Cet article est une présentation historique du Catéchisme de Heidelberg (1563), l’un des textes confessionnels les plus importants du protestantisme.

Le Palatinat du Rhin et la Confédération suisse dans le Saint-Empire romain germanique au XVIe siècle
Le Palatinat du Rhin
Dominant les berges de la rivière Neckar, la ville de Heidelberg en Allemagne était autrefois la capitale d’un vaste territoire connu sous le nom de Palatinat du Rhin, Palatinat rhénan ou Bas-Palatinat (à ne pas confondre avec le Haut-Palatinat ayant pour chef-lieu Ratisbonne, qui forme aujourd’hui un district du Land de Bavière, d’où son autre nom de Palatinat bavarois). Le Palatinat rhénan et les régions avoisinantes au nord constituaient l’un des territoires les plus importants du Saint-Empire romain germanique.
Le Gouverneur du Palatinat, également appelé Comte ou plus communément Électeur, était l’un des sept Électeurs ayant la responsabilité de choisir le nouvel Empereur le temps venu. De plus, l’Électeur du Palatinat exerçait les fonctions d’Empereur intérimaire (ou curateur/régent) lors du décès de l’Empereur ou d’autres circonstances exceptionnelles.
Il va donc sans dire que la ville de Heidelberg n’était pas seulement une ville importante à l’intérieur du Palatinat, mais que, compte tenu des responsabilités considérables de son Électeur à l’intérieur du Saint-Empire romain germanique, l’étendue de son influence dépassait largement celle de sa taille. De toute évidence, le Catéchisme de Heidelberg est né dans une ville tout aussi importante qu’attrayante.
La Réforme religieuse au Palatinat
Bien que le Catéchisme de Heidelberg ait été écrit seulement en 1563, une Réforme spirituelle était déjà en cours dans le Palatinat depuis plusieurs années avant cette date. En fait, le mouvement qui avait débuté lorsque Martin Luther avait affiché ses Quatre-vingt-quinze thèses sur la porte de l’Église de Wittenberg, le 31 octobre 1517, a très tôt fait une brève apparition dans la ville de Heidelberg également. En avril 1518, Luther s’est rendu à Heidelberg pour tenir un débat public — appelé aussi dispute — dans le cadre de la rencontre annuelle des moines augustiniens. C’est là qu’il a présenté les Thèses de Heidelberg, quarante en tout, lesquelles exigeaient que la croix du Christ soit reconnue de façon claire et constante comme étant le seul moyen de salut.
Les Thèses de Heidelberg, rédigées par Luther, ne semblent pas avoir eu d’effet important immédiat sur la ville de Heidelberg elle-même ni sur ses citoyens. Ceci est possiblement dû en grande partie au fait que l’Électeur de l’époque, Louis V (1478-1544), ne s’était pas engagé à soutenir le mouvement de réforme spirituelle sur son territoire. Il était davantage intéressé par la politique et la chasse que par la doctrine et une vie de sanctification.
Pendant les années 1520, certains leaders de pensée réformée ont toutefois commencé à demander des changements. Heidelberg était une ville universitaire et certains membres du corps enseignant de l’Université de Heidelberg ont commencé à enseigner selon une perspective protestante. [Cette institution d’enseignement, fondée en 1386, est la plus ancienne université sur le sol allemand.] De plus, Wenzel Strauss, l’un des prédicateurs de l’Église principale, la Heiliggeistkirche (ou Église du Saint-Esprit), n’avait pas peur de prêcher le salut par la foi véritable en Jésus-Christ seul. On l’a communément surnommé la « trompette évangélique ». Heinrich Stoll, un autre prédicateur de Heidelberg, ne craignait pas lui non plus d’appeler les gens à la Réforme et d’y travailler lui-même.
Frédéric II, le successeur de l’Électeur Louis V, était beaucoup plus ouvert à la Réforme. En 1546, il a même fait la promotion de plusieurs réformes religieuses dans le Palatinat. Toutefois, même si l’Électeur Frédéric II était un homme influent, il n’était pas aussi puissant que l’Empereur lui-même, Charles V ou Charles Quint, qui était un ardent catholique romain. Lorsqu’une alliance des princes protestants, appelée la Ligue de Smalkade, a perdu la bataille contre l’armée impériale, Charles Quint s’est assuré que la Réforme soit bannie, tant dans le Palatinat que partout ailleurs. En 1548, il a promulgué l’Intérim d’Augsbourg, qui exigeait essentiellement que tous les territoires sur lesquels il régnait retournent aux enseignements et aux pratiques de Rome.
L’Intérim a porté un coup dur à la Réforme, mais ne l’a certainement pas empêché de progresser [grâce surtout à l’héroïque Cité de Magdebourg]. La résistance à l’Intérim a finalement conduit à la Paix d’Augsbourg (1555). Ce décret permettait à chaque prince local de décider de l’orientation religieuse de sa région. Cette politique se résumait par l’expression latine, cuius regio, eius religio (qui peut être traduite approximativement par « quiconque règne sur la région décide de la religion »).
L’année suivante, en 1556, l’Électeur Othon-Henri (Ottheinrich) a succédé à Frédéric II. Il soutenait davantage la Réforme. Non seulement a-t-il instauré un nouvel ordre ecclésiastique et fait la promotion du Catéchisme de Wurtemberg comme outil d’éducation, il a aussi envoyé une équipe ayant pour mission de visiter toutes les assemblées locales en vue de déterminer la condition spirituelle précise sur son territoire. Les résultats de cette enquête n’étaient pas encourageants. Les pasteurs n’étaient pas bien formés; les assemblées n’étaient pas bien nourries; les superstitions et les traditions prédominaient sur la connaissance des Écritures et sur la vie de piété. L’Électeur Othon-Henri désirait vivement changer tout cela — et il avait bien commencé — mais ses nobles efforts ont brusquement pris fin lorsqu’il est mort, à peine trois ans après être devenu Électeur. C’est au nouvel Électeur, Frédéric III, le neveu d’Othon-Henri, qu’est revenue la tâche de poursuivre ce que son oncle avait commencé.
La Réforme de l’éducation au Palatinat
Au 16e siècle, des changements importants se sont produits, non seulement dans les Églises, mais aussi dans les écoles. Pendant longtemps, l’éducation formelle avait été essentiellement le privilège des riches. L’enseignement dans ces écoles se donnait en latin. Cependant, à mesure que le 16e siècle progressait, on prenait davantage conscience que l’éducation ne devait pas se faire uniquement en latin ou être réservée uniquement aux riches, ce qui a conduit à l’établissement de nombreuses écoles allemandes. Trois matières principales constituaient le curriculum de ces écoles allemandes, tant pour les garçons que pour les filles: la lecture, l’écriture et… le catéchisme!
Étant donné la réforme religieuse et éducative qui se déroulait dans le Palatinat, il n’est pas surprenant que le besoin d’un bon catéchisme solide se soit fait sentir. Un tel catéchisme contribuerait à l’unification et à la solidification de la réforme religieuse, tout en répondant à un besoin élémentaire en matière de curriculum enseigné aux jeunes citoyens et futurs leaders du Palatinat.
La controverse au sujet de la sainte cène
Frédéric III (1515-1576) a succédé comme Électeur à son oncle Othon-Henri, lequel était sans enfant. Il est entré en fonction en 1559 et, dès le début, a dû faire face à une controverse des plus enflammées.
