
Carte des anciennes provinces du Royaume de France sous l’Ancien régime (à l’époque de la Nouvelle-France)
Il est de bon aloi, de nos jours, de dire que les Québécois sont un peuple métissé. On entend souvent dire que les Québécois – au sens de Canadiens-Français – sont « l’un des peuples les plus métissés du monde ». On évoque surtout les Amérindiens et les Irlandais. Qu’en est-il en réalité ? Évidemment, la présence ou l’absence de métissage n’est pas stricto sensu une fatalité, il n’est pas moralement significatif en tant que tel, car ce n’est pas l’ethnie d’un individu qui détermine s’il est une bonne ou une mauvaise personne. Ce n’est pas une question de valeur, c’est une question de fait. Et cette question historique demeure. Celle-ci devrait être approchée de façon rationnelle, scientifique. C’est l’historicité que l’on doit rechercher, et non pas une mythologie émotionnellement satisfaisante mais factuellement erronée.
Commençons par le commencement. D’où viennent les Canadiens-Français, c’est-à-dire les descendants des pionniers venus défricher les vallées du fleuve St-Laurent et de la rivière Richelieu à l’époque de la Nouvelle-France ? Il est avéré qu’ils proviennent de presque toutes les régions françaises, mais que la majorité des contingents était surtout issue de quelques provinces dans le nord-ouest du royaume. En ordre d’importance décroissante : le bloc formé par le Poitou, l’Aunis et la Saintonge (cumul de 24 %), la Normandie (15 %), l’Île-de-France (14 %) et la Bretagne (6 %). Les colons non-français (néerlandais, suédois, allemands, etc.) comptaient pour un pourcentage minime (2 à 3 %) de la population colonisatrice.
Ces Français se sont-ils promptement métissés avec les Amérindiens, comme on le raconte ? Nullement. Il y eut bien sûr un certain nombre de mariages mixtes, mais la plupart des unions mixtes étaient des concubinages entre coureurs-des-bois et amérindiennes, et les enfants nés de ces relations furent adoptés par les communautés amérindiennes. C’est donc les Amérindiens qui se métissèrent (cf. les Huron-Wendats blonds aux yeux bleus !), mais rarement les Canadiens-Français qui connurent peu ce phénomène.
Qu’en est-il des Irlandais, arrivés par milliers au Québec au XIXe siècle ? C’est « bien branché » de dire que 20, 30, voir 40 % des Québécois sont à moitié irlandais. En réalité, habituellement, il ne s’agit que d’un seul ancêtre lointain, aux confins de l’arbre généalogique. Un mémoire de maîtrise en médecine soutenu à l’Université du Québec à Chicoutimi en 2007, l’Analyse démogénétique de la contribution des fondateurs irlandais au peuplement du Québec, a établit que les gènes irlandais constituent moins de 1 % du bassin génétique des Québécois de souche.
Voici d’autres renseignements initialement publiés par le groupe Genizon Biosciences (recherchistes en génétique des maladies héréditaires) :
En raison de son âge relativement jeune, du nombre limité de ses fondateurs et de sa taille actuelle très importante, la population fondatrice du Québec est une des populations les plus intéressantes pour la cartographie génique.
De par son contexte historique, le Québec se caractérise par un déséquilibre de liaison (partage génétique) optimal en raison de sa fondation, il y a 12 à 16 générations, par seulement 2 600 fondateurs effectifs [soit 1300 unions nuptiales], ainsi que de la multiplication par 80 de sa population au cours des 230 dernières années, avec une dilution génétique minime par mariages mixtes.
Le Projet BALSAC et le Programme de recherche en démographie historique de l’Université de Montréal (PRDH) constituent une documentation détaillée de la généalogie de la vaste majorité de la population fondatrice du Québec, depuis sa fondation jusqu’au temps présent. L’accès à ces bases de données facilite le processus de découverte de gènes.
