Le 24 août 1572 au soir. La noblesse française est assemblée à Paris pour célébrer le mariage d’Henri de Navarre et de la princesse Marguerite de Valois qui vient d’avoir lieu une semaine plus tôt. Le Duc de Lorraine, Henri de Guise — un opportuniste hissé à la tête du parti catholique — et la Reine-Mère Catherine de Médicis poussent l’incapable roi Charles IX à ordonner l’assassinat d’une cinquantaine de gentilshommes huguenots (protestants français). Au cours de cette nuit de la St-Barthélemy, la populace catholique, exaltée par les prédicants apocalyptiques de la Contre-Réforme, transforme cette décapitation politique en hécatombe nationale. Tous les protestants qui refusent d’abjurer la foi biblique sur-le-champ sont violemment mis à mort au milieu de ce cauchemar très réel. Le massacre parisien inaugure une véritable « saison des St-Barthélemy », la tuerie systématique des calvinistes étant massivement reproduite pendant l’automne dans la plupart des grandes villes du royaume, faisant entre dix et trente mille victimes au total selon les estimations.
Voici cet événement difficile et douloureux tel que mis au cinéma dans le film La Reine Margot (1994) :
Si le vidéo dysfonctionne essayez ici ou ici. La St-Barthélemy de 1572 a aussi été mise en scène de façon similaire dans le film Henri IV (2010).
Extrait # 1 (à partir de 05:50 ; j’avertis : scène impudique dans les minutes qui précèdent) :
Extrait # 2 (jusqu’à 06:00) :
La première victime de cette folie démoniaque fut l’Amiral de France, Gaspard de Coligny. Voici le monument érigé en son l’honneur près du Temple réformé de l’Oratoire du Louvre à Paris :
La maxime de Coligny était « Gloire de Dieu et Bien Public ». En 1925, le recteur de l’église franco-protestante de New York (et fondateur de la Huguenot Society of America), Alfred Wittmeyer, prononça le mémorable sermon L’Amiral Coligny – Martyr Huguenot. Une fresque du peintre Vasari célébrant ce massacre avec le cadavre de Coligny jeté en dehors d’une fenêtre orne encore le Vatican aujourd’hui. C’est beau, l’œcuménisme à la romaine.
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