Les véritables catholiques (croyants de la foi universellement vraie) sont les protestants, et les véritables schismatiques sont les romanistes.
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Complément : Sola Scriptura : la théologie de Thomas d’Aquin est protestante et non catholique, ou les dérives modernistes de la théologie catholique contemporaine [Lumière du Monde]
Bonjour, que pensez-vous des orthodoxes? Cordialement
De quels orthodoxes parle-t-on ? Si l’on parle des orthodoxes helléniques de l’Antiquité tardive et d’une partie du Haut Moyen Âge, qui ont largement maintenus une foi authentiquement biblique &a apostolique — et que Dieu a bénis en leur accordant victoire contre les envahisseurs Bulgares et les assaillants Arabes — ceux-là je les considère comme des frères dans la foi, tel que je l’indique ici :
• Le proto-protestantisme byzantin au Haut Moyen Âge
• Conférence sur l’iconoclasme byzantin
Toutefois, si l’on parle des « orthodoxes » post-iconoclasme jusqu’aux « orthodoxes » modernes, ma position est davantage ambivalente. En adoptant le culte marial et le culte des saints, ces « orthodoxes » quittent le monothéisme trinitaire pour s’aventurer dans une forme de polythéisme, ce qui est spirituellement très grave. Je m’explique ici :
• Le culte des saints et la virginité perpétuelle de Marie sont des erreurs non-chrétiennes
• L’assise biblique de la doctrine protestante du Sola Scriptura
Ceci étant dit, j’espère que les protestants et les orthodoxes modernes pourront coopérer sur des questions de moralité civique et de valeurs familiales, pour faire front commun face à la déferlante postmoderne. Je regarde la situation en Russie et il semble que la hiérarchie orthodoxe est très sceptique et craintive par vis-à-vis des protestants. Pourtant, ceux-ci ne sont pas assez nombreux pour représenter une « menace » en Russie. Il me semble qu’il serait plus avantageux pour les orthodoxes de traiter les protestants comme des alliés plutôt que comme des ennemis. Après tout, la majorité de la population russe est toujours athée ou agnostique.
Ah merci pour votre réponse.
Puisque j’y suis. Les réformés ont il changé leur point de vue sur le filioque qui ne se trouve pas dans le credo de Nicée-Constantinople (mais celui d’Anasthase, il est vrai).
Que pensez-vous de la succession apostolique?
Et selon les premiers conciles, l’Eglise a un clergé hiérarchisé avec 5 patriarches. Que deviennent-ils dans la Réforme?
Après, je pense que les russes voient mal les protestants car ils doivent être vu comme des agents anglo-saxons. Les catholiques sont assez mal vus. Les russes n’aiment pas trop les corps étrangers.
Cordialement et merci.
Les réformés, en général, n’ont pas changés leur point de vue sur le filioque.
Les protestants, en général, considèrent que la succession apostolique telle que les catholiques romains la comprennent n’a aucun fondement biblique. À titre d’exemple, voici ce que Jean Calvin en dit dans son Institution de la religion chrétienne (IV:II:III) :
La hiérarchisation de l’Église selon la structure épiscopale n’est pas conforme à l’organisation originelle de l’Église, qui était plutôt congrégationaliste (autonomie de chaque assemblée locale, collaboration des différentes assemblées locales mais absence de subordination entre elles).
C’est surtout pendant la persécution de Dioclétien au tournant du IVe siècle que les chrétiens ont modifiés leur organisation en la calquant sur les diocèses romains parce qu’ils trouvaient que ce système était efficace. Quelques décennies plus tard les premiers conciles ont consacrés cette nouvelle ecclésiologie et lui adjoignirent les cinq patriarcats que l’ont connaît (Antioche, Alexandrie, Constantinople, Rome et Jérusalem). Le choix d’au moins quatre de ces cinq patriarcats s’explique par un critère absolument non-théologique : ils étaient situés dans des mégapoles du monde romain (l’exception est Jérusalem, qui était une cité de taille moyenne). La polarisation de la Chrétienté autour de ces cinq patriarches nie quasiment l’existence des chrétiens de Mésopotamie et de Perse.
