Karl Marx aurait déclaré que « Le premier champ de bataille est l’écriture de l’histoire. » Dans son livre 1984, George Orwell a renchérit en affirmant que « Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur, et celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. » Après l’effondrement de l’URSS et la chute du Rideau de Fer, les élites socialistes occidentales se sont notamment recyclées dans le multiculturalisme et plus particulièrement dans l’islamophilie, voyant dans la religion de Mahomet une force nouvelle qui leur permettrait de renverser l’ordre traditionnel qu’ils combattent.
Pour les aider à travestir l’histoire, la thèse de l’orientaliste allemande Singrid Hunke s’est avérée d’une grande utilité. Fidèle militante du NSDAP, c’est grâce à son ami Heinrich Himmler qu’elle fit la connaissance du Mufti de Jérusalem (le meneur des Arabes en Palestine) à Berlin en 1941. Celui-ci l’a visiblement influencé dans ses engagements ultérieurs. Suite à la destruction du Troisième Reich, Mme Hunke s’est recyclée dans l’activisme néo-païen et trouva dans l’islam l’antithèse la plus pure au christianisme (qu’elle jugeait frappé du sceau du judaïsme). La foi trinitaire est selon elle responsable de la corruption de l’Occident. Elle publiait en 1960 Le soleil d’Allah brille sur l’Occident : Notre héritage arabe qui a, depuis, connu maintes rééditions.
Dans la postérité de Singrid Hunke, l’intelligentsia de gauche et d’extrême-gauche est ces derniers temps très occupée à réécrire l’histoire au nom du pluralisme et du vivre-ensemble, et cela passe inévitablement par l’école. De nos jours, nombre d’Occidentaux postmodernes complexés n’hésitent pas à psalmodier les louanges du peuple d’Allah (« le plus excellent qui soit jamais surgi parmi les hommes », cf. Malsaint Coran 3:106). Voici donc quelques articles pour pallier à cette désinformation ambiante :
- La fable de la transmission arabe du savoir antique, par Jacques Heers [Nouvelle Revue d’Histoire via Bureau Audiovisuel Francophone | sauvegarde]
- Les racines de notre Europe sont-elles chrétiennes et musulmanes ? de Guy Rachet [Jean Picollec Éditeur via NovoPress.info]
- Le mythe – et la réalité – du « paradis d’Andalousie » [France Catholique]
Il est pertinent de rappeler qui fut ce fameux Averroès : Celui-ci s’affichait d’abord et avant tout comme un bon musulman, il prônait le djihad et voulait imposer la charia par la force des armes. Extrait de l’ouvrage L’islamisation de la France de Joachim Véliocas (Éditions de Bouillon, 2006), p. 41-42 :
Pour Averroès, la charia ne se discute pas, celui qui aurait l’audace de le faire s’exposerait à des châtiments justifiés. La sagesse, selon lui, a pour principe de faire allégeance à la Loi en estimant aveuglément le législateur. Toute opposition aux prescriptions de la charia fait planer la menace de la division de la communauté des croyants, et à ce titre, sème le trouble, le désordre (fasâd), réprimandable par l’exécution. Ainsi, dans son livre Tahafut al-Tahafut, Averroès recommande de tuer les hérétiques. L’islamologue Dominique Urvoy, dans sa biographie d’Averroès intitulée Les ambitions d’un intellectuel musulman [Éditions Flammarion, 1998 | fiche bibliographique], écrit que le philosophe aurait été obligé d’accepter la condamnation de Salman Rushdie s’il avait vécu à notre époque. Le jihâd, Averroès lui consacra un chapitre dans son livre Bidâyat al-Mudjtahid ainsi que dans la Paraphrase de la République de Platon dont est tiré l’extrait suivant :
Les nations de l’extérieur […] doivent être contraintes. Dans le cas de nations difficiles, cela ne peut se produire que par la guerre. Il en est ainsi dans les lois qui procèdent conformément aux lois humaines, comme dans notre loi divine. Car les chemins qui dans cette loi conduisent à Allah […] sont au nombre de deux : le premier passe par le discours, le second par la guerre.
Ainsi Averroès expose une version orthodoxe de la charia concernant les nations du territoire d’infidélité, la soumission par la conversion ou le combat. Son biographe Al-Ansârî al-Marrâkusî, s’appuyant sur le témoignage d’un disciple Abûl-Qâsim ben at Taylisân (1179-1244), rapporte qu’Averroès, dans un prêche à la Grande Mosquée de Cordoue, appela au jihâd offensif contre les royaumes chrétiens du Nord.
Pour en finir avec le mythe d’un Averroès tolérant, il faut aussi rappeler ce qu’il avait en commun avec les théories nazies sur l’eugénisme : l’élimination des handicapés mentaux.
Le professeur Rémi Brague (professeur de philosophie médiévale à la Sorbonne et à Munich), dans sa contribution à l’ouvrage collectif Enquêtes sur l’islam [Éditions Desclée de Brower, 2004], réalisa un chapitre sur le « jihâd des philosophes » dont les informations dispensées servent à cet éclaircissement. Il conclut son article par un propos allant à l’encontre des idées reçues sur les philosophes estimés paisibles du monde islamique :
Dans son approbation de la guerre, la falsâfa (philosophie islamique) est encore plus radicale que la pratique islamique ordinaire. Celle-ci a pour but la conquête de l’État, non celle des esprits ; il s’agit de s’emparer du pouvoir. D’après la doctrine islamique ordinaire, la conversion à long terme des peuples conquis est hautement souhaitable, mais n’est pas une fin première. […] La fin principale est la paix (salâm), c’est-à-dire, la domination islamique sur un domaine « pacifié » (dâr as-salâm). Les philosophes développent une doctrine d’après laquelle la guerre sainte peut conduire à la philosophie, ce pour quoi ils veulent aussi conquérir les âmes.
Et que dire de l’immense apport des chrétiens d’Orient dans le foisonnement scientifique et culturel du monde islamique médiéval ? Car les origines des sciences dites « arabes » sont en réalité chrétiennes et araméennes :
[https://www.youtube.com/watch?v=AhRXoo5XR3E]
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Ressources supplémentaires sur Le Monarchomaque :
- La transmission médiévale des savoirs entre l’Orient en l’Occident
- Vidéo de Rémi Brague sur la relation entre Thomas d’Aquin et notre djihadiste andalou favori : Pour en finir avec Averroès
- La civilisation arabo-musulmane est un mythe
- L’Occident ne doit pas ses savoirs au califat islamique
- Sylvain Gouguenheim répond à ses détracteurs
Les marxistes défendent les musulmans car ils trouvent qu’ils sont victimes de discrimination de la part des méchants nationalistes capitalistes.
L’argumentaire de Mme Hunke est plutôt douteux. L’islam a aussi des origines judaïques. Je ne comprendrai jamais pourquoi des nazis acceptaient mieux l’islam que le christianisme.