a bien été interdit, au concile de Carthage [il s’agit du IIIe concile de Carthage tenu en 397, cf. canon 23], qu’aucune prière faite à l’autel ne s’adresse aux saints. Il est vraisemblable que les bons évêques de ce temps-là, parce qu’ils ne pouvaient pas entièrement retenir et brider la ferveur du peuple, n’ont trouvé que ce demi-remède. »

Matthieu 12:46-50 démontre très bien qu’il ne faut pas mettre Marie sur un piédestal simplement car elle a été fécondée par le Saint-Esprit :

« Comme Jésus s’adressait encore à la foule, voici sa mère et ses frères, qui étaient dehors, cherchèrent à lui parler. Quelqu’un lui dit : Voici, ta mère et tes frères sont dehors, et ils cherchent à te parler. Mais Jésus répondit à celui qui le lui disait : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit : Voici ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. »

2. La prétendue virginité perpétuelle de Marie de Nazareth est une fausseté

Le texte biblique est clair. Matthieu 1:18 :

« Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint-Esprit, avant qu’ils eussent habité ensemble. »

La clause « avant qu’ils eussent habité ensemble » serait strictement impertinente si, même après qu’ils eussent habité ensemble, ils n’avaient eu aucun rapport charnel. Cette clause est seulement pertinente si sa fonction est de préciser que Marie est tombée enceinte avant qu’elle n’ait connu Joseph charnellement (habiter ensemble se conjugue habituellement avec coucher ensemble pour les époux) : c’est un argument pour la conception miraculeuse de Jésus. Si au contraire, même après la naissance de Jésus et même après leurs épousailles officielles, Marie et Joseph ne remplirent jamais leur devoir conjugal, la clause est superflue et inutile, puisque de toutes façons, peu importe le moment, ils n’ont jamais remplis leur devoir conjugal.

Matthieu 1:24-25 :

« Joseph s’étant réveillé fit ce que l’ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui. Mais il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus. »

Le ministère Bible Ouverte précise, au sujet du verset 25 :

« Le texte spécifie clairement que Joseph n’a eu aucun rapport sexuel avec Marie,  jusqu’à (en grec « heos« ) la naissance de Jésus [cette spécification sous-entend donc qu’ils en eurent après].

Nulle part il n’est fait mention d’une interdiction de relations conjugales ultérieures entre Joseph et Marie. Ce serait d’ailleurs contraire aux commandements de Dieu (Genèse 2:24) : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chaire. » Jésus lui-même rappelle ce commandement à ses disciples, voir Matthieu 19:5 et 19:6, Marc 10:8. Il était donc normal que Marie ait des fils et des filles. »

Et Bible Ouverte renchérit :

« Le mot grec adelphos qui a été traduit par frère est composé de mots signifiant lien et matrice. »

Sur les frères et sœurs de Jésus, le Nouveau dictionnaire biblique (Éditions Emmaüs) dit ceci à l’article Frères du Seigneur (p. 282-283 dans la version de 1983) :

« La question de leur parenté avec Christ a été fort débattue, et diverses théories ont été avancées pour affirmer qu’ils n’étaient que ses cousins [ou ses demi-frères] :

1. Ils auraient été fils d’Alphée (ou Cléopas) et de Marie, sœur de la vierge Marie. Pourtant, le mot cousins n’est jamais employé à leur sujet, bien que l’expression grecque anepsios fasse parfaitement partie du vocabulaire du NT (Col 4.10 : Marc, cousin de Barnabas), pas davantage le terme plus précis de « fils de la sœur » employé pour le neveu de Paul (Ac 23.16), de même que le mot parent (ou cousin) [au sens de membre de la parenté élargie] qui revient 11 fois dans le NT (Mc 6.4 ; Lc 1.36, Lc 1.58 ; Jn 18.26 ; Ac 10.24 ; Rm 9.3, etc.). Il semblerait donc étrange que les « frères du Seigneur » n’aient jamais été appelés cousins s’ils l’étaient vraiment.

D’autre part, Jacques fils d’Alphée étant parmi les apôtres (Mt 10.3), comment pourrait-on dans ce cas dire que les « frères » de Jésus ne croyaient pas en lui (Jn 7.5) ?

2. On suppose que ces « frères » étaient issus d’un mariage précédent de Joseph avec une certaine Escha ou Salomé. La seule raison de cette supposition est la différence d’âge supposée entre Joseph et Marie.

3. Ils seraient nés d’un mariage de lévirat entre Joseph et la veuve de son frère, Cléopas. Ceci de nouveau n’est qu’une pure hypothèse, sans aucun fondement. »

Voilà !

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Capture d’écran, le 2020-05-15 à 14.03.35

Extrait de l’ouvrage Theses Sabbaticæ de Thomas Shepard, 1649, p. 25

La théologie radicale des deux royaumes (Radical Two Kingdoms = R2K), telle que popularisée par les théologiens presbytériens Meredith Kline, Michael Horton, David VanDrunen, Darryl Hart, Scott Clark et Matthew Tuininga dans la seconde moitié du XXe siècle et en ce début de XXIe siècle, insiste énormément sur la notion de droit naturel (d’où son autre abréviation → Natural Law Two Kingdoms = NL2K). Pour ces intellectuels, le droit biblique serait applicable par l’Église mais pas par l’État. Inversement, seul le droit naturel – différent et séparé du droit biblique – serait applicable par l’État.