Le désaccord avait trait à la doctrine de la sainte cène, ou repas du Seigneur. D’un côté, il y avait Tilemann Heshusius. Celui-ci était l’un des professeurs de l’Université de Heidelberg ainsi qu’un prédicateur à l’Église principale de Heidelberg, la Heiliggeistkirche (ou Église du Saint-Esprit). Cet homme était un ardent défenseur de la position luthérienne sur le repas du Seigneur, ce qui signifie qu’il insistait sur la présence réelle et physique du Christ lors de la célébration du sacrement. De l’autre côté, se trouvait Wilhelm Klebitz. Ce dernier était étudiant à l’Université et il était diacre dans l’Église. Il défendait la perspective réformée sur le repas du Seigneur. Il affirmait que les croyants étaient en communion réelle et spirituelle avec le Christ, lequel était très certainement présent spirituellement, mais non physiquement. Le conflit entre ces deux hommes a fini par devenir si amer et si connu qu’il en était même question lors des prédications en chaire. Frédéric III a finalement décidé que, pour la paix et le bien de l’Église, ce conflit entre les deux hommes devait cesser. Il a agi de manière décisive en les renvoyant tous les deux et en les chassant pour qu’ils aillent vivre ailleurs.
Après le congédiement de Heshusius et de Klebitz par Frédéric III, les choses se sont un peu calmées à Heidelberg. Cependant, à la suite du départ de Heshusius, deux postes importants étaient maintenant vacants et il fallait trouver des remplaçants. L’Université avait besoin d’un nouveau professeur de théologie et l’Église avait besoin d’un nouveau prédicateur. Le premier homme que Frédéric III a recruté pour combler ces postes se nommait Caspar Olevianus. Celui-ci a enseigné pendant un certain temps à l’Université, mais il s’est rapidement concentré sur sa nouvelle fonction comme prédicateur dans la Heiliggeistkirche. Peu après, à la demande de Frédéric III, Zacharius Ursinus est également venu à Heidelberg. C’est lui qui a enseigné la théologie à l’Université. L’arrivée de ces deux hommes a préparé le terrain pour la rédaction du Catéchisme de Heidelberg, mais il est important de prendre conscience que l’homme qui a réellement lancé le processus n’était pas le prédicateur ni le professeur, mais bien plutôt l’Électeur Frédéric III lui-même. Il voyait le besoin d’un nouveau catéchisme et il a veillé à ce que le projet se concrétise.

Région du Bas-Palatinat dans le Land de Rhénanie-[du-Sud]-Palatinat en Allemagne aujourd’hui

District du Haut-Palatinat dans le Land de Bavière en Allemagne aujourd’hui
L’Électeur Frédéric III commande un nouveau catéchisme
Une fois le Catéchisme de Heidelberg complété, Frédéric III a joint sa propre préface personnelle au document. Cette préface jette une lumière intéressante sur les raisons pour lesquelles il tenait tant à avoir un catéchisme de la plus haute qualité en usage sur son territoire. Dans sa préface, l’Électeur souligne les points suivants:
- Les gouvernants ont non seulement le devoir de maintenir le bon ordre et la paix sur leur territoire, mais « aussi et par-dessus tout d’exhorter constamment leurs sujets et de les conduire à une pieuse connaissance et à la crainte du Tout-Puissant et de sa sainte Parole de salut ».
- Bien que ses prédécesseurs aient semé les graines de la Réforme dans le Palatinat, ces efforts n’avaient jamais conduit à la récolte spirituelle abondante que plusieurs espéraient.
- Une des raisons principales de ces piètres résultats était l’attention insuffisante portée aux jeunes, lesquels étaient soit « insouciants quant à la doctrine chrétienne », soit « sans aucune instruction chrétienne », soit « sans enseignement systématique », soit « perplexes devant des questions non pertinentes ou sans importance » — et, dans bien des cas, probablement dans les quatre situations à la fois.
Par conséquent, afin de remédier au problème mentionné précédemment — qui d’ailleurs ne touchait certainement pas seulement les jeunes — l’Électeur Frédéric III a commandé « la préparation d’un programme d’instruction condensé, ou catéchisme, de notre religion chrétienne, selon la Parole de Dieu ».
Ce nouveau catéchisme devait être utilisé à la fois dans « les Églises et les écoles » par les « pasteurs et les maîtres d’école ». Il allait permettre de donner un enseignement cohérent plutôt que d’avoir des enseignants et des prédicateurs qui « font des changements tous les jours ou qui introduisent des doctrines erronées ».
C’est ainsi que, ayant à cœur la jeunesse de sa ville et l’avenir de l’Église du Christ, l’Électeur Frédéric III a commandé la rédaction du Catéchisme de Heidelberg, exprimant son espoir « que si notre jeunesse est instruite et éduquée sérieusement dans la Parole de Dieu tôt dans la vie, il plaira sûrement au Dieu Tout-Puissant de permettre une réforme de la moralité publique et privée et d’accorder un bien-être temporel et éternel ».
Les auteurs du Catéchisme de Heidelberg
La plupart du temps, on identifie les auteurs du Catéchisme de Heidelberg comme étant Caspar Olevianus et Zacharias Ursinus. Avec le temps, ce sujet a suscité des débats parmi les spécialistes, particulièrement en ce qui a trait à la contribution d’Olevianus. Certains disent que c’est à Olevianus, qui était pasteur, que l’on doit le ton personnel et chaleureux du catéchisme. D’autres affirment qu’Olevianus n’était pas aussi impliqué que l’on pense. En fin de compte, comme pour bien des recherches historiques, il est difficile d’obtenir des réponses définitives.
Il est toutefois évident, à la lumière de la préface de l’Électeur Frédéric III, que la rédaction du catéchisme est le résultat d’un travail d’équipe. Il a écrit: « Par conséquent, grâce aux conseils et à la coopération de tout le corps enseignant de notre faculté de théologie en ce lieu et de tous les surintendants et les serviteurs distingués de l’Église, nous avons pu réaliser la préparation d’un programme d’instruction condensé, ou catéchisme, de notre religion chrétienne, selon la Parole de Dieu, dans les langues allemande et latine. »
Ainsi, au moins trois différents groupes de personnes ont participé à la préparation du Catéchisme de Heidelberg: des professeurs de théologie, des surintendants d’Église et des dirigeants d’Église, aussi bien pasteurs qu’autres membres de l’Église. Le dernier groupe est quelque peu comparable aux conseils d’anciens qui dirigent de nombreuses Églises réformées aujourd’hui. Quant au deuxième groupe, quelques explications sont de mise. Étant donné que la Réforme du 16e siècle s’est développée progressivement, certaines coutumes et structures d’origine catholique romaine ont subsisté encore pendant un certain temps dans les Églises protestantes. Par exemple, dans l’Église catholique romaine, un évêque est un clerc de rang supérieur qui a la responsabilité d’un certain nombre de prêtres répartis sur un grand territoire. De même, les surintendants d’Église supervisaient l’enseignement et la conduite d’un certain nombre de pasteurs d’une région donnée. Au fil du temps, la position de surintendant d’Église a disparu de la vie de l’Église réformée, mais cela ne s’est pas fait du jour au lendemain.
