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Le blogue Le Monarchomaque est dédié à l’avancement du Royaume de Jésus-Christ sur Terre au moyen de l’expansion de la Chrétienté et de l’approfondissement de la Réformation protestante. Il tient son nom des monarchomaques, un groupe de juristes huguenots (réformés français) actifs dans le troisième tiers du XVIe siècle. Ils se démarquèrent en tant que théoriciens du droit constitutionnel, du contrat social et du devoir de résistance. Voici comment le Musée protestant présente succinctement la contribution des monarchomaques au développement de la science politique occidentale (texte de 2012) :
Aux XVIe et XVIIe siècles, les théoriciens désignés comme « ceux qui combattent le gouvernement d’un seul » sont partisans d’une monarchie contractuelle. Ils sont aussi appelés monarchomaques. En France, les monarchomaques sont d’abord des protestants [calvinistes] : Théodore de Bèze, Philippe Duplessis-Mornay, François Hotman, Hubert Languet, etc. Ils déclarent la souveraineté du peuple représenté par les États-Généraux. L’assemblée des États choisit les rois et les magistrats, elle peut les déposer s’ils ont démérité ; elle décide de la paix et de la guerre et fait les lois. Cette monarchie contractuelle annonce la future monarchie constitutionnelle. L’obéissance du peuple est conditionnelle : elle repose sur le respect par le roi de ses promesses. Dans le cas où le souverain est un tyran, la résistance est légitime.
Résolument réformé baptiste, le rédacteur du blogue Le Monarchomaque apprécie la synthèse entre la théologie, l’histoire et le droit qui est opérée dans la réflexion des juristes monarchomaques – c’est pourquoi il a repris leur nom – sans pour autant limiter sa ligne éditoriale aux enjeux et aux questions abordés par cette école de pensée.
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« [O]n ne peut pas dire non plus que les monarchomaques ont trahi la pensée de leur maître [le réformateur Jean Calvin]. Plusieurs travaux récents [d’Irena Backus, Isabelle Bouvignies, Mario Turchetti, Max Engammare, Éric Fuchs, Christian Grappe, etc.] concluent que Calvin se serait certainement rangé du côté des monarchomaques s’il avait vécu plus longtemps. Théodore de Bèze s’est contenté de tirer les conséquences pratiques des leçons de son maître. Lorsque les magistrats détournent leurs sujets de Dieu, qu’ils le combattent et qu’ils s’élèvent contre lui en lui usurpant son droit, ils perdent alors leur dignité et honneur, et ne doivent plus être considérés que comme des simples hommes. »
— François Dermange, L’éthique de Calvin, L&F, 2017, p. 54.
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Le pseudonyme du rédacteur, Tribonien Bracton, est composé du nom de deux éminents juristes du passé ayant marqués le droit pour toujours :
- Tribonien, c’est le jurisconsulte byzantin mandaté par l’Empereur Justinien le Grand pour codifier et (commencer à) christianiser le droit occidental en 528. L’œuvre de l’équipe qu’il dirigea, le Corpus Iuris Civilis, est l’ancêtre du Code civil des Français, du Code civil du Québec et du Louisiana Civil Code, pour ne nommer que ceux-là.
- Bracton, c’est le jurisconsulte anglais qui a réalisé la première grande compilation de la common law médiévale anglaise, intitulée De Legibus et Consuetudinibus Angliae (Des lois et coutumes d’Angleterre), vers 1235. Cet ouvrage magistral est l’ancêtre du Code criminel fédéral du Canada, par exemple.
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« C’est probablement dans Sphere Sovereignty [‹ Soevereiniteit in eigen kring › en néerlandais, ‹ sphères de souveraineté › en français], le discours qu’il prononça pour l’inauguration de l’Université Libre d’Amsterdam [le 20 octobre 1880], que les considérations de Kuyper sont exprimées de la manière la plus fondamentale. Dans ce discours, il affirme qu’à l’université, la médecine, le droit, les sciences naturelles et les arts pourraient être étudiées et transmis sur la base de principes chrétiens devant être appliqués dans ‹ chaque département, chaque discipline, et par chaque chercheur ›. ‹ Pas une seule partie de notre monde mental ne doit être hermétiquement isolée du reste ›, déclarait-il, avant d’ajouter : ‹ Il n’y a pas le moindre centimètre carré dans la totalité du domaine de notre existence humaine dont le Christ, qui est souverain sur tout, ne puisse dire : “C’est à moi !” ›. Toute activité et toute production humaine vise un but et se conforme à une vision, sur la base d’une certaine compréhension de la réalité ultime et du sens de la vie ; et cette compréhension affecte la façon dont l’activité humaine est effectuée. Par conséquent, la production culturelle est une chose à laquelle les chrétiens devraient s’adonner, et ce d’une manière qui s’accorde à la gloire de Dieu. »
— Timothy Keller, Une Église centrée sur l’Évangile, p. 280-281. (Malgré cette bonne citation ↑, Le Monarchomaque n’endosse pas l’entièreté de la théologie publique de Keller, encore moins son affiliation politique.)
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« L’État constitutionnel démocratique doit moins à une souveraineté unitaire [= étatiste] qu’à une souveraineté populaire et contractuelle que les ‹ monarchomaques › réformés avaient promu dans les traités de la résistance. Ils ont été les véritables adversaires de [Jean] Bodin, mais en raison d’une historiographie française centrée sur l’absolutisme, ils ont été parmi les auteurs français les plus oubliés de notre histoire. »
— Isabelle Bouvignies, Éléments pour la reconstruction de la genèse de l’État de droit constitutionnel démocratique des Guerres d’Italie (1494-1559) aux Guerres de Religion (1559-1589) : Machiavel, Bodin et la Réforme française, Sorbonne Université – Faculté des Lettres, thèse doctorale soutenue le 8 décembre 2006.
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Bonjour, je tenais à vous informer qu’un billet que vous aviez posté le 17 juin 2014 titré « Comment la gauche compromet l’indépendance du Québec » a disparu mais j’ai retrouvé une version archivée.
Comment la gauche compromet l’indépendance du Québec
J’espère que ces infos pourront vous aider. Continuez votre beau travail. 🙂
Bonjour Stéphane,
J’ai récemment supprimé plusieurs centaines d’articles de mon blogue pour diverses raisons.
Je vous remercie néanmoins d’avoir pris le temps de m’écrire à propos de cet article.
Je dois admettre que cet article n’était que la reproduction d’un billet de Mathieu Bock-Côté paru dans le Journal de Montréal :
Les souverainistes et la gauche : une union fatale ? Questions à Martin Lemay
Cordialement,
Tribonien