La Réformation protestante reçoit et reproclame les textes théologiques issus des premiers conciles. Luther résume ainsi la position protestante sur ce point : « Le concile d’Éphèse condamna l’hérésie nestorienne. [Nous sommes d’accord avec cela.] Ses autres décrets se rapportent à des affaires temporelles. Ceux-là, nous les ignorons » (cité par Keith Mathison, The Shape of Sola Scriptura, p. 101).
Et bien merci pour votre réponse. Si je comprends bien, les réformateurs n’ont pris que les points théologiques des conciles.
Pour le concile de Nicée II, une régente avait droit à convoquer un concile?
A ce propos, qui est/était habilité à convoquer les conciles?
Cordialement.
Oui, c’est ça, les protestants orthodoxes reconnaissent le Crédo de Nicée-Constantinople, la Définition de Chalcédoine et le Symbole d’Athanase. Ça ne veut pas dire que les protestants, aujourd’hui, sont en désaccord avec la totalité dans autres décisions administratives des premiers conciles. Simplement, pour nous, ces autres décisions n’ont pas vraiment de poids.
C’est aux hommes et non aux femmes que Dieu délègue la responsabilité de s’occuper des affaires de l’État. Je suis donc inconfortable avec l’idée de « régente ». Et de toute façons, le concile de Nicée II en l’an 787 a rétablit le culte des images — et incidemment le culte des saints — ce que les protestants ne peuvent pas endosser. Nous rendons seulement un culte à Dieu le Père, en Jésus-Christ, par l’Esprit-Saint.
Votre question à savoir qui est habilité à convoquer les conciles demande une réponse plus élaborée. Nous devons d’abord déterminer quels sont les pouvoirs des églises locales et vérifier s’il existe une entité ou instance ecclésiale qui ait autorité sur les églises locales.
Dans une ecclésiologie congrégationaliste, les pouvoirs suivants sont conférés par la Parole de Dieu à l’ensemble des membres de chaque église locale :
— Sélection des anciens (pasteurs/presbytes/évêques) et des diacres (Actes 6:3-6 et Actes 14:23 — en grec, la clause « ils [Paul et Barnabas] firent nommer des anciens dans chaque église » signifie que c’est les membres des églises locales qui ont choisis et que les apôtres n’ont pas imposés leurs choix et c’est en ce sens que Tite 1:5 doit aussi se lire — ce n’est que l’ordination qui est une prérogative réservée aux anciens, cf. 1 Timothée 4:14).
— Discipline ecclésiale finale c-à-d excommunication (Matthieu 18:17-18, 2 Corinthiens 2:5-7, 1 Corinthiens 5:4-5/12-13).
— Décisions économiques importantes (2 Corinthiens 8:1-5, Paul écrit que c’est les « églises de Macédoine » qui « ont répandu avec abondance les richesses de leur libéralité » « selon leur pouvoir ». Il est sous-entendu que c’est les différentes églises locales en tant que corps qui ont pris les décisions, pas seulement les anciens/évêques dans chaque église locale).
Voici donc les pouvoirs conférés à chaque église locale en tant que corps. Maintenant, nous devons déterminer si la Parole de Dieu prévoit et permet qu’une entité ou instance ecclésiale ait autorité sur les églises locales, qui puisse prendre des décisions liantes (ayant force obligatoire) pour ces églises locales.
Les tenants de l’ecclésiologie presbytérienne et de l’ecclésiologie épiscopale mobilisent usuellement le Concile de Jérusalem dont il est fait état en Actes 15 pour appuyer leur position. En Actes 15, des apôtres et des anciens délégués par l’église locale d’Antioche rencontrèrent des apôtres et des anciens de l’église locale de Jérusalem et s’entendirent sur le caractère non-salvifique de la circoncision. Après cela, ce Concile de Jérusalem, envoya une délégation et une lettre annonçant cette décision aux églises locales d’Antioche, de Syrie et de Cilicie. À Antioche, où cette décision fut acceptée, la délégation se divisa en deux : Marc et Barnabas allèrent annoncer cette décision aux églises de Chypre, et Paul et Silas allèrent annoncer cette décision aux églises de Syrie et de Cilicie, puis ailleurs en Anatolie avant de passer en Macédoine. Actes 16:4 énonce que « comme ils [Paul et Silas] allaient de ville en ville, ils recommandaient aux fidèles de garder les ordonnances qui avaient été établies par les apôtres et par les anciens de Jérusalem. » C’est sur ce verset que les presbytériens et les épiscopaliens s’appuient pour affirmer que les décisions d’une entité ecclésiale supérieure aux églises locales est liante pour les églises locales.