Il est impossible de notre point de vue actuel de connaître la contribution précise de chaque personne à l’ensemble du projet. Certains auraient été impliqués dans la rédaction, d’autres dans la révision ou dans l’approbation. Par souci d’efficacité et de cohérence, le plus gros du travail a certainement dû être confié à deux ou trois personnes plus particulièrement, et Ursinus et Olevianus sont les noms les plus importants du groupe. En outre, l’implication de l’Électeur lui-même ne doit pas être sous-estimée. Tout indique qu’il a participé de manière bien concrète à ce projet de catéchisme.
En fin de compte, ce qui importe le plus n’est pas de savoir qui a écrit quelle phrase. Nous devrions simplement être reconnaissants de ce que tant de gens différents aient été impliqués dans la production du Catéchisme de Heidelberg. Cela a permis à tous les participants de mettre leurs forces respectives au service de cet effort conjoint, permettant de raffiner et d’améliorer le Catéchisme au-delà de ce qui aurait été possible si seulement une ou deux personnes avaient été impliquées. La clarté, la concision et la chaleur du produit final démontre qu’ils ont, ensemble, fait un très bon travail.
Caspar Olevianus (1536-1587)
Caspar Olevianus est né le 10 août 1536 dans la ville de Trèves. Son père Gerhard était à la fois boulanger et conseiller municipal de premier plan. Malheureusement, il est décédé subitement alors que Caspar était encore jeune. Caspar a été confié à son grand-père. Après avoir fréquenté les écoles préparatoires locales, son grand-père l’a envoyé en France pour étudier le droit.
Olevianus s’est avéré être un étudiant brillant, mais, rapidement, il a commencé à apprendre autre chose que le droit en France. Il a aussi été exposé au vigoureux mouvement protestant, inspiré en grande partie par les écrits de Jean Calvin. Plus tard, alors qu’il étudiait le droit à Bourges, il a rencontré le fils du Prince électeur Frédéric III, qui étudiait là lui aussi. Les deux sont devenus de bons amis. Cependant, un soir, la tragédie a frappé. Les deux jeunes hommes étaient sur un traversier pour se rendre de l’autre côté du fleuve. Un groupe d’étudiants ivres était également sur le bateau, provoquant tout un chahut. Il n’a fallu que peu de temps pour que le bateau chavire. Olevianus a tenté de sauver le fils de Frédéric III. Malheureusement, il a échoué, bien que lui-même ait été épargné et qu’il ait pu rejoindre le rivage en vie. Cette nuit tragique a eu un effet profond sur Olevianus, qui s’est engagé à servir le Seigneur non pas en tant qu’homme de droit, mais en tant que prédicateur.
Afin d’accomplir ce nouvel objectif dans sa vie, Olevianus s’est bientôt rendu dans plusieurs villes réformées, étudiant auprès de réformateurs de renom tels que Jean Calvin, Henri Bullinger, Guillaume Farel et Théodore de Bèze. Il a eu droit à un groupe de mentors tout à fait illustres, même si ce fut de courte durée. Après avoir profité au mieux de la solide doctrine de ces hommes, Olevianus est retourné à Trèves, sa ville natale, et a commencé à enseigner le latin à l’école secondaire locale en 1559.
Cependant, la passion et la vision d’Olevianus était de prêcher l’Évangile, pas seulement d’enseigner le latin. Quand il a commencé à prêcher les doctrines évangéliques du salut par la grâce au moyen de la foi, l’archevêque Johann von der Leyen lui a fait comprendre très clairement qu’il n’appréciait pas ses sermons. En fait, peu de temps après, Olevianus et d’autres ont été emprisonnés pour leur foi. Lorsque le prince électeur Frédéric III a pris connaissance de cette situation, lui et quelques autres ont tiré les ficelles nécessaires pour faire libérer Olevianus de sa prison et l’amener à Heidelberg.
Caspar Olevianus est arrivé à Heidelberg en janvier 1560 et il a commencé par enseigner la théologie à l’Université. Il a toutefois rapidement renoncé à ce poste pour laisser sa place à Ursinus Zacharius qui est arrivé peu de temps après lui. Ursinus était mieux préparé pour assumer les responsabilités de professeur de dogmatique. Ceci a également permis à Olevianus de s’adonner à sa plus grande passion: la prédication. Après avoir été pasteur de l’Église Saint-Pierre pendant une courte période, il est devenu l’un des prédicateurs dans l’Église principale, la Heiliggeistkirche.
Plus tard, après que Frédéric III soit mort et que Louis IV lui ait succédé en tant qu’électeur, les circonstances sont devenues moins favorables pour Olevianus à Heidelberg. Il a finalement été chassé de la ville et il a continué à servir la cause de la Réforme dans la région de Wetterau et Herborn. Il est mort à Herborn le 15 mars 1587.
Zacharias Ursinus (1534-1583)
Zacharias Ursinus est né le 18 juillet 1534 à Wroclaw (Breslau en allemand), près du fleuve Oder, dans la région qui s’appelle maintenant la Pologne. Bien que son nom de famille en latin ait été Ursinus, ses amis d’enfance devaient l’appeler par son nom allemand Zacharias Bär. Traduit littéralement, cela signifie Zacharias l’Ours.
Malgré son nom de famille, rien n’indique que le jeune Zacharias ait été un enfant particulièrement intimidant ou agressif. Au contraire, il semble avoir été un garçon plutôt calme et studieux. Il a étudié à l’école locale de Wroclaw jusqu’à l’âge de quinze ans. Durant cette période, il a probablement reçu une certaine instruction catéchétique d’un homme appelé Moibanus. L’instruction catéchétique qu’il a reçue dans sa jeunesse a sans doute contribué à façonner, dans une certaine mesure, les catéchismes qu’il a écrits plus tard dans sa vie.
En 1550, à l’âge de quinze ans, Ursinus a déménagé à Wittenberg où il a étudié avec le réformateur bien connu Philip Melanchthon. Quelques années plus tard, il a également fait une tournée des villes européennes qui avaient embrassé la Réforme. Tout comme Olevianus, ce voyage lui a permis de rencontrer des figures importantes de la Réforme, dont Henri Bullinger, Pierre Martyr Vermigli et Jean Calvin. Cependant, en 1558, il était temps pour lui de retourner à sa ville natale de Wroclaw et de commencer à utiliser à bon escient tout ce qu’il avait appris et étudié. Il est devenu professeur à l’école secondaire locale et, dans le cadre de son programme d’enseignement, il a utilisé le catéchisme de Melanchthon (Examen des ordinands, 1552) pour enseigner les jeunes. Qu’ils en aient toujours eu conscience ou non ou qu’ils l’aient apprécié ou non, les jeunes de Wroclaw ont très certainement eu un professeur très bien formé pour les instruire dans la doctrine du salut.
Cependant, il est devenu assez rapidement évident pour Ursinus que les choses n’allaient pas très bien dans sa ville natale. Encore une fois, la controverse entourant la doctrine de la cène du Seigneur couvait. Ursinus, en bon élève de Melanchthon, a tenté d’adopter une approche plus équilibrée et plus modérée sur cette question controversée. Tous n’appréciait pas sa position. En outre, Ursinus n’était pas le genre d’homme qui pouvait supporter de vifs débats pendant très longtemps, encore moins s’en réjouir. Dès 1560, il quittait son poste d’enseignant dans sa ville natale pour se rendre à Zürich. Après un court séjour dans cette ville, le prince électeur Frédéric III lui a demandé de venir enseigner à Heidelberg. En peu de temps, il a fait ses preuves en tant que professeur de théologie et a été nommé professeur de dogmatique à l’Université de Heidelberg.
