Dernière mise-à-jour : 15 octobre 2019.

Croquis historique illustrant l’alliance sacrée entre le Parlement puritain et le corps des citoyens (peuple chrétien), Angleterre, milieu du XVIIème siècle
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Étude présentant la toile de fond du thème des alliances divines révélées dans la Bible : La théologie des alliances réformée baptiste [Le Monarchomaque]
Ressources réformées congrégationalistes crédobaptistes supplémentaires sur les alliances civiles (aussi dites alliances sociales, alliances nationales, alliances étatiques ou alliances politiques) :
- L’alliance, le cadre du message social et politique du prophète Amos [Pierre Berthoud \ Revue Réformée]
- Des nations chrétiennes ou le fondement allianciel biblique du droit – Une réflexion de philosophie politique chrétienne : Lettre de J.M. Berthoud à F.A. Schaeffer [Jean-Marc Berthoud \ Revue Promesses]
- National Covenants [William Einwechter \ Darash Press]
Ressources supplémentaires sur les alliances civiles et les alliances ecclésiales réformées :
- “Traistre parjure !” – Serment, contrat et alliance chez les monarchomaques [Études Épistémè \ Open Edition]
- Milton contractualiste – Le thème du covenant dans The Tenure of Kings and Magistrates [Études Épistémè \ Open Edition]
- John Cotton (1585-1652) : Au cœur de l’émotion puritaine, chapitre 2 : La double alliance dans la pensée puritaine, Éditions Labor & Fides, Genève (Romandie), 2007, p. 49-78 sur 256.
- Covenants of New England (1629-1639) [A Puritan’s Mind (APM)]
- Politics Reformed : The Anglo-American Legacy of Covenant Theology [University of Missouri Press]
- John Winthrop and the Covenantal Ideal, Darren Staloff, chapitre 2 dans Great Christian Jurists in American History, Cambridge University Press, 2019, p. 37-53 sur 336.
- The Cambridge Platform of Church Discipline Adopted in 1648 〉 Chapter 4 〉 Of Church Covenant [Nathanael Emmons \ Hathi Trust]
- Church Government and Church Covenant Discussed [Richard Mather \ Quinta Press]
- An Apology of the Churches of New England for Church-Covenant [Richard Mather \ Quinta Press]
Voici la conclusion de l’article de la revue Études Épistémè référencé ci-dessus ↑ sur l’alliancisme monarchomaque (paragraphes 28, 29 et 30) :
Complément sur l’institution alliancielle qu’est l’État (collectivité politique / gouvernement civil) dans la théologie politique du réformateur protestant français Jean Calvin (1509-1564) et du jurisconsulte réformé frison Johannes Althusius (1557-1638) :
Pour Calvin, toute la création avec ses relations est liée à Dieu et existe en alliance avec lui. Le gouvernement comme le citoyen existent sous le regard de Dieu, en alliance avec lui et les uns avec les autres. Les êtres humains, étant en alliance avec Dieu, sont appelés à être serviteurs les uns des autres dans des relations mutuelles. Les liens tissés entre les hommes ne sont que l’expression horizontale de la relation verticale qui existe entre chacun d’entre eux et Dieu. Ainsi le social et le culturel sont des domaines où l’homme est appelé à accomplir le grand commandement. «L’équité, d’autant qu’elle est naturelle, est toujours la même pour tous les peuples ; et c’est pourquoi toutes les lois du monde, de quelque affaire que ce soit, doivent revenir à une même équité… Cette équité est le but, la règle et la fin de toutes lois.» Elle (l’équité) est seulement assujettie à la loi perpétuelle de l’amour.
