Feeds:
Articles
Commentaires

Posts Tagged ‘texte-type’

Folio 415 verso montrant le début du Livre des Actes des Apôtres dans le Codex Bezæ (D05) copié dans le Sud-Est de la Gaule vers l’an 400 et conservé à la Bibliothèque de l’Université de Cambridge (Angleterre) depuis 1581

● ● ●

Un refrain que l’on entend souvent, dans les débats sur le thème des différentes versions de la Bible, est que certains mots ou certains passages seraient malicieusement « enlevés », « retirés » ou « supprimés » dans les traductions du Nouveau Testament qui ne sont pas basées sur le texte reçu (TR) grec.

Dans l’Anglosphère, certains militants évangéliques fondamentalistes érigent carrément de cette idée de « passages manquants » en cheval de bataille dans leurs parutions. Ainsi, les Chick Publications (l’éditeur des Chick Tracts populaires dans les décennies 1970 à 1990) vendent un livre intitulé Look What’s Missing! et deux DVDs intitulés Is Your Bible Missing Something? (volume 1 ; volume 2). Semblablement, le pasteur baptiste américain Scott Ingram (au Tennessee) vulgarise son mécontentement en ces termes : « Les érudits modernes pensent que nous avons perdu quelque chose que Dieu a dit que nous ne perdrions jamais [sic] et ils essayent de reconstruire un texte qui n’a jamais existé [sic] en supprimant l’équivalent de 1 & 2 Pierre de nos Nouveaux Testaments. »

En Francophonie, plusieurs tiennent ce même discours. Par exemple, la Préface du N.T. de la Bible de Lausanne révisée (BLR) – traduite par Timothy Ross, Philippe Lacombe et Marcel Longchamps et éditée par la Société Biblique Trinitaire (SBT) en 2022 – énonce : « Certaines traductions modernes omettent des versets entiers en suivant cette méthode [c-à-d en n’utilisant pas le TR comme texte de base]. Tout au long du Nouveau Testament, dans les traductions qui ont adopté cette méthode naturaliste [sic], il manque des mots et des parties de versets. » (p. IV).

Dans le manifeste officieux de cette SBT, on peut également lire ceci :

« Après avoir examiné Aleph [c-à-d le Codex Sinaïticus (01)], le Pr. F.H.A. Scrivener l’a déclaré ‹ mal écrit › et ‹ bourré de grossières erreurs de transcription ›, au point ‹ d’omettre des lignes entières de l’original ›. […] Il s’avère que beaucoup de passages manquent dans B[03] (Vaticanus) […] Force est de conclure que c’est le texte alexandrin qui est défectueux. On peut l’accuser d’avoir raccourci le texte byzantin. » (Malcom Watts, La Parole que donna le Seigneur, SBT, 2012, p. 28 et 30).

La Préface de la King James Française (KJF) traduite par Nadine Stratford et éditée par la First Bible Church de Staten Island (dans l’État de New York) en 2022 se fait l’écho de ces récriminations en se plaignant que « toutes les versions modernes anglaises » de la Bible contiennent de « nombreuses omissions et incohérences », et que « toutes les versions françaises » modernes de la Bible sont coupables de « ces mêmes omissions, outranciers changements et contradictions » (p. II).

● ● ●

Tel que nous le constaterons dans le prochain article de la présente série sur la critique textuelle du N.T., un bon nombre des variantes textuelles caractéristiques du texte reçu sont des altérations illégitimes (comme la leçon « livre de vie » en Ap 22:19) ou des ajouts non-authentiques (comme l’addition des trois témoins célestes en 1 Jn 5:6-8) qui viennent tout droit de la Vulgate latine du Moyen Âge tardif. Pire, certaines variantes du TR furent carrément inventées par les créateurs du TR, comme la leçon « et qui seras » en Ap 16:5 in fine qui fut fabriquée de toutes pièces par Théodore de Bèze en 1588-1589.

Il n’y a pas de formule magique ou d’argument massue que l’on puisse invoquer pour résoudre d’un seul coup la totalité des problèmes textuels. Chaque cas est unique et requière sa propre analyse à tête reposée à la lumière du maximum de sources disponibles. Je ne prétendrai donc pas que c’est toujours le plus long texte qui soit le bon. Cependant, cela semble être la pensée des partisans du TR cités ci-dessus. Et cette pensée est très paradoxale, parce que le TR – ou plus généralement le texte-type byzantin – n’a pas toujours le plus long texte !

En effet, le texte-type occidental porte souvent un texte plus élaboré que le TR / texte byzantin. Les illustrations potentielles de ce phénomène abondent. Prenons, par exemple, Matthieu 25:1, qui se lit comme suit dans la Bible d’Ostervald : « Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent au-devant de l’époux. » (Mission baptiste Maranatha, 1996.) Mais dans le texte grec occidental, ce verset se lit plutôt comme suit : « Alors on comparera le Royaume des cieux à dix vierges qui, prenant leurs lampes, sortent à la rencontre de l’époux et de l’épouse. » (C.-B. Amphoux, L’Évangile selon Matthieu : Codex de Bèze, Éditions Le Bois d’Orion, 1996, p. 203.) Alors, qui est-ce qui supprime des parties de versets, maintenant ?!