Cette position est strictement hétérodoxe. Le tableau ci-après démontre que les théologiens et jurisconsultes éminents de la Réformation du XVIe siècle n’adhéraient pas au concept de loi naturelle telle qu’aujourd’hui promue par la mouvance R2K/NL2K (ni même à une forme embryonnaire de R2K/NL2K). La synthèse de l’évidence historique conduit à ces deux observations :

  1. La majorité des dirigeants de la Réformation soutenait que la loi naturelle et la loi biblique sont distinctes, mais que ces deux lois sont identiques dans leurs principes généraux et qu’il s’agit – en substance – du même droit. Aux érudits du tableau ci-dessous, il faut ajouter ces quatre érudits : {1} Niels Hemmingsen (1513-1600), le réformateur luthérien du Danemark ; {2} Girolamo Zanchi (1516-1590), réformateur italien (cf. De religione Christiana fides, § 13:8, p. 261-263 ; On the Law in General, p. 24-25) {3} François du Jon (1545-1602), un huguenot professeur de théologie aux Universités de Heidelberg au Bas-Palatinat et de Leyde aux Pays-Bas (cf. Franciscus Junius, The Mosaic Polity, p. 60-64) ; {4} Thomas Shepard (1605-1649), un cofondateur congrégationaliste de l’Université Harvard au Massachusetts ; {5} Francis Roberts (1609-1675), un pasteur presbytérien anglais qui fonda la Bibliothèque de Birmingham (Midlands de l’Ouest) et fut aumônier du Vice-Roi d’Irlande ; {6} Hermann Witsius (1636-1708), le recteur réformé de l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas (cf. Joe Boot, The Mission of God, p. 57 ; {7} Jean Barbeyrac (1674-1744), le recteur réformé de l’Académie de Lausanne en Suisse romande, enseignant au Collège français de Berlin au Brandebourg et professeur à l’Université de Groningue aux Pays-Bas.
  2. La minorité des dirigeants de la Réformation soutenait que la loi naturelle et la loi biblique sont distinctes, mais que la Chute rend la loi naturelle insuffisante pour réguler les collectivités humaines et que c’est pour cela que l’Éternel a révélé à l’humanité un dispositif législatif complet & suffisant dans la Bible.

Aucune de ces deux approches ne corrobore la théorie de la loi naturelle non-biblique telle qu’exaltée par ses théoriciens Meredith Kline, Michael Horton, David VanDrunen, Darryl Hart, Scott Clark et Matthew Tuininga, pour lesquels la loi naturelle n’est qu’un prétexte servant à contourner l’autorité de la loi biblique révélée.

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Aux nombreuses références du tableau ci-dessus, nous pouvons ajouter l’article Law, Liberalism, and Luther : Beyond the Myths de Korey Maas paru dans le journal académique Public Discourse du Witherspoon Institute le 21 février 2018 soulignant que le réformateur allemand Martin Luther arguait que « Moïse s’accorde étroitement avec la nature » et que « les lois naturelles ne furent jamais aussi bien écrites et ordonnées que par Moïse » (ce qui fait de Luther un tenant de la 1ère approche présentée précédemment).

(suite…)

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Dernière mise-à-jour : 5 juin 2017.

Boissy d’Anglas saluant la tête du député Féraud (20 mai 1795), par Alexandre-Évariste Fragonard, 1831

Boissy d’Anglas saluant la tête du député Féraud (20 mai 1795), par Alexandre-Évariste Fragonard, 1831.

Rabaut St-Étienne, par Jacques-Louis David, 1791.

Rabaut St-Étienne, par Jacques-Louis David, 1791.

Alba-Lasource, dans Louis Blanc, Histoire de la Révolution française, Langlois & Leclercq, 1847.

Alba-Lasource, dans Louis Blanc, Histoire de la Révolution française, Langlois & Leclercq, 1847.

Buste de Boissy d’Anglas, Musée de la salle du jeu de paume, Versailles

Buste de Boissy d’Anglas, Musée de la Salle du jeu de paume, Versailles.



« Les élections ne doivent jamais avoir lieu excepté si Dieu préside au-dessus d’elles par son Saint-Esprit ! »
— Jean Calvin, 1583 (publication posthume)

« Le clergé n’est pas la nation ; il est le clergé. […] La noblesse n’est pas la nation, mais la partie décorée de la nation. […] Il est évident que le Tiers-État est la nation, moins la noblesse et le clergé. »
— Rabaut St-Étienne, 1789

« Il faut que Paris soit réduit à un quatre-vingt-troisième d’influence comme chacun des départements. »
— Alba-Lasource, 1793

« Enfants de Coligny, pourriez-vous être amis des rois ? Auriez-vous oublié la St-Barthélemy et les dragonnades ? »
— Tract de la Société populaire de Nîmes, été 1793

« C’est le jour de vengeance et nous l’attendons depuis plus de cent ans. »
— Jeanbon St-André, 1793

« Comme Jérusalem, Paris a tué les prophètes. »
— Jules Bonnet, 1889, au centenaire de la Révolution


CarteContreRevolution1793

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