« Il existe, dans les Écritures, douze occurrences narratives de baptêmes ayant eu lieu durant la période apostolique [Dix d’entre-elles se trouvent dans les Actes : 2:41 ; 8:5-13 ; 8:36-39 ; 9:18-19 ; 10:47-48 ; 16:13-15, 16:33 ; 18:8, 19:1-5 ; 22:14-16. Les deux autres sont dans 1 Corinthiens 1:14-16]. Si l’on se pose quelques questions simples à la lecture de chacun de ces textes, alors les conclusions suivantes s’imposent :
- Qui était baptisé ? Des individus ayant fait profession de foi.
- Qui baptisait ? Celui ou ceux ayant annoncé l’Évangile.
- Comment étaient-ils baptisés ? Par immersion, comme l’indique le sens premier du terme original [baptizō (βαπτίζω), littéralement ‹ plonger ›, ‹ immerger ›].
- Quand étaient-ils baptisés ? Immédiatement après la profession de foi.
- Où étaient-ils baptisés ? Là où l’on trouvait suffisamment d’eau pour le faire.
Ces conclusions semblent sans appel. […] Les 12 occurrences narratives de baptêmes du Nouveau Testament constituent donc un faisceau d’arguments solides en faveur du crédobaptisme. » (source)
Évolution des installations baptismales au travers les siècles (tiré de Frédéric Bühler, Le baptême : aspects historique, archéologique et biblique, Centre de Recherche, d’Information et d’Entraide – CRIE, Mulhouse, p. 54-55) :
Photographies de baptistères chrétiens et de mosaïques antiques et médiévales confirmant le crédobaptisme :
Articles sur ce sujet sur le blogue Le Bon Combat :
- Tertullien et le baptême d’enfants
- Les Pères de l’Église et le baptême (citations crédobaptistes de Grégoire de Nysse, Athanase d’Alexandrie, Ambroise de Milan et Jean Chrysostome)
Un autre dossier iconographique ici : Mausolée de Théodoric [Tourisme Ravenne | fiche alternative]
Articles sur l’autre sacrement réformé qu’est le repas du Seigneur :
Remarquez que l’article que vous citez sur le blog Par la foi ne s’oppose pas au baptême d’enfants. Au contraire, les sacrements comme paroles visibles des réformateurs constituent le cadre dans lequel leur pédobaptisme a un sens.
Sinon :
1) Les occurrences de baptême ne permettent pas de trancher, en effet selon la position réformée, ces textes sont tout à fait cohérents car les réformés baptisent aussi les nouveaux convertis après profession
2) Non, le terme baptizmo veut parfois dire mouiller (comme Nabucodonosor par la rosée du ciel dans les LXX), laver (comme les pharisiens qui se « baptisaient » les mains avant de manger) et les premières représentations de baptême dans les catacombes montrent des corps semi immergés qui reçoivent d’en haut une « douche », c’est ce que montrent aussi les deux dernières images du document que vous avez reproduit. Cela conserve une double symbolique : celle de la nouvelle création tirée des eaux (comme la première) et celle de l’Esprit répandu d’en haut. Pensons aussi au verset en Hébreux qui parle de la doctrine des baptêmes là où il ne s’agit pas de « doctrine des immersions » mais des lavement et rituels aqueux !
Oui, j’en suis bien conscient. Je signalais cet article pour ce qu’il fait valoir sur le sacrement de la cène et non le sacrement du baptême.
{1} Je pense au contraire que les occurrences de baptêmes dans le N.T. nous permettent de trancher, car elles révèlent le modus operandi des apôtres : « ils crurent et ils furent baptisés » = profession de foi préalable au baptême. C’est un simple exercice de théologie systématique où « même l’ignorant peut arriver à une compréhension suffisante par l’usage des moyens ordinaires » (Confession de 1689, art. 1:7).
{2} Les clauses « il sortit de l’eau » me semblent militer très fortement en faveur de l’immersion. Et en toute objectivité, l’aspersion pédobaptiste fait pâle figure comparativement à une douche ou même à un lavement des mains en bonne et due forme.
De toutes façons, le pédobaptisme « réformé » est un accident de l’histoire. C’est un cas typique où la pratique précède la théologie et où cette théologie est élaborée après-coup pour « sauver » la pratique. Si les anabaptistes n’avaient pas déconnés, et si les réformateurs n’avaient pas sur-réagis aux sottises anabaptistes, ça nous aurait épargnés biiieeen des heures de gymnastique mentale.