Ainsi l’attitude de Calvin vis-à-vis du gouvernement est plus positive que celle de son aîné de Wittenberg en raison de ses idées sur l’alliance ; mais, en même temps, celles-ci le poussent à être plus critique face aux abus, car cette alliance devrait se concrétiser dans l’amour de l’autre. Celui qui gouverne est et devrait se considérer comme un «ministre de Dieu». En tant que tel, il exerce «une vocation non seulement sainte et légitime devant Dieu, mais aussi très sacrée et honorable entre toutes les autres», et constitue le «tribunal de Dieu sur la terre». En maintenant le droit et la justice, il défend le Royaume de Dieu de façon indirecte, d’une part, en établissant et maintenant la justice sociale et, d’autre part, en érigeant une digue contre l’anarchie et l’hérésie.
[…]
Comme moyen pour développer la vie commune, la politique consiste, essentiellement, à établir un acte d’association constitué par des ententes mutuelles ou des alliances. Cela se réalise par un serment, ou un vœu, inclus dans un pacte précisant comment vivre ensemble dans une reconnaissance mutuelle. Cette confiance, indispensable pour toute action collective, crée le lien par lequel les êtres humains se donnent les uns aux autres, selon les fonctions diverses et variées de la société, dans des alliances qu’ils forment. Tel est le fondement de la «communication» [partage en latin] qui, selon Althusius, n’est pas simplement un fait verbal, mais l’échange et le partage de tout ce qui contribue au bien des individus et de l’ensemble social. La communication est une communion de vie. Un pacte qui lie les personnes qui consentent à vivre ensemble porte des fruits de justice, de paix et de bonheur.
[…]
Dans ses grandes lignes, cette théorie [de Johannes Althusius, un jurisconsulte de Frise orientale] montre comment le protestantisme a contribué au développement des libertés et à l’épanouissement culturel des personnes et des groupes dans la société. Dans ses principes, la théorie politique de la Réforme nous lègue un héritage qu’il ne faudrait pas oublier. Voici quelques-uns de ses traits :
[…]
La notion biblique d’alliance, qui s’exprime dans une multitude d’accords, est fondamentale pour la vie familiale, professionnelle, ecclésiastique, culturelle, économique ou même ludique.
[…]
La tyrannie critiquée par les réformateurs s’est développée dans le monde moderne grâce à l’appui des mythes de la politique du pouvoir et de l’État-Providence. La notion d’une souveraineté [con]fédéralisée et horizontale s’exprimant dans une multitude d’endroits, à la manière d’Althusius, constituerait un garde-fou contre les abus de l’autorité hiérarchisée. Elle permettrait le développement de «différentes sphères de vie sociale [comme l’école chrétienne, l’Église locale, le marché public, le syndicat ouvrier ou l’association professionnelle, etc.] qui n’ont rien au-dessus d’elles que Dieu… l’État n’a rien à commander quant à leur domaine». Les concentrations de pouvoir au sein d’un État centralisé anonyme peuvent être dangereuses.
Provenance ↑ : Paul Wells, La théorie politique « réformationnelle » et le pacte social [Calvinisme.ch]
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Signature du National Covenant d’Écosse, Édimbourg, 28 février 1638.

Signature du National Covenant d’Écosse, Édimbourg, 28 février 1638.
Messages culturels et historiques centraux de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) concernant l’impact de la Réforme
Source ↑ : L’impact culturel de la Réforme à l’exemple de la Suisse [Fédération des Églises protestantes de Suisse]
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Source ↑ : John Winthrop, 1634
Source ↑ : Increase Mather, 1676
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Sur le thème du pacte social, il y a aussi l’excellent ouvrage de l’érudit John Witte (Emory University, Atlanta, Géorgie, États-Unis) intitulé The Reformation of Rights : Law, Religion, and Human Rights in Early Modern Calvinism, qui contient notamment ces quatre chapitres :
▶︎ Chapitre 2 : The Duties of Conscience and the Free Exercise of Christian Liberty – Theodore Beza and the Rise of Calvinist Rights and Resistance Theory, p. 81-142 ;
▶︎ Chapitre 3 : Natural Rights, Popular Sovereignty, and Covenant Politics – Johannes Althusius and the Dutch Revolt and Republic, p. 143-208 ;
▶︎ Chapitre 4 : Prophets, Priests, and Kings of Liberty – John Milton and the Rights and Liberties of Englishmen, p. 209-276 ;
▶︎ Chapitre 5 : How to Govern a City on a Hill – Covenant Liberty in Puritan New England, p. 277-320.