Et il y a plus. En Matthieu 20:28, le texte reçu / byzantin se lit comme suit (Ostervald) : « Comme le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs. » Toutefois, dans le texte occidental, ce verset contient trois phrases omises dans le texte byzantin : « Comme le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. Vous, vous cherchez à augmenter ce qui était petit et à diminuer ce qui était grand. Si vous entrez et êtes invités à dîner, n’occupez pas les places d’honneur, de peur qu’un autre plus digne que toi ne survienne et que le maître de table s’approchant ne te dise : “Mets-toi un peu plus bas”, et que tu en aies honte. Si tu occupes une place plus modeste et que survienne un autre plus modeste que toi, le maître de table te dira : “Place-toi un peu plus haut”, et cela te sera favorable. » (C.-B. Amphoux, op. cit., p. 169 et 254.) Si nous devions adopter le même genre de réaction impulsive que celui des activistes pro-TR à ce lieu-variant, nous pourrions nous exclamer : Ah ! Horreur et damnation ! Le texte reçu a retranché 61 mots grecs dans un seul verset de la Très-Sainte Parole de Dieu ! Quelle scandaleuse impiété !

Et il y a encore plus. *Beaucoup* plus. Voici ci-dessous quatre documents où l’on peut prendre connaissance de nombreux mots et passages présents dans les manuscrits du texte-type occidental mais absents des manuscrits du texte-type byzantin. (Pour la plupart de ces occurrences, les clauses concernées sont aussi absentes des manuscrits du texte-type dit alexandrin, mais ceci n’est pas problématique pour les adhérents du texte alexandrin puisqu’ils n’emploient pas les mêmes critères que les adhérents du texte reçu / byzantin pour évaluer les variantes.)

On m’excusera d’avoir utilisé des textes anglais pour la confection de la majeure partie de ces documents. Cela s’explique par le fait de larges pans du texte occidental sont aisément disponibles en ligne en traduction anglaise gratuite, tandis que le matériel équivalent est assez dispendieux en traduction française. Certes, les notes infrapaginales de la Bible d’étude NBS des Éditions Bibli’O fournissent maintes traductions des leçons occidentales, mais je ne l’ai réalisé qu’après avoir déjà complété le gros du travail (et de toutes façons ces notes n’identifient pas explicitement les témoins textuels cités, ce qui est plutôt malcommode).

● ● ●

Titulature christique dans le Livre des Actes des Apôtres — Les lacunes du “texte reçu” :

Fichier aussi accessible en téléchargement direct ici.

Passages du texte-type occidental manquants dans le texte-type byzantin (Actes 1 à 13 et 16 à 22) :

Fichier aussi accessible en téléchargement direct ici.

Passages du texte-type occidental manquants dans le texte-type byzantin (Actes 14 et 15) :

Fichier aussi accessible en téléchargement direct ici.

Passages du texte-type occidental manquants dans le texte-type byzantin (Actes 23 à 28) :

Fichier aussi accessible en téléchargement direct ici.

● ● ●

Explications sur le texte-type occidental

Feu Neville Birdsall (1928-2005), qui fut un prédicateur baptiste britannique, un chargé de cours à l’Université de Leeds puis un professeur à l’Université de Birmingham pendant 25 ans où il occupa la chaire de critique textuelle du N.T., explique que « [d]ans les Actes, des modifications ont sans doute été faites pour des motifs littéraires ou par désir de vulgarisation. […] Le matériau que l’on appelait […] ‹ texte occidental › témoigne de la coexistence, dans des traditions spécifiques, de leçons anciennes avec des éléments de toute évidence secondaires. » (Grand Dictionnaire de la Bible, “Textes et versions”, Éditions Excelsis, 2010, p. 1663).

• • • • •

Les citations suivantes, traduites (par moi-même) du Textual Commentary on the Greek New Testament de Bruce Metzger (Alliance Biblique Universelle, 1971, ci-après « TCGNT »), fournissent davantage de repères permettant de bien saisir la nature du texte-type occidental dans le Livre des Actes des Apôtres.

