Bernard Lugan, historien africaniste de carrière, nous livre une mise au point décapante sur l’histoire de l’Afrique australe, via Realpolitik TV.
Histoire de l’Afrique du Sud, partie 1 :
Histoire de l’Afrique du Sud (à vrai dire son actualité ethno-politique), partie 2 :
Colonisation de l’Afrique australe par différentes peuplades noires (non-autochtones) avant et pendant l’établissement des Néerlandais réformés :
Contexte de la première confrontation Blancs-Noirs en Afrique du Sud (vers 1750) :
Le Grand Trek des Afrikaners à travers les montagnes, les marécages et le plateau central, puis la création de l’État libre d’Orange et de la République du Transvaal :
Carte de la géographie politique de l’Afrique du Sud, 1750-1900 :
Carte de la constellation qu’était l’Afrique du Sud entre 1948 et 1984, incluant les dix Homelands (appelés couramment bantoustans, d’après le groupe linguistique des langues bantoues d’Afrique centrale & australe). Ces Homelands étaient des territoires indépendants ou autonomes dirigés par des gouvernements démocratiques créés par les Afrikaners en vue de l’auto-détermination des diverses populations noires, puis que Nelson Mandela et ses terroristes marxistes supprimèrent par la brutalité para-militaire et la manipulation politique :
Comme vous le voyez ↑, la plupart des Homelands ne formaient pas des territoires continus. Cela était évidemment problématique pour leur viabilité à long terme. Conscients de ce problème, les Afrikaners tentèrent d’élargir et d’arrondir les frontières des Homelands en faveur des différentes ethnies noires, mais celles-ci ne s’entendirent pas sur les nouveaux partages devant être effectués. Ultimement, de violentes agitations tribales firent échouer cette politique d’élargissement a priori louable.
En outre, notez que même si les Homelands ↑ ne couvraient qu’un maigre pourcentage de la superficie territoriale totale de l’Afrique du Sud, elles comprenaient néanmoins presque la moitié (45 %) des terres cultivables… sans pour autant être cultivées ! En effet, la plupart des tribus noires n’avaient ni le savoir-faire, ni la volonté collective nécessaires pour pratiquer la culture du sol et l’élevage animalier. Par conséquent, le transfert trop rapide de davantage de zones arables aux Homelands se serait immédiatement traduit par une diminution drastique de la production agricole, entraînant des graves pénuries alimentaires affectant l’ensemble des populations sud-africaines (comme ce fut le cas au Zimbabwe et comme c’est présentement le cas sous le régime marxiste de l’ANC).
Mentionnons enfin que la plupart des crimes contre l’humanité commis dans les Homelands pendant la période de l’Apartheid (terme afrikaans signifiant « développement séparé ») furent commis par des Noirs et non pas par des Afrikaners.
Ressources supplémentaires :
- Jacob Zuma, Président zoulou de l’Afrique du Sud, chante « Tuez le Boer » (fermier Blanc) [Gates of Vienna]
- Nelson Mandela, un tortionnaire à la solde de l’Empire soviétique [Le Monarchomaque]
- Correction Please ! Truth Twisted by “Time” Magazine [Frontline Fellowship]
J’avais vu la vidéo sur le Grand Trek mais je découvre les autres. C’est peut-être trop d’ethnocentrisme de ma part, mais je vois dans les motivations du Grand Trek (s’éloigner des Anglais, fuir la cohabitation et les institutions du Conquérant pour éviter l’assimilation, la mission divine de trouver une nouvelle terre pour son peuple pour ensuite faire rayonner la Foi…) des similitudes avec le curé Labelle et son projet de colonisation du Nord. D’ailleurs, beaucoup de nationalistes canadiens-français justifiaient leur opposition à la Guerre des Boers en notant les similitudes entre Boers et Canadiens-français.
Si il n’y avait pas eu d’or en République du Transvaal, il y a de fortes chances que ce pays et l’État libre d’Orange existeraient encore.