En plus de sa contribution au Catéchisme de Heidelberg, il a écrit deux autres catéchismes pendant son séjour à Heidelberg : son Petit Catéchisme et son Grand Catéchisme. Tel que mentionné précédemment, lorsque Louis IV a succédé à Frédéric III en tant qu’électeur, le climat politique et théologique a changé à Heidelberg. En 1578, Ursinus a fini par aller s’installer à Neustadt-an-der-Weinstrasse où il a vécu jusqu’à sa mort en 1583.
Les sources du Catéchisme de Heidelberg
Le Catéchisme de Heidelberg n’est très certainement ni le seul ni le premier catéchisme à avoir été publié. En fait, l’utilisation des catéchismes remonte aux premiers siècles de l’Église chrétienne. Les réformateurs ont simplement repris cette bonne tradition et en ont fait grand usage. Luther a écrit son Petit Catéchisme en 1529. Jean Calvin a publié un catéchisme pour la ville de Genève en 1542. Ce ne sont là que deux exemples. De nombreux autres pourraient être ajoutés à la liste. Beaucoup de confessions ont aussi été écrites par des pasteurs et des théologiens réformés. Bien que ces confessions n’étaient pas directement destinées à l’instruction des jeunes et des nouveaux convertis, elles donnaient néanmoins un bref résumé des doctrines clés trouvées dans les Écritures. À ce titre, elles étaient certainement utiles pour enseigner les gens de tous âges.
Puisque tant de catéchismes et de confessions ont été écrits au 16e siècle, la question suivante se pose tout naturellement: Ursinus, Olevianus et le reste de l’équipe qui ont écrit le Catéchisme de Heidelberg ont-ils composé l’ensemble à partir de rien ou ont-ils emprunté des éléments d’autres catéchismes ou confessions? Il n’est pas facile de répondre à cette question avec précision. Il peut y avoir certaines similitudes entre deux catéchismes, mais cela ne prouve pas nécessairement qu’il y ait eu des emprunts dans un sens ou dans l’autre. Les deux pourraient peut-être dépendre d’un troisième document qui n’a pas encore été découvert. Et même s’il y avait effectivement eu certains emprunts entre deux catéchismes, il n’est pas toujours facile de déterminer lequel aurait emprunté de l’autre. Cela dit, il y a tout lieu de croire que les auteurs du Catéchisme de Heidelberg ont incorporé certains des meilleurs concepts et expressions d’autres catéchismes. Les paragraphes qui suivent permettront d’illustrer ce point.
Le Catéchisme de Heidelberg et le “Catéchisme de Genève” de Jean Calvin (1542)
Étant donné qu’Ursinus et Olevianus connaissaient bien le travail de Jean Calvin, il n’est pas surprenant que ces dirigeants religieux plus jeunes se soient tournés vers l’œuvre de Calvin, avec toute sa sagesse et son expérience, comme guide dans l’élaboration de diverses questions et réponses. Considérons par exemple ce que le Catéchisme de Heidelberg dit à propos de la providence.
La providence de Dieu est la force toute-puissante et partout présente de Dieu par laquelle il maintient et conduit, comme par la main, le ciel et la terre avec toutes les créatures, de sorte que les herbes et les plantes, la pluie et la sécheresse, les années de fertilité et celles de stérilité, le manger et le boire, la santé et la maladie, la richesse et la pauvreté, bref toutes choses ne nous viennent pas du hasard, mais de sa main paternelle. (R. 27).
Comparons maintenant cette réponse à ce que dit le Catéchisme de Calvin sur le même sujet.
Il envoie la pluie et la sécheresse, la grêle et les autres intempéries, mais aussi le beau temps. Il rend la terre fertile quand il le veut, ou au contraire stérile, s’il éloigne sa main; il dispose de la santé et de la maladie. Toutes choses lui sont soumises et il s’en sert comme il lui plaît. (R. 27).
Il semble raisonnable de supposer que les auteurs du Catéchisme de Heidelberg ont fait usage du Catéchisme de Calvin pour écrire les questions et réponses du 10e dimanche.
Le Catéchisme de Heidelberg et la “Brève Confession” de Théodore de Bèze (1559)
Pendant ses études en France, Caspar Olevianus a également rencontré Théodore de Bèze. Il appréciait le travail de de Bèze et il est fort probable, semble-t-il, qu’il ait à un certain moment traduit la Brève Confession de de Bèze du latin à l’allemand. Certains éléments de la confession de Théodore de Bèze ont peut-être filtré dans le Catéchisme de Heidelberg d’une manière ou d’une autre. Considérons, par exemple, la formulation des questions et réponses du 2e dimanche. À la question de savoir si nous pouvons obéir parfaitement à la loi, le Catéchisme de Heidelberg répond:
Non, car par nature je suis enclin à haïr Dieu et mon prochain. (R. 5).
Remarquez la ressemblance avec la confession de de Bèze, qui comprend la phrase suivante:
Notre nature [déchue] est si encline à la corruption que tous les hommes sont ignobles envers Dieu et haineux envers leur prochain (art. 4).
Le Catéchisme de Heidelberg et le “Petit Catéchisme” de Zacharias Ursinus
Il existe toutefois un document qui a servi hors de tout doute de source pour le Catéchisme de Heidelberg. Il s’agit du Petit Catéchisme d’Ursinus, probablement écrit vers la fin de 1561 ou au début de 1562, peu de temps après l’arrivée d’Ursinus à Heidelberg. Les deux brèves comparaisons qui suivent tirées de la première question permettront d’illustrer ce point. Le Catéchisme de Heidelberg débute ainsi:
Q.: Quelle est ton unique assurance dans la vie comme dans la mort? R.: C’est que, dans la vie comme dans la mort, j’appartiens, corps et âme, non pas à moi-même, mais à Jésus-Christ, mon fidèle Sauveur: par son sang précieux, il a totalement payé pour tous mes péchés et m’a délivré de toute puissance du Diable…
Le Petit Catéchisme d’Ursinus, en comparaison, commence par ces mots:
Q.: Quelle est l’assurance qui soutient ton cœur dans la mort comme dans la vie? R.: Que Dieu a vraiment pardonné tous mes péchés à cause du Christ et qu’il m’a donné la vie éternelle, afin que je puisse le glorifier éternellement.
Le Catéchisme de Heidelberg continue de manière semblable:
Q.: Combien de choses dois-tu savoir pour vivre et mourir dans cette heureuse assurance? R.: Trois. D’abord, combien sont grands mon péché et ma misère. Ensuite, comment j’en suis délivré. Enfin, quelle reconnaissance je dois à Dieu pour cette délivrance.
Le Petit Catéchisme d’Ursinus l’exprime de cette façon:
Q.: Qu’est-ce que la Parole de Dieu enseigne? R.: D’abord, elle nous montre notre misère; deuxièmement, comment nous en sommes délivrés; troisièmement, quelle reconnaissance nous devons montrer à Dieu pour cette délivrance.
Le Petit Catéchisme d’Ursinus semble être ce que nous pourrions qualifier de projet préliminaire ayant servi d’ébauche au Catéchisme de Heidelberg. Ce dernier contient les formulations plus raffinées d’Ursinus ainsi que les idées venant des autres auteurs.