« Des érudits expliquent la forme distinctive du texte occidental [du Livre des Actes] comme étant due à de l’interpolation. Ils maintiennent que dans les âges primitifs de l’Église, le texte du Nouveau Testament [ou plus spécifiquement d’Actes, voir l’observation de F.F. Bruce ci-dessous] n’était pas [encore] vu comme étant sacré [c-à-d divinement inspiré], et donc les scribes estimaient avoir la liberté d’en modifier la forme ainsi que d’y incorporer toutes sortes de détails additionnels venant de la tradition orale. Ainsi, le texte occidental, selon cette explication, représente la croissance libre et incontrôlée du texte pendant les Ier et IIème siècles. » — Metzger, TCGNT, p. 264

« Il y a des variantes d’une autre sorte, qui est particulière au texte occidental d’Actes. Celles-ci incluent maintes additions, longues et courtes, dont la nature et la substance révèlent la main d’un réviseur. […] Le réviseur – qui était évidemment un érudit méticuleux et bien informé – élimina des manques de transitions [littéraires] et des écarts [narratifs] puis ajouta des détails historiques, biographiques et géographiques. Apparemment, le réviseur fit son travail à une date précoce [“vraisemblablement entre 120 et 150 ap. J.-C.” dixit R.P.C. Hanson, p. 266], avant que le texte d’Actes n’en soit venu à être regardé comme un texte sacré devant être préservé de manière inviolable. » — Metzger, TCGNT, p. 270

« Le point de vue qu’en général, le texte alexandrin préserve plus fidèlement l’œuvre de l’auteur original et que le texte occidental reflète l’œuvre d’un réviseur fut mis de l’avant avec beaucoup d’érudition par James Hardy Ropes, [lequel explique :] ‹ L’objectif du réviseur “occidental”, tel que montré par son œuvre, était l’amélioration littéraire et l’élaboration en accord avec son propre goût, qui était quelque peu différent de celui de l’auteur [c-à-d Luc l’Évangéliste]. Il visait à améliorer les connexions, à éliminer les inconsistances superficielles, à combler des petits écarts, et à fournir une narration plus complète et continue. Où cela était possible, il aimait introduire des points venant de passages parallèles ou similaires, ou à compléter les citations venant de l’Ancien Testament. Son style était spécialement caractérisé par l’accentuation littéraire [au moyen d’adjectifs et d’adverbes] et un usage plus abondant de lieux communs religieux. Son effort de fluidité, de complétude et d’emphase [observable] dans son expansion eut usuellement pour résultat un style plus faible, montrant souvent une sorte de super-abondance en énonçant expressément ce que tout lecteur aurait compris sans le supplément diluant du réviseur. › » — Metzger, TCGNT, p. 265

« Dans aucun de ces trois cas [variantes amélioratives non-distinctives, variantes amélioratives caractéristiques du texte-type occidental et variantes amélioratives propres au Codex Bezæ], le texte “occidental” ne conserve pour nous le texte original de ce Livre [des Actes]. [… Cependant,] certaines des informations incorporées dans certaines expansions occidentales peuvent très bien être factuellement exactes [c-à-d historiquement véridiques], quoique ne dérivant pas de l’auteur original d’Actes. » — Metzger, TCGNT, p. 271-272

• • • • •

Concernant la thèse de la réception comparativement tardive (j’ai bien dit comparativement) des Actes des Apôtres dans l’Église primitive – ou si vous préférez, la compréhension comparativement tardive de sa canonicité (je ne réfère pas ici aux synodes & conciles des IVème-VIème siècles où fut actée la reconnaissance officielle du canon, mais à sa reconnaissance officieuse tacite survenue dès les Ier-IIIème siècles) – cette observation de Frederick Fyvie Bruce est pertinente pour situer chronologiquement l’origine du texte-type occidental d’Actes :

« Contrairement à la plupart des autres livres du N.T., les deux tomes de l’œuvre de Luc ne semblent pas avoir été écrits en relation étroite avec des Églises : ils n’étaient pas spécialement adressés à une communauté chrétienne et n’ont [initialement] pas circulé parmi les Églises. [… L]’œuvre de Luc fut [au départ] surtout diffusée dans les milieux païens pour lesquels elle avait d’ailleurs été rédigée. Il est donc possible qu’un certain temps se soit écoulé entre la date de sa première publication et son utilisation courante dans les Églises en tant qu’écrit chrétien faisant autorité. » (Grand Dictionnaire de la Bible, “Actes des Apôtres”, loc. cit., p. 20).

Read Full Post »

Folio du lectionnaire l2144, copié vers l’an 1250, portant le texte de Luc 22:32-39 (New Testament Virtual Manuscript Room)    C’est surtout la liturgie ritualiste de l’Église grecque d’Orient qui explique la prédominance du texte-type byzantin parmi les manuscrits grecs du N.T. au Moyen Âge

● ● ●

Dans le dernier quart du XXème siècle et le premier quart du XXIème, plusieurs académiciens chrétiens évangéliques dans l’Anglosphère ont produits des éditions de référence du Nouveau Testament grec basées – en théorie – sur la majorité des manuscrits grecs du N.T. (représentée par le symbole 𝕸), chose qui n’avait jamais été faite auparavant. Il s’agit du Greek New Testament According to the Majority Text de Zane Hodges et Arthur Farstad, du New Testament in the Original Greek (Byzantine Textform) de Maurice Robinson et William Pierpont, ainsi que du Greek New Testament According to Family 35 de Wilbur Pickering.