Pour un exemple concret et récent d’alliance civile, il suffit de regarder vers la Pologne (et de discerner entre le christianisme authentique et les bondieuseries superflues)…
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“Jésus-Christ, Roi et Seigneur de Pologne”
Pologne, Varsovie – « Roi immortel des siècles, Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu et Sauveur ! En cette année jubilaire du 1050e anniversaire du baptême de la Pologne, en ce jubilé extraordinaire de la Miséricorde, nous, Polonais, nous tenons devant Toi, avec nos autorités spirituelles et laïques, pour reconnaître Ton règne, nous soumettre à Ta loi, Te consacrer notre patrie et tout notre peuple. » C’est avec ces mots que commençait l’Acte d’accueil de Jésus-Christ comme Roi et Seigneur.
[…]
« Notre rôle n’est pas de déclarer le Christ Roi, mais de reconnaître Son règne et se soumettre à Sa Loi, Lui confier notre patrie et tout notre peuple, nous-mêmes et nos familles », a dit Mgr Andrzej Czaja pendant l’homélie de samedi. « Nous voulons que ce soit un pas significatif vers la restauration de la place qui revient à Jésus dans notre vie privée, professionnelle et sociale », ont écrit les évêques dans leur lettre pastorale.
« La Pologne peut être sauvée si elle me reconnaît comme son Roi et Seigneur dans son ensemble, par intronisation, pas seulement dans les différentes parties du pays mais dans tout l’État avec le gouvernement à sa tête. » […] « Ne survivront que les États où le Christ régnera. Si vous voulez sauver le monde, il faut procéder à l’Intronisation du Sacré-Cœur de Jésus [sic : à l’Intronisation de Jésus tout court] dans tous les États et nations du monde. »
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Source ↑ : “Jésus-Christ, Roi et Seigneur de Pologne” [Visegrád Post]
Dieu est-il nationaliste ou patriote ?
Les deux mon capitaine, mais de manière différente que ne l’entendent nos politiciens actuels.
D’abord Dieu est nationaliste parce qu’il a créé les nations, qu’il en parle constamment dans la Bible, qu’il les considère presque comme des personnes, en un mot parce qu’il les aime. « Oh la Bible ! tout doux avec la poésie… plusieurs des « nations » anciennes dont elle parle sont depuis longtemps éteintes, et quant aux modernes, l’Écriture ne contient pas un mot sur la France, sur la Suisse, sur l’Amérique… alors avant de gloser sur ce que Dieu en pense, il faudrait d’abord définir ce qu’est une nation ! » Si vous exigez une définition rigoureuse et précise, nous voilà en effet coincés, et Dieu aussi, puisqu’il n’y a aucun sens à aimer ce qui n’existe pas. Cependant les nations existent, en dépit de la difficulté à les définir. On connaît le poncif de Renan : « la nation est une volonté de vivre ensemble », superficiel, et qui prétend faire dépendre une entité historique chevauchant de longues générations du goût et de l’humeur des individus ; d’ailleurs le mot français « nation » se réfère à la naissance, le pays où l’on est né, qui ne se choisit pas par conséquent ; le mot grec ἔθνος se réfère quant à lui au caractère du peuple qui compose la nation, caractère qui ne se choisit pas non plus. Ni l’une ni l’autre des étymologies ne suffit à cerner l’essence nationaliste, il faut pour cela se tourner vers l’archétype biblique : Israël. Ce qui constitue l’identité d’Israël, c’est son histoire avec Dieu ; histoire tragique mais réelle.