Le Catéchisme de Heidelberg et “Un solide fondement” de Caspar Olevianus
En 1567, Caspar Olevianus a publié un catéchisme appelé Vester Grundt ou Un solide fondement. Il est possible que le document en question ait été écrit dès 1563, mais alors probablement vers la fin de l’année. Puisque le Catéchisme de Heidelberg a été publié au début de l’année, soit le 19 janvier 1563, il est probable qu’Un solide fondement ait été rédigé par Olevianus comme brève explication ou expansion de certaines parties du Catéchisme de Heidelberg. Quoi qu’il en soit, il est difficile de déterminer le sens de la relation. Ce qui est clair, c’est qu’il y a beaucoup de chevauchement entre la formulation d’Un solide fondement et celle du Catéchisme de Heidelberg.
En somme, les auteurs du Catéchisme de Heidelberg n’ont pas commencé à partir de rien. Pourquoi d’ailleurs auraient-ils dû le faire? D’autres avaient déjà exprimé certaines vérités scripturaires dans des phrases brèves et faciles à comprendre. Plutôt que de réinventer la roue catéchétique, les auteurs du Catéchisme de Heidelberg ont mis à profit ce que leurs pères dans la foi avaient déjà accompli. Ainsi, ils ont réussi à faire encore mieux et en sont arrivés à produire l’un des meilleurs catéchismes jamais écrits.
Éditions et réception contemporaine
On peut affirmer sans risque de se tromper que le Catéchisme de Heidelberg a attiré beaucoup l’attention dès sa publication, le 19 janvier 1563; certaines réactions ont été très positives, d’autres très négatives. Les réactions positives se voient de par le nombre d’éditions du Catéchisme produites en un temps relativement court et de par sa traduction dans plusieurs langues. Les réactions négatives se retrouvent dans certaines des critiques qui ont été formulées contre le catéchisme.
Dès sa première année de publication, en 1563, la version allemande du Catéchisme de Heidelberg a connu quatre éditions et impressions successives. La liste qui suit donne quelques-uns des détails les plus pertinents.
- La première édition (janvier): Cette édition contenait la préface originale de Frédéric III, mais ne contenait pas la Q&R 80 relative à la messe papale.
- La deuxième édition (mars): Cette édition comprenait une version courte de la Q&R 80 condamnant la messe papale.
- La troisième édition (avril): Cette édition comprenait une version plus longue de la Q&R 80 condamnant la messe papale.
- La quatrième édition (date inconnue): Le texte de cette édition était le même que celui de la troisième édition, mais il incluait également une préface courte et différente, expliquant et défendant la nécessité d’une instruction catéchétique.
En outre, ce catéchisme a paru en latin dès 1563 C’était là d’ailleurs le plan de l’électeur Frédéric III dès le départ. Que les enfants du Palatinat reçoivent leur éducation dans les écoles allemandes ou dans les écoles latines, il voulait qu’ils apprennent tous le même catéchisme. [Et n’oublions-pas que le latin est demeuré la langue de communication internationale par excellence jusqu’à ce qu’à ce qu’il soit déclassé par le français au XVIIIe siècle qui réussit à se maintenir dans cette position jusqu’à ce qu’il soit déclassé à son tour par l’anglais au XXe siècle.]
La même année, le Catéchisme de Heidelberg a également été traduit en néerlandais et occupe, depuis ce jour, une place de choix dans la vie des Églises réformées hollandaises.
Ainsi, le Catéchisme de Heidelberg a connu quatre éditions et deux traductions l’année même de sa publication. D’autres traductions ont rapidement suivi: en anglais (1572), en hongrois (1577), en français (1590) et en grec (1609). La liste croissante de traductions n’a cessé d’augmenter jusqu’à ce jour. Ce site Web s’efforce de recueillir le plus grand nombre possible de ces traductions. Vous trouverez notre sélection courante en cliquant sur ce lien.
Les critiques du Catéchisme de Heidelberg
À peine le Catéchisme avait-il vu le jour que plusieurs personnes commençaient déjà à le critiquer vivement. Tilemann Heshusius en faisait partie. Il a écrit une brochure intitulée Mise en garde urgente contre le Catéchisme de Heidelberg calviniste, accompagné d’une réfutation de plusieurs erreurs qu’il contient. Bien sûr, compte tenu de son histoire passée pas très plaisante à Heidelberg, il est possible que Heshusius ait cherché à défendre ses propres intérêts.
Matthias Flacius, qui a rédigé Réfutation d’un petit catéchisme calviniste allemand (1572), a joint sa voix à celle de Heshusius. Ces deux hommes étaient luthériens, mais les catholiques romains ont également critiqué le Catéchisme. Engelbertus Kenniphovius, par exemple, a écrit Une réfutation du Catéchisme de Heidelberg.
Le principal auteur du Catéchisme, Zacharias Ursinus, s’est porté à la défense du Catéchisme en écrivant sa Réponse aux critiques de divers théologiens, en 1564. Toutefois, il ne fait aucun doute que la défense la plus émouvante du Catéchisme est venue de l’homme qui, avant tout autre, avait donné l’impulsion initiale à sa composition, soit le prince électeur Frédéric III.
Sommé de comparaître à la Diète d’Augsbourg en 1566, Frédéric III a été appelé à défendre le Catéchisme de Heidelberg devant un public vraiment hostile, parmi lequel se trouvait l’Empereur Maximilien II lui-même. Il s’est levé et a parlé comme suit:
En ce qui concerne mon catéchisme, c’est ce que je confesse. Il est également si solidement ancré dans les Écritures Saintes, citées en marge, qu’il s’est avéré irréfutable. En effet, jusqu’à présent vous n’avez pas réussi à le réfuter et j’espère qu’avec l’aide de Dieu il continuera à être irréfutable longtemps encore…
S’il s’avère que quelqu’un, jeune ou vieux, savant ou illettré, ami ou ennemi, même le plus humble serviteur à la cuisine ou à l’étable, puisse, en se fondant sur la Parole de Dieu, m’enseigner de meilleure manière ou me donner des informations plus éclairées sur les Écritures bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament, en dehors desquelles il n’y a pas de salut, alors je lui en serai reconnaissant, ainsi qu’à Dieu, et me soumettrai de ce fait à Dieu et à sa Sainte Parole. S’il y a ici présents dans cette assemblée des messieurs ou de mes amis qui voudraient le nier, je serais alors heureux de les entendre; nous pouvons sans aucun doute trouver rapidement une Bible ici…
Si toutefois ma plus humble confiance devait se révéler vaine et que malgré cette offre chrétienne et honnête de ma part, on décidait de manière arrêtée de prendre des mesures contre moi ou si on envisageait de le faire, je trouverais ma consolation dans la promesse certaine qui m’a été donnée, ainsi qu’à tous les croyants, par mon Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, à l’effet que tout ce que je perdrai pour son honneur et pour son nom me sera rendu au centuple dans l’autre monde. C’est ainsi que je désire me recommander à la grâce de votre Majesté impériale.