[…]
L’immigration en provenance de France a pratiquement cessé par la suite [en 1760], et les mariages mixtes avec la population anglaise furent limités pour des raisons culturelles, linguistiques, religieuses et historiques. La population a d’emblée connu une expansion très rapide : pour chaque couple fondateur, on comptait en moyenne 36 enfants et petits-enfants. Il s’est également produit un phénomène de « dérive génétique démographique », où quelques familles très prolifiques ont assuré une contribution importante à la croissance de la population, ce qui a augmenté son homogénéité génétique.
[…]
La population canadienne-française actuelle est principalement issue d’une croissance très rapide de la population de colons originale. Au cours des 230 dernières années, la population du Québec a été multipliée par 80, alors que pendant la même période la population de la France, par exemple, n’a été multipliée que par 6. Avec ses 6 millions d’habitants [canadiens-français], le Québec est actuellement l’endroit au monde qui abrite la plus vaste population fondatrice génétiquement homogène.
Une fois établie l’homogénéité historique de la population québécoise de souche française, se pose une autre question : mais leurs ancêtres qui ont fait la traversée de l’Atlantique, étaient-ils, eux, ethniquement homogènes ? Vérifions pour les quatre principales régions d’origine des colonisateurs :
- Ensemble Poitou-Aunis-Saintonge (24 %) : Les Poitevins, Aunissois et Saintongeais descendent presque exclusivement des Gaulois celtes qui peuplèrent l’actuelle France il y a deux millénaires et demi, puisque le Poitou, l’Aunis et la Saintonge sont à la fois situés hors de la zone de colonisation des Francs germains (au nord de la Loire) ainsi qu’hors de la zone de peuplement des Celtibères en Aquitaine (où des Celtes d’Ibérie fusionnèrent avec des Gaulois dès l’Antiquité).
- Normandie (15 %) : Les Normands descendent de la population autochtone gallo-franque déjà présente en Normandie au Xe siècle ainsi que des Vikings – c’est-à-dire des Germains originaires de Scandinavie (Nordmen → « hommes du nord ») – qui s’y établirent alors. Même si les Vikings donnèrent leur nom à la région, au plan démographique, leur apport fut minime et ils furent rapidement assimilés par les Gallo-Francs. La célèbre Tapisserie de Bayeux illustre significativement la francisation de ces Vikings de Normandie entre 911 et 1066 : ils y sont identifiés comme des « Francs » (Francii) ! Plus récemment, une étude génétique menée par l’Université de Leeds au Cotentin (Département de la Manche) a confirmé la prédominance gallo-franque dans le patrimoine génétique normand.
- Île-de-France (14 %) : Les Franciliens descendent des Gaulois celtes ainsi que des Francs germains qui se sédentarisèrent dans le Nord de la Gaule au VIe siècle après Jésus-Christ.
- Bretagne continentale (6 %) : Les Bretons descendent des Gaulois celtes armoricains ainsi que de leurs cousins les Bretons celtes natifs de la Bretagne insulaire (actuelle Grande-Bretagne) qui passèrent du côté opposé de la Manche pour fuir l’invasion des Barbares anglo-saxons au Ve siècle de l’ère chrétienne.
Précisons que si des mouvements de populations importants accompagnèrent la chute de l’Empire romain, les peuples germaniques qui migrèrent en Gaule, dans la péninsule ibérique et en Italie du Nord se comptaient en dizaines de milliers d’individus arrivant dans des pays dont les populations se comptaient en multiples millions d’habitants. Les Germains se sont imposés par leur supériorité militaire, pas par leur faible poids numérique, et c’est pourquoi ils s’assimilèrent génétiquement aux populations celtiques et italiques.
« Ainsi les Wisigoths sont peut-être 100 000 en Aquitaine [ils ne s’y mélangèrent pas avec les Aquitains et furent rapidement expulsés par les Francs] et les Burgondes environ 80 000. Quant aux Francs, ils entrent en Gaule par infiltrations successives, et ne dépassent sans doute jamais 5 % des populations romanisées. » (Source : Nadeije Laneyrie-Dagen et al., « Le baptême de Clovis », Mémoire de la France, Éditions Larousse, Paris, 2003, p. 76-77.)