Ces textes de base 𝕸 ont à leur tour été utilisés pour produire de multiples traductions du Nouveau Testament en langue anglaise. En ce sens, le texte 𝕸 de Hodges-Farstad fut traduit dans la Majority Standard Bible (MSB, 2023) par BibleHub inc. Semblablement, le texte 𝕸 de Robinson-Pierpont fut traduit dans la English Majority Text Version (EMTV, 3ème éd. 2009) par Paul Esposito puis dans la Byzantine Text Version (BTV, 2021) par Robert Adam Boyd.

En outre, la World English Bible (WEB, 2020) est, pour le N.T., une traduction éclectique dérivée simultanément du texte 𝕸 de Hodges-Farstad et du texte 𝕸 de Robinson-Pierpont, effectuée par une équipe dirigée par le chrétien charismatique Michael Johnson. De surcroît, le texte grec de la “Famille 35” de Pickering – basé sur un groupe de ± 220 manuscrits comparativement homogène qui correspond à l’aboutissement très tardif du texte-type byzantin médiéval (XIII-XVèmes siècles) – fut traduit par ce même Pickering en anglais (1ère éd. 2013) et aussi en portugais (1ère éd. 2023).

Toujours en anglais, nous pouvons aussi mentionner la Eastern Orthodox Bible (EOB, 2013) du presbyte Laurent Cleenewerck, qui est une traduction du “texte patriarcal” (TP) établi par Vasileios Antoniades en 1904, à savoir le texte néotestamentaire grec officiel du Patriarcat œcuménique de Constantinople (c-à-d l’Église grecque pseudo-orthodoxe d’Orient), également diffusé par la Société biblique hellénique. Ce TP, malgré qu’il ne s’appuie pas sur une base manuscrite aussi large que les éditions occidentales protestantes du texte 𝕸, leur est identique à 98.5 %.

Dans le monde hispanophone, le Ministerio Apoyo Bíblico (situé à Salta en Argentine) diffuse depuis une douzaine d’années une nouvelle version de la traditionnelle Bible évangélique espagnole Reina-Valera (révision de 1909) intitulée Reina Valera Independiente (RVI, 2012) où le théologien baptiste Santiago Montado ajuste ou synchronise – dans le N.T. – cette vieille traduction du “texte reçu” sur un texte 𝕸 non-identifié (ce traducteur se contente de dire que son texte de base provient des « manuscrits cursifs des VIIIème au XIIIème siècles » et qu’il « est dans le domaine public », ce qui signifie peut-être qu’il a établi son propre texte grec directement depuis sa propre consultation des variantes).

Pendant ce temps, en Francophonie, nous ne disposons toujours pas d’une seule traduction vernaculaire du N.T. s’appuyant sur le texte majoritaire ! Certes, la Bible de Yéhoshoua Mashiah (BYM, 2014) du pentecôtiste africain Shora Kuetu se présente comme s’appuyant sur le texte 𝕸 grec pour le N.T. Toutefois, cette BYM s’avère en réalité être une révision maladroite des vieilles versions françaises Martin 1744, Ostervald 1886 et Segond 1910 faite par un prêcheur anti-trinitaire ayant des compétences très limitées en langues bibliques.

Tout ceci étant dit, il est néanmoins pertinent pour les chrétiens francophones de se pencher sur les caractéristiques textuelles du texte 𝕸 grec, puisqu’une proportion substantielle des variantes textuelles des Bibles suivant le “texte reçu” (TR) proviennent de 𝕸, et que les Bibles TR françaises continuent à être révisées & rééditées aujourd’hui (par exemple Ostervald 2018 et Lausanne 2022).

Description générale des variantes du texte-type byzantin

« Byzantin (ou Koiné) : Ce texte amalgamé, qui émousse les difficultés et harmonise les différences, fut utilisé dans la liturgie de l’Église byzantine (devenant quasi normatif à partir du VIe siècle) ; il est généralement considéré comme un développement tardif et secondaire. Pourtant, certaines de ses lectures sont anciennes et remontent à l’Église d’Antioche vers 300 [et même parfois – quoique très rarement – dans des papyri égyptiens vers 200-250]. » (Raymond Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, Bayard Éditions, 2000, p. 87-88).

« Le texte byzantin n’apparaît pas avant le IVe siècle : ses premières attestations sont les citations des Pères cappadociens (Grégoire de Nysse, Grégoire de Nazianze, Basile de Césarée), vers 350 ; il a comme origine probable la révision faite par Lucien d’Antioche vers 300 […] Le type byzantin présente de nombreuses additions par rapport au texte alexandrin [qui est nettement plus proche du texte original rédigé par les auteurs inspirés au Ier siècle.] […] Le texte byzantin devient celui en usage dans la liturgie de l’Empire byzantin, il remplace ainsi progressivement ses concurrents, qui subsistent cependant ça et là. Le texte byzantin devient au Moyen Âge le texte dominant, sans doute répandu par l’usage liturgique. Sous cette forme médiévale, il n’existe sans doute par avant la recension de Lucien dont il est [notamment] le résultat. » (Christian-Bernard Amphoux, Manuel de critique textuelle du Nouveau Testament, Éditions Safran, 2014, p. 32-33).

