Lors de la Réformation protestante, le Psaume 68 de l’Ancien Testament fut traduit en français par Théodore de Bèze, mis en vers par Clément Marot, puis harmonisé par Claude Goudimel pour être chanté par les fidèles réformés. Surnommé le « Psaume des Batailles », il devint rapidement l’hymne militaire favori des huguenots pendant les Guerres de Religion aux XVIe & XVIIe siècles ainsi que lors de l’insurrection des Camisards dans les Cévennes au début du XVIIIe siècle. Le voici chanté en magnifique polyphonie.
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Les paroles du Psaume des Batailles :
Que Dieu se montre seulement,
Et l’on verra dans un moment
Abandonner la place.
Le camp des ennemis épars,
Épouvanté de toute part,
Fuira devant sa face.
On verra tout ce camp s’enfuir,
Comme l’on voit s’évanouir
Une épaisse fumée.
Comme la cire fond au feu,
Ainsi des méchants, devant Dieu,
La force est consumée.Mais, en présence du Seigneur,
Les justes chantent sa grandeur
Et sa gloire immortelle.
Et dans la grande joie qu’ils ont
Qu’en fuite, les méchants s’en vont,
Ils sautent d’allégresse.
Justes chantez tout d’une voix
Au Dieu des dieux, au Roi des rois,
La louange immortelle,
Car par l’orage il est porté,
Son nom est plein de majesté,
L’Éternel il s’appelle !Réjouissez-vous devant lui,
Il est pour la veuve un appui,
Pour l’orphelin le Père.
Lui, l’Unique, est notre recours,
Lui, qu’on adore chaque jour,
Siège en son sanctuaire !
Le Dieu puissant, par sa bonté,
Apporte la fécondité,
Rend la femme fertile.
Il sort le captif de ses fers,
Il se saisit de l’homme fier,
Le chasse hors de la ville !
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