Après avoir entendu l’électeur défendre ainsi le Catéchisme, un membre de la cour impériale a déclaré: « Frédéric, vous êtes un homme meilleur que n’importe lequel d’entre nous. » Un autre a ajouté ces paroles: « Pourquoi attaquez-vous cet homme? Il est plus saint que n’importe qui parmi nous. »
Ainsi, en dépit des critiques, le Catéchisme de Heidelberg a été défendu sur la même base que celle sur laquelle il avait été rédigé: la Sainte Parole de Dieu. C’est cette Parole inspirée de Dieu — et cette Parole seule — qui confère au Catéchisme de Heidelberg sa valeur et sa beauté durables.
Source : Catéchisme de Heidelberg – Depuis 1563, un projet du Canadian Reformed Theological Seminary (texte traduit en français par Paulin Bédard et reproduit avec quelques modifications mineures sur Le Monarchomaque).
Voyez également ces articles sur le même thème :
- Theonomy Applied : Frederick’s III Iconoclasm [Theonomy Resources]
- Confessional Theonomy : The Second Helvetic Confession [Theonomy Resources]

Blason du Comté palatin du Rhin de 1214 à 1777
Le Comté palatin du Rhin, ou Bas-Palatinat, comprenait autrefois les territoires correspondant à ces entités actuelles en République fédérale d’Allemagne…
■ Dans le Land de Rhénanie-Palatinat, le Palatinat rhénan, soit ces quatre régions géographiques (dont l’ensemble ne forme pas aujourd’hui une juridiction unifiée et séparée) :
✣ La région du Nord-Palatinat (Nordpfalz) ;
✣ La région du Sud-Palatinat (Südpfalz) ;
✣ La région de l’Est-Palatinat (Vorderpfalz) ;
✣ La région de l’Ouest-Palatinat (Westpfalz).
■ Dans le Land du Bade-Wurtemberg, ces trois entités au Wurtemberg :
✣ La Ville-Arrondissement de Heidelberg ❀❀❀ ;
✣ La Ville-Arrondissement de Mannheim ;
✣ L’Arrondissement de Rhin-Neckar.
■ Dans le Land de Sarre :
✣ L’Arrondissement de Sarre-Palatinat.
▶︎ Brief History – Reformed Church in Germany
Our Reformed faith after it had been introduced into Heidelberg, spread into other districts of Germany-northward to Nassau, Westphalia, and the Rhine Provinces, eastward into Hesse-Kassel, Lippe, Anhalt, even to Berlin, the capital of Brandenburg. There the Prince, John Sigismund, announced to his chancellors before Christmas 1613 that on Christmas Day he would celebrate the Lord’s Supper after the Reformed mode by using bread instead of wafers. […]
▶︎ Persecutions of the Reformed
Why did our forefathers come to America? is the question that has often been asked. The answer is that they came because of the persecutions and wars in the German Fatherland and because of the poverty caused by them. They looked across the ocean to the new world of America as an asylum where they might gain religious liberty and also sufficient means to live. The wars and persecutions of our German forefathers took place mainly in two periods: 1. The Thirty Years’ War (1618-1648); 2. The Palatinate Wars (1688-1695 and later).
▶︎ The Thirty Years’ War (1618-1648)
The Thirty Years’ War was caused by the Prince of the Palatinate, Elector Frederick V, accepting the crown of Bohemia. For that he was attacked by his rival Ferdinand, the Emperor of Germany and defeated. He was deprived of his country, the Palatinate, a Catholic prince was placed on his throne, and he became an exile. The Reformed people of the Palatinate and of other districts in Germany were greatly oppressed. Hostile armies overran their lands, destroying, burning, ravaging the country and killing or ill-treating the people. The University of Heidelberg was lost to them, most of its famous library being carried away to Rome. In 1627 the Reformed of Heidelberg were summoned to the city hall and commanded to give up their religion. This they bravely refused to do, declaring they would give up everything, yes, even leave their country rather than give up their Reformed faith. Famine and pestilence followed close upon each other in this war until finally in all the rich Palatinate there were only two hundred farmers in 1636, and around Heidelberg there were more wolves than men.
▶︎ The Palatinate Wars (1688-1695)
In 1688 the King of France sent his armies to ravage the Palatinate. They destroyed 1,200 towns and villages and made 40,000 families homeless in winter. Heidelberg’s beautiful castle was blown up March 2nd, 1689, and is now a ruin, but the most beautiful ruin in Europe. In 1693 another French army was sent into the Palatinate. It captured Heidelberg and destroyed what had been left by the previous invasion. One hundred Reformed churches fell into the hands of the Roman Catholics and two hundred Reformed ministers and schoolteachers were driven out.
After the wars of 1688 and 1693 came a period of peace. But the persecutions of peace are sometimes more severe than those of war. For more than a century the Reformed of the Palatinate were ruled by Roman Catholic princes (1685-1802). The Roman Catholics often persistently oppressed them for being Reformed. They took possession of their cemeteries and then of their churches-they had their bells ring for Catholic festivals and hours of prayer-compelled them to kneel in the street when the pyx (containing the Lord’s Supper for the sick) passed by. In 1705 the largest church of the Reformed at Heidelberg, the Holy Ghost Church, was taken from them and given to the Roman Catholics. Through the intercession of Protestant princes the church was finally given back to the Reformed. But in 1719 the prince not only took this church from the Reformed but also forbade the use of the Heidelberg Catechism. Again through the intercession of Protestant princes that church was returned to the Reformed and the catechism was permitted to be used. But in 1755 the meetings of the synods were forbidden and also of their classes, so that no synod was held for thirty-four years (1755-1789). Finally in 1799 the last Roman Catholic ruler allowed religious liberty. The wonder was that after almost two centuries of persecution (1618-1800) there was any Reformed Church left in the Palatinate. No wonder our forefathers came to America to gain religious liberty and a home.
Source ↑ : Reformed Church in the United States (RCUS)
▶︎ The Spread of the Reformed Church in Germany
The Reformed doctrine, like the banyan tree, sending forth its shoots, which rapidly grow into new trees, spread rapidly through Germany from province to province. The Reformed of Holland, who then found a refuge from their persecutions in Germany, adopted the Heidelberg Catechism at the Synod of Wesel, 1568. The Reformed faith was introduced into Nassau in 1578, about 1577 into the northern Rhine region, into Bremen in 1581, into Zweibrucken 1588, into Anhalt 1597, and Lippe 1600. Two large and influential provinces received it early in the seventeenth century. The first was Hesse Cassel. There Landgrave Maurice, the ruler, weary of the attacks of the High Lutherans on the Melanchthonians, with whom he sympathized, ordered in 1604 that bread be used instead of wafers at the communion. This change was usually the first sign that a church became Reformed. He not only introduced it into lower or Eastern Hesse, but attempted to introduce it into upper or Western Hesse, and for this purpose went to the capital of the latter province, Marburg. After he left, on August 6, 1605, the people, who were strong Lutherans, became alarmed by all sorts of rumors about this and broke out into an open riot. They forced the Reformed ministers from the pulpit, drove them into a corner of the church, where they assaulted them. One of them, Schonfeld, thought they were going to kill him. As they struck him to the ground he cried out, “Lord Jesus, receive my spirit.” But he afterwards revived again. Another Reformed minister, Cellarius, was pursued through the streets until he escaped to the country to a place of safety. The Reformed faith was not, therefore, introduced into upper Hesse, although a few congregations were formed there, but lower Hesse became almost entirely Reformed.