La seule région où les Germains furent incontestablement majoritaires est l’Alsace, où les Alamans (aussi dispersés au Bade et en Helvétie) supplantèrent les Gaulois. Les Burgondes, quant à eux, s’établirent surtout en Savoie et en Helvétie, même si leur domaine militaro-commercial – la Burgondie, devenue la Bourgogne – en vint à s’étendre sur presque tout l’Est de la France (mais jamais simultanément). Ce n’est donc pas abusif de dire « nos ancêtres les Gaulois », même s’il est vrai que cette expression est simplificatrice.
Il se dégage de ce tableau une identité française clairement définie et cohérente – à double composante ethnique : celtique et germanique – que l’on peut adéquatement résumer par le qualificatif germano-celtique. D’ailleurs les Celtes et les Germains, qui appartiennent à la même famille européenne, n’étaient pas très éloignés ethno-culturellement, allant parfois jusqu’à se confondre (les historiens utilisent le terme celto-germanique pour désigner les peuplades frontalières qui combinèrent des apports celtes et germains dès le premier millénaire av. J.-C., notoirement les Belges gaulois).
Et nous pouvons en fin d’analyse comprendre que « Du IXe à la fin du XIXe siècle, la composition du peuplement de la France reste stable. […] On voit ainsi que le phénomène moderne d’immigration massive, de populations très éloignées physiquement et culturellement, qui bouleverse définitivement la composition des peuples de France, est inédit et ne s’inscrit nullement dans notre tradition. » (Source : Guyla, « La formation du peuple français », L’Héritage, N° 2, été 2005, p. 14-15.)
Complément : Les filles à marier (1634-1662) [The French-Canadian Genealogist]
L’immigration et la présence irlandaises dans le Québec du XIXe siècle fut énorme et, contrairement à l’immigration massive actuelle (jusqu’à maintenant), on trouvait des Irlandais sur presque tout le territoire. La communauté irlandaise aurait même représenté 25 % (!) de la population du Québec dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Cependant, de 1870 à 1930, cette communauté émigra en grand nombre vers la Nouvelle-Angleterre et l’Ouest nord-américain en proportion encore plus grande que les Canadiens-Français (la barrière de la langue n’étant pas un obstacle). Le Québec fut donc pour eux une rampe de lancement vers le reste de l’Amérique. Cette communauté a laissé sa trace chez nous dans la toponymie et sa grande influence dans notre folklore mais très peu dans notre patrimoine génétique.
« Il se dégage de ce tableau une identité française clairement définie et cohérente — à double composante ethnique : celtique et germanique — que l’on peut adéquatement résumer par le qualificatif germano-celtique. »
Ça brise le mythe qu’on entend souvent voulant que nous soyons un « peuple latin au sang chaud » et que c’est ce qui nous différencie des Anglophones. Surtout que les pionniers de la Nouvelle-France proviennent en très grande majorité du nord de la France.
La musique irlandaise a influencé notre musique folklorique mais, par la suite, on a aussi influencé le folklore irlandais. Le reel de Ste-Anne est un air bien connu en Irlande.
Héritier, merci d’avoir apporté ces précisions. En effet l’influence irlandaise au Québec fut surtout culturelle plutôt que génétique. Par contre je ne savais pas que notre folklore avait influencé le leur. La musique canadenne-française en terre irlandaise !
Et les Français des Latins au sang chaud, quelle blague ! Notre langue est latine, point. La France est le centre-pivot de l’Europe occidentale, il est donc maladroit d’affirmer que la France dans sa totalité est « latine/méditerranéenne » ou « nordique/germanique ».