En étendant ce principe aux autres peuples nous pouvons dire que la définition d’une nation doit se trouver dans son rapport au Dieu de la Bible, et plus spécialement dans les temps modernes, dans son rapport à l’Évangile. Contredisant totalement la litanie sur la laïcité dont nous rebat les oreilles, l’identité des nations européennes chrétiennes ne se nourrit que de leur histoire religieuse, qu’elle ait été heureuse ou malheureuse. Le fait qu’elles rejettent aujourd’hui le christianisme, comme Israël a rejeté autrefois l’Éternel et son Messie, n’empêchera pas Dieu d’amener à bien l’œuvre commencée en elles. A la fin il n’y aura pas sur terre une nation qui ne se définisse par le témoignage de sa, ou de ses conversions à Jésus-Christ. Dieu peut donc être qualifié de nationaliste dans le sens qu’il envisage pas dans l’avenir l’anéantissement des nations dans une fusion mondiale uniforme, mais au contraire un renouvellement de leur personnalité. L’histoire des réveils évangéliques, montre que tout mouvement authentique de l’Esprit s’accompagne d’un réveil de l’amour de la nation.
Passons au patriotisme divin ; il y a un verset pour ça, Éphésiens 3.14 : « Je fléchis les genoux devant le Père, duquel tire son nom toute patrie (πατριὰ) »… Père, patrie, c’est quasi le même mot. Dieu est le Père des nations qu’il aime ; le vrai patriotisme s’exprime dans l’écho du cœur humain à cet amour divin pour la nation. La distinction que fait monsieur Macron entre nationalisme et patriotisme est donc misérablement politicienne : on ne peut pas être nationaliste sans être patriote, ni être patriote sans être nationaliste, Christ restant le modèle du serviteur parfait de la personne et de la société.
Source ↑ : Éditions Théotex | Dieu est-il nationaliste ou patriote ? | 27 avril 2017 [#Transmettre]
Pour un autre exemple concret et récent de prise de conscience collective s’approchant d’une alliance spirituelle sociétale, l’on peut également regarder vers le Brésil (et de discerner entre les éléments de foi chrétienne biblique et les superstitions hypercharismatiques)…
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Le Président du Brésil professe sa foi en Jésus devant 140 000 jeunes lors d’une journée historique
Un jour historique a eu lieu au Brésil lorsque des milliers de chrétiens, dont le Président Jair Bolsonaro, se sont réunis samedi pour déclarer que le Brésil appartient à Dieu. […] Sur scène, le Président honoré a confessé avec audace sa foi en Jésus et a déclaré que « le Brésil appartient à Dieu ». Il a ensuite été accueilli par les applaudissements de centaines de milliers de personnes.
Cet événement de 12 heures a réuni plus de 140 000 participants dans trois stades différents : le Stade national de Brasília [la capitale fédérale], le Stade Morumbi et le Parc Allianz [tous deux] à São Paulo [la métropole économique & démographique du pays], rapporte Fox News. En outre, 1.7 million de personnes ont regardé la diffusion portugaise en direct et 560 000 la diffusion anglaise en direct.
[Les organisateurs et principaux intervenants] ont mis en avant la justice sociale. Ils ont encouragé les participants à « atteindre les campus universitaires et les lycées, ainsi qu’à adopter des enfants et des adolescents vulnérables – ce qui a touché une corde sensible dans la nation » [dixit Fox News].
[…] Carol Satyro, 23 ans, a déclaré : « J’ai vu des jeunes gens raconter des témoignages de vies transformées. J’ai vu des adolescents intercéder pour mon pays. Et j’ai vu des milliers de personnes s’engager à lire la Parole, à adopter des orphelins, à embrasser des étudiants à l’université [?] et à vivre le véritable Évangile » !
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Source ↑ : Le Président du Brésil professe sa foi en Jésus devant 140 000 jeunes lors d’une journée historique [Lumière du Monde]