But the most important addition to the Reformed ranks was the Elector of Brandenburg. On Christmas week, 1613, he called his councillors together and announced to them that he had made up his mind to go over to the Reformed faith. His conversion created a great sensation, especially as he was not followed in it by his people, who remained Lutheran. On Christmas day, 1613, he celebrated the Lord’s Supper at Berlin after the Reformed manner, by the use of bread instead of wafers. His conversion was most important, for it gave to the Reformed two of the six Electors of Germany who elected the Emperor. And when the Elector of the Palatinate afterward lost his throne, or was no longer Reformed, it was this Brandenburg family of princes, who were always prominent as the great protectors of the Reformed. Many a time did they defend or intercede for their persecuted Reformed brethren. This Brandenburg family afterwards became the Kings of Prussia, who are now the royal family of Germany, and from them the present Emperor of Germany is a direct descendant. Thus the Reformed faith spread from Switzerland northward along the Rhine and to Bremen; and then eastward through Hesse and Anhalt to Berlin, so that perhaps one-fourth of Germany may be said to have become Reformed.
But although the Reformed faith had gained so much influence, it was not yet recognized by the laws of Germany. To gain that, a terrible war, the Thirty Years’ War, had to be undergone. The treaty of Augsburg (1555) had made the only legal Protestant creed to be the Augsburg Confession of the Lutherans. As the Reformed had not existed then as a distinct denomination in Germany, and the Heidelberg Catechism was not published till later than 1555, of course they were not mentioned by that treaty. So during their first century the Reformed existed only by sufferance in Germany, though not by law. They had no rights that might not be taken away from them at any time, as they were not legally recognized. The Thirty Years’ War broke out in 1618. Elector Frederick V, of the Palatinate, the grandson of Elector Frederick III, who ordered our catechism to be written, was elected King of Bohemia. This caused a war, for Archduke Ferdinand of Austria, who had just been elected Emperor of Germany, also claimed the throne of Bohemia. Frederick went to Prague and reigned as king for only a year, when he was defeated by a one-hour’s battle at White Mountain, near Prague, Nov. 8, 1620. He was compelled to flee and became an exile from his home till his death, Nov. 29, 1632.
With him suffered his beloved land, the beautiful Palatinate. For he was declared an outlaw by the Emperor, his land was confiscated, and at once Spanish armies appeared in it to take possession of it. The Reformed people before this time felt great anxiety for their future and spent much time in prayer. Owing to the scarcity of money, the ministers and schoolmasters were not paid. Colonel Obertraut took command of the Palatinate army, but General Tilly, the Austrian general, soon appeared in the land with a large army. For a very brief time Elector Frederick V. came back to his land, but he soon had to flee. His neighbor and ally, the Margrave of Baden Durlach, was defeated at Wimpfen May 6, 1622. Tilly soon after began besieging Heidelberg and stormed it on September 15, 1622. That day the cruel Croatians burst into the city, murdering men and women and also burning it. The Reformed professor of theology, Henry Alting, started to escape through a back door of his house, when he was met by an Austrian soldier, who said: “With this club I have killed ten men today. If I knew where Professor Alting was, he would be the eleventh.” By a kind providence his life was spared. But the castle as well as the city soon after surrendered to the Austrians. Tilly having captured Heidelberg, besieged Manheim (near Heidelberg) which surrendered to him. He also attacked Frankenthal (also near Heidelberg) which bravely resisted him, and as winter was approaching Tilly gave up its siege. But the next year, Frankenthal was basely surrendered by the King of England without the loss of a drop of blood, and so the whole Palatinate lay at the mercy of its cruel conquerors. The sufferings of the Reformed became terrible. Their ministers, 250 in number, were driven away (1623). The new elector was a Catholic. He summoned (May 13, 1627), all the citizens of Heidelberg to the city hall and commanded them all to become Catholics. They absolutely refused to do so, whole trades declaring that they would give up property and everything rather than give up their Reformed faith. When Gustavus Adolphus made his victorious campaign through Germany (1630-32) there was a slight lull in their persecutions, but after his death their sufferings became ten times worse. Heidelberg, which had been captured by the Swedes (1633) was now again recaptured by the Bavarians (1635). The whole country was ravaged by marauding companies of troops of both armies, plundering and killing the people. Famine and pestilence came, one after the other, until (1636) there were only 200 farmers in all the rich Palatinate, while around Heidelberg there were more wolves than men. The neighboring Reformed districts of Zweibrucken on the south and Nassau further north, also suffered very severely during this war. “When the enemy had marched through, it looked,” said a minister, “as if Lucifer or Beelzebub had passed by.” Houses were deserted, villages lay in ruins, the fields were covered with weeds and lay uncultivated for years. The Reformed districts of Nassau were also terribly devastated; and Hesse Cassel (also Reformed) was partly overrun by the enemy, but by its bravery and especially by the heroism of its ruler, the Landgravine Amalie, it suffered less, although the Reformed ministers were driven out of parts of her land. During this terrible war it seemed as if the Reformed districts were the ones that especially suffered. Her universities of Heidelberg and Marburg were closed, and those of Herborn and Frankford on the Oder suffered severely.
But although the war cost the Reformed so much, yet they gained more than it cost. Their religion was now recognized by law. This was mainly gained through the efforts of Landgravine Amalie of Hesse Cassel, and the young Elector of Brandenburg, Frederick William, whose wife, Electress Louisa Henrietta, was one of the most beautiful of Reformed princesses, and the authoress of the famous hymn, “Jesu Meine Zuversicht” (“Jesus My Eternal Trust”). For when the peace of Prague in 1635 had threatened to close the war without recognizing the Reformed, Amalie refused to sign it and joined herself with Sweden and France to gain their rights. When the negotiations began, which closed the war, Elector Frederick William aided her efforts, so that the war closed with honor to the Reformed, as they were recognized by name in the Treaty of Westphalia. And when the war was over, the Reformed religion revived again and rose phoenix-like from its ashes. The Palatinate and Nassau districts began to bloom again; Hesse returned to greater power than ever, and the Elector of Brandenburg became the great leader and defender of the Reformed. Thus the Reformed, having spread through a large part of Germany’s territory, continued increasing in influence until they were included in the laws and treaties of Germany also.
▶︎ The Persecutions in the Palatinate
For nearly half a century after the awful Thirty Years’ War, the Reformed of Germany had peace. Then came more terrible persecutions than ever. Two events united to bring this about. One was the death of the last Reformed Elector of the Palatinate, Charles, in 1685. After that its rulers, until this century, were Catholics. The other was the French wars (1688-1695). The King of France, Louis XIV., laid claim to the Palatinate after the death of the Elector Charles, because his brother had married Princess “Lize Lotte,” a Palatinate princess. And suddenly, without a moment’s warning, he precipitated an army of 80,000 soldiers into the Palatinate in the fall of 1688. In seven weeks he had changed that fertile land into a desert. On October 25, Heidelberg surrendered to his armies. Then an idea struck his mind more worthy of a barbarian than of a Christian king. “Ravage the Palatinate” was his command, and the awful work was begun. Not Attila, “the scourge of Europe,” did such terrible work more thoroughly. On January 18, 1689, the ravage began. From the walls of Heidelberg could be seen in all directions the flames of burning villages. The children of the Reformed Orphanage at Handschuheim, near Heidelberg, had to flee almost naked over the snow to the neighboring village of Schonau, and two of them were frozen to death in the snow. The French shut up the almost naked magistrates of that town in the church in the bitterest cold for three days. This ravage was completed by the baptism of fire for Heidelberg herself. On March 2, 1689, the city was fired, and the beautiful castle, which it had taken six centuries to build, was blown up in a single morning. The city was then fired at many places. The French General, Melac, sat on his horse in the central square of the town, laughing, like Nero at Rome, at the sufferings of the inhabitants. Had it not been for the pity of some of the lower French officers, like de Tesse, the whole city would have been destroyed; but they secretly allowed the people to put damp straw in their windows, which, when burning, produced a great smoke, so that it looked as if the house was rapidly burning, although it did little damage. At Manheim the French so utterly destroyed the city, that in the rubbish the streets could not be deciphered. Thus twelve hundred villages and towns were destroyed by the French, and 40,000 inhabitants rendered homeless in mid-winter. Many of the Reformed churches were utterly destroyed, especially west of the Rhine. Often the Reformed children, because they would not go to the Catholic church, were beaten with rods or were sometimes driven into the woods in winter, where some of them perished.