« Pour le sujet qui nous occupe, un autre type de transformation est plus significatif : c’est celui qui conduit à un texte plus compréhensible. De telles modifications ont lieu, consciemment ou inconsciemment. Le plus souvent il s’agit d’‹ aider le texte › et non de le déformer. Ce type comprend d’une part l’explicitation (par ex. : un pronom ‹ il › est remplacé, à cause du contexte, par une désignation univoque de la personne concernée [comme c’est le cas en 1 Timothée 3:16 ou Jacques 1:12]), d’autre part l’adaptation de la formulation à des normes familières (par ex. : un terme de langue populaire est remplacé par un synonyme de la langue érudite, un terme inhabituel, difficile à comprendre par un autre plus courant, plus accessible [comme c’est le cas en Jacques 1:5]). […] Il y a une force probante particulièrement grande dans ces leçons qu’on trouve en très grand nombre, mais qui sont dénuées d’importance du point de vue de leur contenu (du point de vue théologique) et dont on ressent nettement le caractère secondaire. À leur lumière, il devient pratiquement inévitable de conclure que par rapport au texte alexandrin […] le texte majoritaire offre une proximité moindre envers l’original. À cela s’ajoute encore [le fait que] ce type de texte est également moins proche chronologiquement de l’original. » (Heinrich von Siebenthal, “Nos traductions du Nouveau Testament ont-elles une base textuelle fiable ?”, Théologie évangélique (FLTÉ), 2:3, 2003, p. 235-236).

« D’accord en cela avec tous les savants travaillant dans le respect de l’histoire, les exégètes sont conscients que la qualité prime la quantité. […] L’enjeu, c’est d’établir quel degré de proximité on peut reconnaître aux sources par rapport à la vérité qui nous intéresse, c’est-à-dire par rapport au libellé original. Ce qui est décisif à cet égard, c’est non seulement la proximité dans le temps, mais aussi du point de vue du contenu. […] [L]e texte alexandrin peut clairement revendiquer une plus grande proximité de l’original que le byzantin. Autrement dit, malgré une majorité de sources qui l’attestent [≈ 85 % des manuscrits au total], le texte byzantin doit être qualifié de moins bon de par sa proximité de l’original vue sous l’angle de la chronologie et du contenu. » (Heinrich von Siebenthal, loc. cit., p. 232).

« Le texte byzantin s’impose comme un bon texte [sic] pour l’usage ecclésial [c-à-d liturgique], lu pendant l’office, commenté par les Pères [cappadociens]. Conformément à la révision de Lucien ou dans sa continuité, il est à la fois correct, élégant et explicite, pour ménager la compréhension à simple audition. Il est, de plus, confluent : à maintes occasions, il ne choisit pas entre les variantes antérieures, mais les juxtapose de manière à produire un texte où chacun retrouve sa tradition. » (C.-B. Amphoux, Manuel, op. cit., p. 300).

« Le texte byzantin […] remplace [les textes césaréen, alexandrin et occidental] à partir du IVe siècle, mais il ne se stabilise lui-même que lentement, son évolution durant jusqu’au IXe siècle [et même jusqu’au XVe siècle !]. Le trait le plus remarqué est l’abondance des pronoms, pour expliciter le sens du texte. Le deuxième trait est le souci de contenir toutes les traditions, il a donc tendance à être long. Cette forme a été dominante au Moyen Âge [en Orient hellénique]. » (C.-B. Amphoux, Manuel, op. cit., p. 302).

« Quant à la prédominance des sources byzantines dans les siècles ultérieurs, elle s’explique mieux par les deux facteurs suivants.
Première raison : Lors de la constitution du Nouveau Testament, le grec était la langue internationale du bassin méditerranéen : même la Lettre aux chrétiens de Rome n’a pas été rédigée en latin, mais en grec ! Après la division de l’Empire romain à la fin du IVe siècle, le grec a perdu son hégémonie [en Occident] et sa sphère d’utilisation s’est presque réduite à la seule Grèce elle-même [ou plus précisément aux territoires sous la juridiction de l’État byzantin et démographiquement hellénophones], où on a continué à l’employer jusqu’aujourd’hui. Il en est résulté qu’avec le temps, le Nouveau Testament grec n’a continué à être transmis que dans la sphère d’influence de Byzance et cela avec les traits dès lors caractéristiques de cette région.
Deuxième raison : Si la transmission du texte alexandrin et du texte ‹ D › [c-à-d du texte-type occidental] a fini par s’interrompre, c’est non seulement parce que le grec n’était plus la langue courante dans les régions concernées, mais surtout parce qu’après la conquête musulmane des pays jusqu’alors marqués par le christianisme, au VIIe siècle, le christianisme, et donc la transmission de la Bible sous la forme caractéristique de cette région, sont devenus des faits marginaux [ou bien cette transmission a adopté les traits ethno-linguistiques propres aux minorités chrétiennes sous domination islamique, tels le copte en Égypte, l’araméen / syriaque / chaldéen au Levant & Mésopotamie, l’arménien en Anatolie orientale, le géorgien au Caucase méridional, etc.]. » (Heinrich von Siebenthal, loc. cit., p. 237).