Je pense que les Français ont aussi fait cette distinction boiteuse (« Latins au sang chaud ») pour se différencier des Allemands. C’est une mauvaise manie de vouloir appliquer les schémas ethno-géographiques de l’Antiquité au monde actuel. Même l’Italie septentrionale était celtique (carrément gauloise selon l’appellation antique de Gaule cisalpine) avant d’être conquise par la République romaine, et aujourd’hui les autonomistes de la Ligue du Nord se revendiquent comme descendants des… Lombards germains !
Genome-wide patterns of identity-by-descent sharing in the French Canadian founder population
Cliquer pour accéder à ejhg2013227a.pdf
Merci d’avoir partagé. J’ai lu le résumé de l’article, et je n’ai quasiment rien compris. Si vous comprenez, auriez-vous l’amabilité de nous faire un petit topo ?
Bonjour, c’est l’article que je cherchais. Je recherche mes origines génétiques en Europe (par curiosité), un sujet tabou. Vos informations sont exactes et correspondent à mes lectures sur le sujet. Contrairement aux mythes populaires, les québécois sont d’origine française à 90%, ont environ 1% de sang amérindien et 1% de sang irlandais.
Mes 4 premiers ancêtres du côté masculin viennent de Bretagne, Normandie, Poitou et Paris. Nos cours d’histoire au Québec, ainsi que la plupart des textes sur le sujet écrit ici, vont rarement au-delà de la Nouvelle-France. Nous ne savons à peu près rien de qui étaient ces ancêtres en France, leur culture, leurs coutumes, leurs mouvements migratoires, leurs origines génétiques, etc.
Je soupconne le mouvement indépendantiste d’avoir voulu cacher ces connaissances. En effet, jusqu’à mes recherches récentes sur le web, je n’avais aucune idée que nous avons des origines celtes, et encore moins que de nombreux bretons et normands descendent des « britons » en Grande-Bretagne. Voilà une information qui pourrait être dérangeante pour les séparatistes. Les québécois sont génétiquement en grande partie, le même peuple que les Anglais!
Pourtant moi je suis fière d’apprendre que j’ai des origines celtes. Depuis toutes les années que je me vois dans mon mirroir et que je me soupçonne descendante des irlandais (celtes) mais je ne trouve pas d’Irlandais dans mon arbre généalogique à partir des premiers ancêtres de la Nouvelle-France.
Bonjour Blabla 😉
Je suis content de voir que d’autres Québcois(ses) s’intéressent à leurs origines et réalisent d’où nous venons réellement.
En effet les Canadiens-Français partagent certaines origines communes avec les Anglais puisque les Anglo-Saxons se sont un peu mélangés avec les Britons qu’ils ont envahis et assimilés. Toutefois je crois qu’on partage plus de racines communes avec les Gallois et les Écossais, qui sont Celtes. Des études génétiques ont démontrées que les Anglais partagent plus de gênes avec les Néerlandais et les Allemands qu’avec les Gallois et les Écossais. Cela prouve que les Anglo-Saxons et les Britons se sont peu mélangés, que les premiers sont restés germaniques et que les seconds sont restés celtiques.
Merci de ces précisions. J’avais vu un article qui disait que génétiquement, les anglais et les irlandais sont presque pareils, malgré tous les efforts que les anglais ont fait pour chercher une différence et considérer les irlandais comme une « race inférieure » (Ils en ont même fait de l’esclavagisme). Mais c’est peut-être vous qui avez raison. La monarchie anglaise est germanique, en tout cas.
Mais avez-vous une idée de pourquoi notre histoire et nos racines celtes est aussi inconnue au Québec? J’avais jamais entendue parler de cela avant de fouiller sur le web. Existe-t-il un complot pour nous couper de nos racines et nous maintenir ignorants de qui nous sommes, et nous faire croire au mythe du métissage?
Au sujet des bretons, le peu que j’en sais (je ne suis jamais allée en Bretagne), c’est que des journalistes écrivent dans des journaux français que la renaissance de leur fierté celte, leur recherche identitaire et leurs festivals celtes est stupide. Ils essaient toujours de les écraser, de leur faire adopter la culture dominante et de les tourner en ridicule.