Le problème avec cela, c’est qu’au Concile de Jérusalem d’Actes 15, il y avait des apôtres, et que l’intervention de deux apôtres (Pierre et Jacques le Juste) a été décisive. Or l’office d’apôtre est limité au Ier siècle. Nulle part est-il dit dans le Nouveau Testament que l’office d’apôtre doit continuer après la phase initiale du Ier siècle. Les églises sont seulement enjointes d’établir des presbytes/évêques (anciens/pasteurs) et des diacres. Des critères de sélection sont fournis pour les offices d’ancien et de diacre (1 Timothée 3:2-13, Tite 1:6-9), mais pas pour l’office d’apôtre, parce qu’après le Ier siècle il n’y a plus d’apôtre. Le Nouveau Testament distingue entre le pouvoir que Dieu donne aux apôtres et le pouvoir que Dieu donne à tous les chrétiens.
L’enseignement des apôtres a une autorité particulière. Actes 2:42 dit que les chrétiens de Jérusalem « persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. » En 2 Thessaloniciens 3:14, l’apôtre Paul écrit : « Si quelqu’un n’obéit pas à ce que nous disons par cette lettre, notez-le, et n’ayez point de communication avec lui, afin qu’il éprouve de la honte. » Cependant, l’office d’apôtre est distinct de l’office de « gouverneur » (c-à-d de presbyte/évêque/ancien/pasteur) des églises locales : « Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don […] de gouverner » (1 Corinthiens 12:28).
Donc l’autorité que les apôtres pouvaient exercer sur les églises locales au Ier siècle n’existe plus aujourd’hui. Le pouvoir décisionnel ultime, avant Dieu, réside dans l’assemblée des membres chaque l’église locale, qui a uniquement autorité sur elle-même.
L’autonomie des églises locales n’empêche pas plusieurs églises locales d’une région donnée de convenir ensemble de convoquer un concile, un synode ou une assemblée générale (j’emploie ici ces trois termes comme des synonymes) pour adopter une position commune et faire une déclaration conjointe. La décision prise par un tel concile régional dûment convoqué ne sera liante pour une église locale de cette région que dans la mesure où la décision prise par ce concile régional sera conforme aux instructions préalables que l’église locale aura donnée à ses délégués, et que dans la mesure où ceux qu’elle a délégués au concile régional auront agis conformément aux instructions préalable qu’ils auront reçus d’elle.
Ensuite, si les délégués présents au concile régional en ont reçu le mandat de leurs églises locales respectives, les délégués formant ce concile régional pourront convenir avec les délégués d’autres conciles régionaux réunis selon les mêmes règles et ayant reçus des instructions similaires de convoquer un synode national où les différents conciles régionaux pourront à leur tout envoyer des délégués, et ainsi de suite pour les conciles nationaux et mondiaux. Je ne vois rien dans le Nouveau Testament qui prohibe une telle mécanique de délégation. Au contraire, elle est très souhaitable.
Ce qui est primordial, c’est que dans ce processus, les églises locales conservent l’entièreté de leur autorité : aucune délégation de pouvoir ne doit être faite aux conciles. Seule la délégation de représentation est légitime, car c’est aux églises locales que Dieu confère l’autorité, et pas une autre entité ou structure. Une délégation d’autorité serait une délégation illégale en vertu du Nouveau Testament. Quand un concile parle, il ne doit pas parler en sa propre autorité, il doit parler au nom des églises locales.
Maintenant, les conciles de l’Antiquité étaient n’étaient pas des « mauvais conciles » juste parce qu’ils étaient convoqués par les empereurs. La convocation impériale de ces conciles répondait à une certaine volonté des églises qu’il y ait de tels conciles. Les décisions principales de ces conciles sont bonnes. Simplement, les empereurs et les évêques ont manqués à certaines règles de forme.
Je me suis aidé de cet article pour construire ma réponse : Why New Testament Polity Is Prescriptive [9Marks]
Merci pour votre réponse complète.
Le fait que cela soit une « régente » peut être un vice de procédure.
Après, ce fut les papes qui convoquèrent les conciles.
Cordialement.