● ● ●

Carte des confessions chrétiennes dans le monde méditerranéen au Haut Moyen Âge

● ● ●

Carte de l’Empire byzantin (1025-1350) où furent produits la plupart des manuscrits néotestamentaires grecs du texte-type dit majoritaire

● ● ●

Réfutation de l’idée de supériorité du texte majoritaire du N.T.

Les citations et observations contenues dans le document ci-dessous expliquent plus en détail pourquoi le “texte majoritaire” (𝕸) n’est pas qualitativement supérieur au “texte standard”, pourquoi ce “texte majoritaire” est beaucoup moins majoritaire qu’il n’y paraît à première vue, et aussi pourquoi le “texte reçu” (TR) est encore moins majoritaire que le texte byzantin dont il provient partiellement.

Document aussi accessible sur Calaméo et sur Issuu, ou en téléchargement direct ici.

● ● ●

Le texte-type byzantin n’est, en réalité, véritablement « majoritaire » parmi les manuscrits du Nouveau Testament qu’à partir du IXème siècle (!)…

Distribution des manuscrits grecs du N.T. par siècle et par texte-type (Daniel Wallace, JETS, 1994, p. 206)

Read Full Post »

Folio du Codex Washingtonensis III (W032) copié vers l’an 400, conservé au Freer Gallery of Art de la Smithsonian Institution à Washington (D.C.), portant le texte de Marc 5:26 à 5:37 où il transitionnerait, au v. 31, du texte-type occidental au texte-type césaréen

● ● ●

Nous avons vu, précédemment, en quoi consiste la critique textuelle du Nouveau Testament, et pourquoi cette démarche érudite est tout à fait conforme à l’orthodoxie réformée confessionnelle historique et à l’héritage de la foi évangélique traditionnelle. Nous nous penchons maintenant sur l’identité des textes-types du N.T.

Dans leur analyse comparative des 6000+ manuscrits grecs du Nouveau Testament, les spécialistes de la transmission du N.T. regroupent les différents manuscrits – ou plus exactement les différents textes portés par ces manuscrits – en des catégories (qu’on appelle des textes-types) en fonction de leurs caractéristiques textuelles et para-textuelles communes.

Ces textes-types dans les manuscrits grecs antiques et médiévaux sont au nombre de quatre : Il s’agit du texte-type alexandrin, du texte-type byzantin, du texte-type occidental et du texte-type césaréen. (Quant aux éditions imprimées modernes du N.T. grec, il s’agit du texte standard – aussi appelé texte critique – qui est surtout basé sur le texte-type alexandrin, du texte dit majoritaire qui est dérivé du texte-type byzantin, et du soi-disant “texte reçu” qui est surtout un mélange du texte byzantin avec des éléments de la Vulgate latine.)

Une petite mise en garde préalable s’impose avant de se lancer dans l’étude des textes-types néotestamentaires : Cette classification quadripartite ne doit jamais nous faire perdre de vue que dans leur globalité, les textes de ces quatre textes-types sont identiques à environ 90 %. Leurs divergences mutuelles ne concernent qu’approximativement 10 % du texte, et parfois encore moins (ainsi, le texte standard/alexandrin et le texte majoritaire/byzantin se corroborent à ≈ 94-96 %).

Ces texte-types ne sont pas des ensembles monolithiques

Cette classification en quatre textes-types ne signifie pas que chacun de ces textes-types forme un groupe parfaitement homogène, rigide et monolithique. Au contraire, il existe beaucoup de variantes textuelles à l’intérieur de chaque texte-type ; ils partagent simplement assez de caractéristiques textuelles communes pour être considérées comme appartenant au même texte-type.

Malgré cette classification quadripartite, certains manuscrits qui sont en général représentatifs d’un texte-type peuvent occasionnellement contenir des variantes en général associées à un autre texte-type. Ce phénomène est parfois aléatoire, et parfois « organisé ». Par exemple, sur un total de 100 variantes dans un manuscrit fictif ABC-123, 80 % des variantes pourraient être caractéristiques du texte-type alexandrin et être réparties proportionnellement dans tout ce manuscrit, 10 % des variantes pourraient être caractéristiques du texte-type occidental et être dispersées dans tout ce manuscrit, et le 10 % des variantes résiduelles pourraient être caractéristiques du texte-type byzantin et être concentrées dans le dernier quart du manuscrit.