Bonjour Blabla,
Hé bien, tout dépend de ce qu’on considère comme « presque pareil ». Les Irlandais descendent surtout de Celtes, avec un peu d’apport germanique (c’est les Vikings qui fondèrent Dublin), et les Anglais descendent surtout de Germains (Angles, Saxons, Jutes et Danois) avec un peu d’apport celtique (les Britons qui n’ont pas été chassés ont été assimilés).
Les Celtes et les Germains étaient différents, quoique semblables, les deux étant d’extraction caucasienne & européenne.
Certes, on peut dire que globalement, les Britanniques sont proches des Irlandais, mais c’est juste car les Écossais, les Gallois et les Corniques sont d’origine celtique !
Pourquoi notre histoire et nos racines celtes sont aussi inconnus au Québec ? C’est fort simple. En France, la redécouverte des Gaulois date de la IIIe République (1870-1940). Après la défaite de la France lors de la Guerre franco-prussienne en 1871, les Français étaient plein de revanchisme contre les Allemands. On a donc éclipsé les origines germaniques (franque, burgonde, suève) des Français et on a redécouvert les Gaulois, qui avaient été pratiquement oubliés depuis une douzaine de siècles.
Or au moment de notre rupture avec la France, en 1760, cette redécouverte des Gaulois devait encore attendre un gros siècle. Pour nous, les (Canadiens-)Français descendaient des Francs, et c’est resté ainsi jusqu’à la Révolution tranquille, où on a décidé qu’on ne descendait de personne, que Je me souviens de rien.
Je trouve l’article et les commentaires très intéressant… mais j’avoue être un peu mélangée !! Mon ancêtre qui est venu en Nouvelle-France est Pierre Jammes de Normandie… mais c’est le plus loin que je suis remontée, on dit que cette familles seraient anglaise à l’origine puisque sur la pierre tombale de cette famille en Normandie c’est écrit Jammes… mais bon est-ce véridique ?
Bonne journée 🙂
Liette
Humm… la Normandie fut un fief anglais pendant une bonne partie du Moyen Âge, il y a donc eu d’inévitables apports de population anglaise dans cette région historique de la France. Je ne suis pas expert en généalogie. Je vous encourage cependant à ne pas vous arrêter à la simple graphie ou sonorité a priori anglaise du patronyme de votre ancêtre et à poursuivre vos recherches pour en avoir le coeur net.
Je vais essayer !!
Merci ☺
Bonjour, c’est encore moi Blabla. Google me renvoie toujours ici quand je fais des recherches sur nos origines. Depuis mon dernier message, j’ai fait un test d’ADN (ce ne sont pas des études nazis, je veux juste connaître le peuple sur le vieux continent d’où je viens).
En plus, j’ai un groupe sanguin plutôt rare, O négatif, qui est en haute fréquence au pays basque (25% chez les Basques, 7% au Québec). Il y a aussi beaucoup de O– dans certaines régions de la Bretagne, de la Grande-Bretagne, de l’Irlande et de l’Écosse, en plus d’être surnommé le « sang royal » de la monarchie britannique, ce qui m’a fait soupçonner une origine commune entre ces populations. Mes soupçons se sont avérées justes: des études d’ADN ont trouvés une origine commune aux Anglais, Irlandais et Basques. [NDLR : n’importe quoi !!!]
Le « mythe celtique » est invalidé par ces découvertes. Le mythe gaulois ne repose guère sur une base historique plus solide. L’invention de l’identité « gauloise » par des historiens est récente en France. Les termes « Gaulois » et « Celtes » pourraient être utilisés juste comme une autre façon de nommer les tribus d’hommes R1B, et c’est ainsi que je le comprend en tout cas, donc votre texte nomme quand même la réalité sous d’autres appellations. Quand vous dites « celtiques » et « germaniques », pour moi cela se traduit par R1B et I1. (Peut importe qu’on les appellent les Saxons, les Francs, les Wisigoth ou autres, les Germaniques sont les mêmes au niveau de l’ADN et ces multiples invasions ont peu modifié l’ADN majoritaire R1B.)