But the cup of the Palatinate was not yet full. In 1693 the French king sent another army into the Palatinate, to complete what had been left undone in the previous terrible invasion. In May they approached Heidelberg. Its commander treacherously surrendered. The poor Reformed people were then driven by the soldiers into the Church of the Holy Ghost, until it was packed so full that they were huddled together like sheep in a pen. Then the French locked the door and set the church roof and steeple on fire. Such a wailing arose from the Reformed within (who expected to be burned up in an awful holocaust), that “it was enough,” said an eye witness, “to make a stone weep.” But this produced no effect on the hearts of the enemy, harder than stone. When the steeple was in flames and the bells threatened to fall, then the French opened the doors and let them out; but some of them had already died of fright in the church. Then the French drove them into a neighboring square, where their sufferings were worse than death. The city was so destroyed by this attack of the French that it was little else than a mass of rubbish. Almost the only thing that remained were the churches, and of these sometimes only the walls were standing.
But the greatest sufferer of all was the Reformed Church. One hundred Reformed churches, mainly west of the Rhine, were in the hands of Catholics. Two hundred Reformed ministers and school-masters were driven out. The few who remained had such large parishes, or were so persecuted, that they could hardly attend to their duties. To Professor J. L. Fabricius, of Heidelberg, probably belongs the honor of saving our Church, so that it was not utterly destroyed. He sacrificed everything for her and went to other lands raising money for her. The Reformed minister of Manheim, Schmidmann, did not desert his congregation even when the town was utterly destroyed. He preached in its ruins, and divided his last crust of bread with his starving Reformed people. In 1697 these terrible sufferings of the Reformed were finally brought to an end by the peace of Ryswick.
But, although the persecutions of war were over, those of peace remained; and sometimes the persecutions of peace are more trying than those of war. Now the great enemy of the Reformed was not foreigners like the French, but their own ruler, the Elector of the Palatinate, who was a Catholic. These Electors began to take away, one after the other, the liberties of their Reformed subjects. They first took possession of the Reformed cemeteries, then rang their bells for Catholic festival days, and finally took their churches for Catholic services. In vain did the Reformed protest. The Government kept back the salaries of the Reformed ministers and school-masters. Often when the Catholic “host” was carried through the streets, the Reformed would be compelled to kneel before it. In many places they were forbidden to work on Catholic feast days. Finding that their protests were unheard by the Elector, the Reformed appealed to the Evangelical States of Germany. These princes of the empire then took up the matter. Finding that protests were in vain, they began to retaliate on the Catholics in their countries. The Kings of Prussia and England and the Landgrave of Hesse closed up some Catholic churches in their lands until the Reformed of the Palatinate had their churches returned to them. This finally brought matters to a crisis, and on November 21, 1705, the Elector again granted the Reformed their rights.
But they were not to have peace and toleration long. For a new Elector, who had been more bigotedly trained than any before, ascended the throne. Soon after he became Elector, the Jesuits adroitly called his attention to the fact that the Heidelberg Catechism, which was issued with his coat-of-arms on the front page, had in it the eightieth question, which says that “the mass is an accursed idolatry.” In rage he ordered the use of the Heidelberg Catechism to be stopped, and thus our forefathers would have been without a creed. The Reformed professors at Heidelberg, Mieg and Kirchmeyer, defended their Catechism, saying that it had been in use for a century and a half, and no one had objected before-even under Catholic rulers it had been used for a quarter of a century, and yet not one of them had objected to it. But the Elector, instead of receding from his position, advanced to greater persecutions. On August 29, 1719, he summoned the Reformed consistory to him and demanded of them to give up to him their largest church in Heidelberg, the Church of the Holy Ghost. As they did not do this by September 4, although the Reformed had locked the church and barricaded it, the Catholics forced an entrance into it through the tower and forcibly took possession. The division wall in it, which had separated the choir where the Catholics had worshiped, from the nave where the Reformed had worshiped, was broken down, and the Catholics took possession of the whole church. At the same time the other Reformed churches were again taken possession of by the Catholics. As the Reformed could not worship in the Church of the Holy Ghost, during that fall and winter they worshiped in the cold and storm in an open square near the eastern end of Heidelberg, called “the monks’ court.”
The Reformed now became greatly alarmed. They appealed again to the Evangelical States of Germany to aid them. These had already found that the only way to deal successfully with the Elector was to retaliate. So the Kings of Prussia and England and the Landgrave of Hesse Cassel closed several Catholic churches in their lands until the Catholics would return the Church of the Holy Ghost to the Reformed. The Elector became very angry at this. He declared that if he were ever compelled to give back the Church of the Holy Ghost to the Reformed, he would forever leave Heidelberg and make Manheim his capital instead; that he would shake the dust of Heidelberg off of his feet and let it become like an ordinary country village, instead of his beautiful capital. Finally, on February 29, 1720, the Church of the Holy Ghost, by order of the Emperor, was given back to the Reformed, and the Heidelberg Catechism was also again allowed (1721) to be used by the Reformed, although it was no longer printed with the Elector’s coat-of-arms on the title pages as before. But the Elector in anger forsook Heidelberg, which had been the capital of his land for centuries and removed to Manheim, where he built a new capital. The Reformed received back their churches and their rights; yet very often, owing to their lack of money, they were not able to rebuild their churches.
About 1750, the Elector, having failed to destroy the Reformed by persecutions, now tried to do so by corruption. He enlarged the church-court, which governed the Reformed, and intoduced men into it who were corrupt and who would take bribes. Thus they practiced simony or the sale of places (pastorates, school teachers’ positions, etc.) for money. Against this abuse the Reformed ministers nobly protested. Then the Elector in anger forbade them any longer to hold the meetings of their classes. They again appealed to the Evangelical States of Germany, but by this time its princes had either grown weary or careless, and there was now no one to look after their case. So for 34 years (1755-1789) no synods were held. Finally, in 1799, they were again allowed religious liberty under the last Catholic Elector, Max Joseph, and in 1802 they again came under the control of a Protestant prince, the Lutheran Duke of Baden. It is a wonder that, after almost two centuries of persecution (1618-1800), there was any Reformed church left in the Palatinate, but in 1783 there were 240 Reformed parishes and 140,000 members in that land. These persecutions explain why our forefathers came to America.
Source ↑ : Reformed Church in the United States (RCUS)