En outre, certains manuscrits sont des assemblages de différents « blocs ». À titre d’exemple, dans un manuscrit composite fictif DEF-456, les Évangiles pourraient être représentatifs du texte-type alexandrin, les Actes et les épîtres pauliniennes pourraient être représentatifs du texte-type occidental, puis les épîtres générales et l’Apocalypse pourraient être représentatifs du texte-type byzantin. Ou encore, dans un manuscrit fictif XYZ-789, les Évangiles de Matthieu et de Marc pourraient être du texte-type césaréen, puis les Évangiles de Luc et de Jean pourraient être du texte-type occidental. Ce phénomène est appelé « mixité de blocs » (block mixture).

Le texte “alexandrin” vient d’Asie Mineure et non d’Égypte

Il importe de comprendre que les noms donnés par convention à ces divers textes-types ne nous renseignent pas nécessairement sur leur véritable origine géographique respective. Ainsi, le vocable « alexandrin » (qui est attribué au texte-type réunissant des anciens papyri du tournant du IIIème siècle et les grands onciaux du début-milieu du IVème siècle) se nomme ainsi essentiellement parce que le 1er manuscrit de ce courant à devenir passablement bien connu en Occident moderne – à savoir le Codex Alexandrinus (A02) arrivé à Londres entre 1621 et 1627 – fut donné au roi d’Angleterre et d’Écosse par un ex-patriarche grec d’Alexandrie en Égypte, Cyrille Loukaris. Celui-ci avait trouvé cet ancien codex dans la bibliothèque patriarcale d’Alexandrie, mais ignorait qu’il provenait à l’origine de Constantinople et qu’il n’avait été apporté en Égypte qu’en 1308.

En réalité, les 1ères attestations textuelles connues de variantes caractéristiques de tous les textes-types grecs se retrouvent dans des papyri découverts en Égypte où ils ont survécus à cause du climat désertique très sec. Ces papyri des II-IIIèmes siècles, ainsi que les citations patristiques de Clément d’Alexandrie et d’Origène d’Alexandrie, prouvent que des variantes de tous les textes-types néotestamentaires étaient connues en Égypte dès l’époque la plus reculée. Si le texte-type alexandrin est prédominant parmi ces sources, c’est simplement parce que c’est ce type qui est le plus ancien et qui transmet – en général – le plus fidèlement le texte original du Ier siècle.

Pour le N.T., il n’existe pas la moindre preuve d’une recension textuelle qui aurait prétendument été orchestrée par le catéchète Pantène d’Alexandrie (natif de Sicile, fl. 180-192, † c. 216) ou par le mystérieux grammairien Hésychios d’Alexandrie (qui n’était même pas chrétien et dont on ignore s’il vécut au IVème et/ou au Vème s.), recension imaginaire dont le texte-type dit alexandrin serait supposément le résultat. Cette allégation colportée par les adeptes du texte reçu et du texte majoritaire est un stratagème rhétorique malhonnête pour tenter de faire naître le texte-type dit alexandrin en Égypte et ainsi de le lier à l’ésotérisme gnostique puis à l’hérésie arienne. De surcroît, ce stratagème rhétorique est absurde vu que le gnosticisme et l’arianisme étaient répandus dans presque tout l’Empire romain, pas juste en Égypte.

Les faits sont têtus : La proximité textuelle entre P75 et B03 dans les Évangiles de Luc & Jean, entre P46 et B03 dans les Épîtres pauliniennes non-pastorales, entre P66 et 01 dans l’Évangile de Jean, entre P64+67 & P77+103 et 01 dans l’Évangile de Matthieu, ainsi qu’entre P13 et B03 de même qu’entre P46 et 01 dans l’Épître aux Hébreux, etc., invalident chronologiquement la thèse invraisemblable d’une recension alexandrine par le païen Hyséchios. (Neville Birdsall, “Textes et versions”, Grand Dictionnaire de la Bible, Éditions Excelsis, 2010, p. 1662-1663 ; Philip Comfort, “The Most Reliable Witnesses”, New Testament Text and Translation Commentary, Tyndale House Publishers, 2008, p. XVI-XXIII).