Des hommes R1B (Y-DNA) en provenance des environs de la Turquie et de la Géorgie ont envahis l’Europe de l’Ouest il y a environ 10 000. Aujourd’hui 70 à 90% des hommes de la côte atlantique européenne sont de l’haplogroupe R1B. Le plus probable point à l’origine de leur expansion en Europe de l’Ouest, fut le Pays basque. Les hommes R1B savaient naviguer et domestiquer le cheval et ils se sont déplacés vers le nord, par la mer, la façon la plus facile de se déplacer à cette époque. C’est dans les régions ayant le plus haut taux de R1B qu’il y a aussi plus de O négatifs.
Plus tard, à l’Âge du bronze, des hommes R1B ont développés la culture mégalithique et la « civilisation du Tumulus armoricain » (G.-B., Bretagne, Normandie), Stonehenge et tout le kit. (Combien de Québécois savent ça… les Égyptiens sont fiers de leurs pyramides d’il y a des milliers d’années, mais nous on ne connais rien de notre histoire au-delà de 400 ans! Ce qui est limité!)
Malheureusement, le test en tant que tel est décevant car je suis une femme et je n’ai pas de chromosome Y et je ne peux avoir avoir d’informations aussi précises que les hommes. Mais le test d’ADN autosomal est quand même intéressant: Ça m’a donné comme résultat 99% Européenne de l’Ouest et du Centre (ce n’est pas très précis!). Le 1% restant, n’est pas spécifié. Cela correspond aux études qui disent qu’il y n’y a presque pas de sang amérindien chez les Québécois.
Mais le lien entre certains Québécois et les Basques: les Acadiens qui ont peuplés l’Est du Québec ont eu de nombreux mariages avec des pêcheurs basques en Nouvelle-Écosse. De nombreux noms gaspésiens et acadiens sont des noms basques « francisés ». Le sang acadien-basque est une particularité de l’Est du Québec, que vous avez moins ailleurs dans la province.
On est un peuple homogène, ça il n’y a aucuns doutes là-dessus, mais la réalité est quand même un peu plus complexe… Les Acadiens venaient presque tous des mêmes 3-4 villages dans le Loudinois en Vienne, province du Poitou, et ils ont les cheveux et les traits en moyenne plus foncés que les Québécois qui descendent des Normands. J’ai connue pas mal de Gaspésiens et certains sont d’apparence méditerranéenne, certains ayant carrément l’air d’Arabes.
Je dirais donc, que les Québécois sont essentiellement un mix de deux populations: une population du sud de la France et une population plus nordique. Mais la différence n’est quand même pas énorme.
Bonjour Blabla,
J’ai bien vu votre nouveau commentaire. Puisque je serai très occupé au cours des trois prochaines semaines, j’attendrai aux Fêtes pour lire attentivement et y répondre comme il se doit.
D’ici là, bon mois de décembre de l’an de grâce 2016,
Tribonien
Moi aussi je suis 0 négatif. Même si cet attribut est proportionnellement plus fréquent chez les Basques, ceux-ci ne détiennent sûrement pas de monopole sur ce groupe sanguin.
Je trouve que c’est aller un peu vite pour mettre les civilisations celtique et germanique au rancart. Personnellement, j’estime que l’ensemble de l’humanité s’est dispersée autour du globe à partir d’un berceau originel situé en Mésopotamie & Anatolie & Caucase, quelque 3000 ans avant notre ère. Ce n’est donc pas surprenant de trouver des gènes dits « géorgiens » ou « turcs » (turciques) dans les bassins génétiques occidentaux.
Qu’il y ait eu un apport externe plus tardif par des envahisseurs étrangers suite à des conquêtes ou des razzias, c’est vraisemblable, et que cet apport ait incidemment « rapproché » des populations déjà proches comme les Celtes et les Germains, ce l’est également. Mais je ne suis pas sûr que ce soit déterminant. C’est triste à dire, mais pendant des millénaires, d’innombrables viols commis dans le contexte de conflits armés ont brouillés les cartes en matière de filiation généalogique, et peu de populations y ont échappées de façon prolongée.