Ce parallèle n’est certainement pas ethnocentrique. Pour ma part, j’avais plutôt comparé le génocide des Afrikaner (par non-nutrition dans des camps de concentration) par l’Empire britannique pendant la Guerre des Boers avec l’épuration ethnique des Métis canadien-français des Prairies par les Orangistes & Ottawa. Dans les deux cas le territoire attaqué par les Britanniques était coincé entre deux portions de l’empire. Par ailleurs, on sait que les Orangistes ontariens — malgré l’origine éminemment pan-protestante de leur ordre — ne respectaient pas beaucoup plus les Métis écossais protestants dans l’Ouest que les Métis franco-catholiques. De même les Britanniques officiellement anglicans (les mesures excluant les réformés de la vie publique étaient annulées depuis au moins un demi-siècle) n’hésitèrent pas à traiter les Afrikaners réformés d’une manière digne des dictatures séculières du milieu du XXe siècle. Cela en dit long sur le prétendu protestantisme des despotes britanniques en ces hautes heures de « l’empire sur lequel le soleil ne se couche jamais ».
D’ailleurs le rapprochement est aussi justifié parce que les Afrikaners sont en partie d’origine française. Des 277 huguenots embarqués en direction de l’Afrique du Sud après la Révocation de l’Édit de Nantes, 238 y arrivèrent vivants. Ils furent linguistiquement assimilés dès la première génération, mais l’abondance de noms français dans les patronymes afrikaners et la toponymie sud-africaine atteste de l’influence de cette minorité française qui a donné son armature spirituelle au peuple afrikaner (ce qui est compréhensible puisque les Néerlandais étaient des réfugiés économiques tandis que les Français des réfugiés religieux).
Monument huguenot à Franschhoek, Province du Cap-Occidental :
« Dans les deux cas le territoire attaqué par les Britanniques était coincé entre deux portions de l’empire. »
Quelles deux portions ? Les Anglais contourneront les républiques boers (via le Bechuanaland) pour établir la Rhodésie longtemps après la fondation de ces républiques… Rhodes et Cie voulaient simplement le plus d’Afrique (riche) possible. Avant l’or, il y a le diamant à Kimberley qui sera détaché opportunément de l’État libre d’Orange si je ne m’abuse par pure cupidité anglaise.
Je pensais en effet à la Rhodésie en écrivant cette phrase… la Rhodésie n’a t-elle pas été cartographiée et revendiquée par Livingstone au nom du Royaume-Uni bien avant la Guerre des Boers ? Mais je suppose qu’en effet, pour les Brits, s’il s’était seulement agit de construire un chemin de fer reliant Le Caire à Cape Town, ils aurait très bien pu le faire passer par le Bechuanaland\Botswana.
Je ne sache pas que Livingstone ait revendiqué des territoires. C’est un missionnaire d’abord et on ne savait pas où il était à la fin… Enfin avant Stanley.
Si je ne m’abuse les premiers pionniers en Rhodésie n’y parvinrent qu’1890…
http://en.wikipedia.org/wiki/Pioneer_Column
Le Transvaal avait été reconnu par les Britanniques en 1852 par le traité de Sand Rivier.
C’est une interprétation de ma part. Notre très cher Wikipédia relate ceci à propos de David Livingstone…
Et comme tu sais sans doute, Zambie = Rhodésie du Nord ; Zimbabwe = Rhodésie du Sud.
Le commentaire sur les Huguenots en Afrique du Sud est correct : l’assimilation fut forcée (interdiction de faire venir des nouveaux pasteurs francophones, dispersion dans la population hollandaise, refus de correspondre en français de la part de l’administration alors que tous les Hollandais cultivés comprenaient le français).
Les filles huguenotes étaient très prisées : bien éduquées (les Huguenots étaient bien éduqués en France), relativement riches (des artisans : ils s’en sortiront bien, faut voir les baraques à Franschhoek!) et blanches (les Hollandais étaient souvent des hommes célibataires, les Huguenots sont venus en famille). Il y a un cachet certain en Afrique du Sud à avoir des ancêtres huguenots, un genre de petite noblesse locale.
Et pas juste en Afrique du Sud. En visite à Louisbourg (été 2010), lorsque la guide termine sa présentation, la première question d’un touriste américain est « Y avait-il des huguenots ici ? J’ai des ancêtres huguenots. »
Bernard Lugan était l’invité d’Alain Finkielkraut à l’émission Répliques sur France Culture. Il parle brièvement des Huguenots (et de leur désir de rester français) ainsi que de l’origine des Boers.
L’Afrique du Sud aujourd’hui – Bernard Lugan et Achille Mbembe [France Culture]
Intéressant. Donc les Zulus ont évincés les Xhosa de la direction du parti unique, l’ANC. Hourra pour la nation arc-en-ciel. Ça ressemble drôlement aux Afrikaner qui évincent les Britanniques dans les années 1940.