● ● ●

L’origine asiate / ionienne / ouest-anatolienne du texte-type dit alexandrin expliquée par Peter Rodgers (pasteur épiscopalien et professeur de N.T. au Fuller Theological Seminary à Sacramento en Californie) :

Le texte “occidental” n’est pas né en Occident

Semblablement, le vocable « occidental » est donné au texte-type portant ce nom parce que les deux 1ers manuscrits de ce courant à devenir passablement bien connus en Europe moderne – à savoir le Codex Bezæ (D05) et le Codex Claromontanus (D06) – furent respectivement dénichés par Théodore de Bèze à Lyon et à Clermont-de-l’Oise en France (c-à-d en Occident) au XVIème siècle. Toutefois, nous savons aujourd’hui que même si le Codex Bezæ fut vraisemblablement copié en Gaule méridionale au début du Vème siècle – probablement à Lyon ou à Vienne (Isère), ou possiblement à Clermont-Ferrand (comme le spéculait Bèze) – sa filiation textuelle remonte à Smyrne en Ionie (c-à-d en Orient) vers la fin du IIème siècle. Selon l’hypothèse la mieux accréditée, l’exemplaire depuis lequel aurait été copié D05 aurait été apporté dans la vallée du Rhône par le 1er pasteur de l’Assemblée chrétienne de Lyon, Pothin de Lyon († 177), natif d’Asie Mineure qui fut envoyé en Gaule par Polycarpe de Smyrne, ou sinon par son 2ème pasteur, Irénée de Lyon († 202), lui aussi un émule asiate de Polycarpe.

Certes, le Codex Claromontanus (D06) fut copié en Italie méridionale à la fin du Vème siècle, et deux autres importants témoins du texte-type dit occidental, le Codex Augiensis (F010) et le Codex Boernarius (G012), copiés au IXème siècle, viennent respectivement de l’Abbaye de Reichenau et de l’Abbaye de St-Gall en Germanie méridionale. Cela paraît situer ce texte-type en Occident. Cependant, la Vieille syriaque (version des Évangiles, Actes et Épîtres de Paul en araméen antérieure à la Peshitta) est un témoin du texte-type dit occidental ; elle confirme l’ancrage de ce texte-type en Orient environ 150 ans avant la production de D06 et un bon demi-millénaire avant la production de F010 et G012. (C.-B. Amphoux et J.-C. Haelewyck, Manuel de critique textuelle du Nouveau Testament, Éditions Safran, 2014, p. 21-22, 28-29, 102-103 et 272-273 ; Robert Waltz, “Manuscript F (010)” et “Manuscript G (012)”, Encyclopedia of Textual Criticism, en ligne).

Tableau-synthèse sur l’origine géo-chronologique des textes-types du N.T.

Voici un tableau synthétisant l’information basique sur l’origine géographique et chronologique des divers textes-types du Nouveau Testament grec (appuyé par moult références bibliographiques) en une seule page :

Ce tableau est aussi accessible sur Calaméo ou en téléchargement direct ici.

● ● ●

Quelques précisions s’imposent :

  • Pour les fins de ce tableau, « centres d’origine » signifie aussi « centres de diffusion » (j’ai manqué d’espace pour l’ajouter). Ainsi, par exemple, nous savons par l’intermédiaire de la Vetus Latina (« Vieille latine », c-à-d la version de la Bible en latin antérieure à la traduction de la Vulgate par Jérôme de Stridon et Rufin le Syrien) qui était utilisée par des Pères de l’Église au Maghreb comme Tertullien de Carthage, Cyprien de Carthage en Augustin d’Hippone, que le texte-type occidental grec a été diffusé dans – et depuis – l’Afrique du Nord, puisque cette Vetus Latina fut traduite à partir de manuscrits grecs du texte-type occidental.
  • Ce tableau présuppose l’axiome selon lequel le lieu de découverte d’un manuscrit ou le lieu de popularité d’un texte-type (ci-après « t-t ») n’est pas une preuve déterminante de l’origine géographique du t-t concerné. En effet, les gens, les livres et les idées circulaient en Antiquité gréco-romaine comme ils circulent aujourd’hui. Ainsi, la découverte des Papyrus 66 & Papyrus 75 ayant un t-t alexandrin en Égypte, de même que l’utilisation du t-t alexandrin par Athanase d’Alexandrie au IVème siècle puis par Cyrille d’Alexandrie au Vème siècle, ne prouvent pas que ce t-t provienne initialement d’Égypte. Mais dans ce cas, ce tableau se contredit-il en indiquant que le t-t alexandrin proviendrait notamment de Constantinople car A02 est retraçable jusqu’à cette cité ? Hé bien pour être franc, puisque ce ms est l’un des principaux témoins de ce t-t, il m’a semblé que je devais le mentionner en quelque part dans le tableau, et l’indiquer tel que je l’ai fait est le seul moyen que j’ai trouvé tout en faisant tenir le tableau annoté sur une seule page au format légal nord-américain (8½×14 pouces).
  • Similairement, y-a-t’il incohérence dans l’indication que le t-t césaréen puise notamment ses origines dans l’Oasis du Fayoum en Égypte car le Papyrus 45 et le Codex Washingtonensis III (W032) y ont été déterrés ? Honnêtement, peut-être ; cette indication se motive par le fait que le t-t césaréen est de loin celui pour lequel nous disposons du moins d’informations faisant consensus (son existence même est contestée par Kurt & Barbara Aland, mais ceci est exagéré). Plutôt que de ne rien dire, mieux vaut dire le peu que nous savons.

Read Full Post »