Des études d’ADN ont démontrées que ceux qu’on appelle les « celtes » (nom erroné), c’est-à-dire les habitants de la côte atlantique européenne (Bretagne française, Irlande, Angleterre, Écosse), ont une origine commune aux basques.
Il y a une mythologie ancienne en Irlande, qui atrribue leurs origines à la pénibsule ibérique, et les recherches sur l’adn l’ont démontrées. Les « celtes » seraient plutôt un peuple germanique d’Europe centrale. Le groupe sanguin O négatif est lié aux peuples d’origine basques et ibériques, et n’a pas de rapport avec les germaniques. C’est un trait typiquement de l’Europe de l’Ouest, pas de l’Europe du Centre et du Nord.
Aussi, je trouve un peu tiré par les cheveux, votre tentative de nier nos origines basques, lorsque la majorité de nos ancêtres viennent de l’Ouest de la France, et que l’Aquitaine est une de nos régions d’origine la plus importante. Les Aquitains sont aussi ethniquement des basques. Les basques ne vivent pas juste au pays basque, ils débordent un peu à côté…
Quelques cartes géographiques pour nous aider à situer ce dont on parle…
Carte de la Gaule antique montrant la Gaule aquitaine :
Carte du Pays basque moderne :
En Antiquité, les Ibéro-Aquitains/Proto-Basques n’occupaient que la la Gascogne (c-à-d la zone triangulaire située au côté sud-ouest du fleuve Garonne) et l’ouest de la Guyenne (c-à-d le Bordelais = la Gironde). Les populations situées du côté nord-est de la Garonne étaient strictement des Celtes Gaulois.
Certes, le Duché d’Aquitaine médiéval et la région de Nouvelle-Aquitaine moderne sont beaucoup plus vastes que la Gascogne historique. Mais ce n’était là qu’un dommage collatéral de la féodalité. Ces « Grandes Aquitaines » ne sont que des constructions juridiques & militaires, elles no correspondent pas à des réalités démographiques. Ce n’est pas car ces immenses ensembles territoriaux reçoivent le toponyme « Aquitaine » que tous leurs habitants étaient ethniquement des Basques ou même, plus généralement, des Gascons.
Les Canadiens-Français descendent surtout de colons venant du nord-ouest et du centre-ouest de la France, pas du coin sud-ouest (Gascogne & Aquitaine). Par conséquent, les Canadiens-Français ont très peu d’aïeux gascons/basques. Cette carte le démontre :
Source : Les premiers immigrants et la prononciation du français au Québec [Revue québécoise de linguistique \ Érudit]
Comparativement aux provinces du nord-ouest, très peu de défricheurs de la Nouvelle-France venaient des provinces du sud-ouest correspondant à la Gascogne, la Guyenne, le Béarn et le Comté de Foix, c-à-d des territoires historiques des peuples gascons (dont fait partie le peuple basque).
Et honnêtement, comme vous l’ai dit, je crois que l’ensemble de l’humanité a une origine génétique commune. Voir la rubrique La dispersion des espèces après le Déluge dans cet article. Donc si on fouille assez loin, on provient tous de l’Arménie.
Même un de nos chantres de l’interculturalisme coercitif, Gérard Bouchard, reconnaît que la « théorie du métissage intensif [des Canadiens-Français] s’accorde mal avec les faits » : Le faux “sang indien” des Québécois [La Presse]
Je suis de la Gruyère, à 50km à l’est de la France et à 5km de la limite linguistique Alémanique. Mon groupe est sanguin est O négatif,et il est si rare là, que le service de transfusion m’a demandé plusieurs fois d’aller donner du sang!
Je suis O négatif moi aussi, je pourrais donc donner du sang à tout le monde mais ne pourrais en recevoir de pas grand monde !