Galileo Galilei (1564-1642), célèbre astronome italien né à Padoue en 1564 et décédé à Florence en 1642, emprisonné et torturé par le terrible tribunal de l’Inquisition pour avoir, dit-on, osé affirmé que la terre tourne autour du soleil et non l’inverse, demeure, dans notre imaginaire moderne, la figure proue de la rationalité scientifique face à l’obscurantisme religieux.
Mais si cette histoire officielle était fausse, si Galilée n’avait jamais été maltraité par ses détracteurs ? Si Galilée n’étais jamais parvenu – de son vivant – à prouver la thèse de l’héliocentrisme, Galilée ne serait pas, en fin de compte, un martyr de la science, mais plutôt une icône tronquée et utilisée à mauvais escient. C’est exactement ce qu’à démontré l’historien Aimé Richardt dans La vérité sur l’affaire Galilée, ouvrage entièrement construit à partir des documents d’époque plutôt que sur des sources secondaires.
Outre l’incapacité de Galilée à apporter une preuve à l’héliocentrisme (l’observation des phases de Vénus en 1610 invalidait le géocentrisme de Ptolémée mais était compatible avec le modèle intermédiaire de Tycho Brahé), il y a plusieurs autres faits méconnus concernant ce personnage…
Les mensonges de Galilée :
- En août 1609 : Galilée a mentit au Sénat de Venise en disant aux sénateurs qu’il a inventé le télescope (qu’il leur présenta en grande pompe). En vérité, Galilée n’a que reproduit une invention néerlandaise préexistante ; pour ce faire, il fit arrêter un calviniste hollandais qui visitait l’Italie et confisquer son télescope par un de ses amis qui était membre du Conseil des Dix à Venise, puis Galilée démonta et copia l’instrument (minutes 36 à 39). Galilée réitéra ce mensonge dans son livre Saggiatore en octobre 1623.
- En avril 1612 : Galilée a mentit à la communauté académique en annonçant à Federico Cesi (scientifique fondateur de l’Académie des Lynx) avoir découvert les taches du soleil. En vérité, se sont deux astronomes jésuites d’Ingolstadt en Bavière (Scheiner et Cysat) qui communiquèrent cette information à Galilée dès 1611.
Les erreurs de Galilée :
- Au printemps 1611 : Galilée affirme que Saturne est une « étoile triple » ou « trois astres se touchant », ce qui est faux. Les astronomes contemporains n’endossèrent pas cette idée galiléenne erronée.
- À partir de janvier 1616 : Galilée prétend dans son Discorso de Flusso e Reflusso que la marées sont causées par l’attraction solaire et la rotation de la terre sur elle-même (qui provoquerait un « brassage » des océans), ce qui est faux. Or l’astronome luthérien Johannes Kepler avait démontré dès 1609 dans son Astronomia Nova que les marées sont un effet de l’attraction lunaire. Galilée dédaignait l’explication scientifique de Kepler comme une « superstition astrologique ». Les astronomes jésuites confirmèrent l’analyse de Kepler. Galilée tenta de convertir le pape Urbain VIII à sa thèse non-scientifique au cours des six audiences qu’il lui accorda en avril 1624, mais Urbain VIII s’en tint à l’explication de Kepler. Dans son Dialogue sur les deux grands systèmes du monde publié en 1632, Galilée essaya encore de faire passer pour scientifique ses fantasmes sur les marées.
- En juin 1619 : Galilée fait publier un Discours sur les comètes, où il soutient (avec un de ses émules, Guiducci) que les comètes sont des simples phénomènes atmosphériques comparables aux arcs-en-ciel et aux halos. Cette position était déjà connue pour être totalement incorrecte, l’astronome Tycho Brahé ayant observé que les comètes sont des corps solides se déplaçant au-delà de l’orbite lunaire. Malgré cela, Galilée s’obstina à sa dans son Saggiatore d’octobre 1623.
- Galilée défendait que les planètes tournent autour du soleil sur une orbite parfaitement circulaire dont le soleil est le centre exact, schéma qui ne s’accorde avec aucune table astronomique qui ait jamais été réalisée et que même Copernic et Kepler jugeaient insoutenable. Cela nous permet de qualifier Galilée de piètre astronome.
D’autres mythes sur Galilée :
- Contrairement à ce que les anticléricaux Diderot et d’Alembert écrivirent dans le tome IV de leur Encyclopédie de 1754, l’Inquisition n’a pas contraint Galilée à se rétracter publiquement, mais seulement à prononcer une abjuration privée. Ce traitement de faveur lui fut accordé par Urbain VIII.
- Outre le fait qu’il y avait à cette époque une raison scientifique de s’opposer à l’héliocentrisme (l’absence d’observation de parallaxe stellaire), un fait est constamment occulté : Galilée ne fut pas uniquement condamné pour « hérésie » anti-catholique, mais également pour blasphème anti-aristotélicien. En effet la sentence de condamnation rendue par le Saint-Office le 22 juin 1633 stipule : « Que le Soleil soit au centre du monde et immobile de tout mouvement dans l’espace, est une proposition absurde et fausse en philosophie […] Que la Terre ne soit pas le centre du monde et immobile, et qu’elle se meuve d’un mouvement quotidien, est une proposition absurde et fausse en philosophie. »
- Galilée ne récita pas des psaumes comme pénitence à chaque semaine pendant trois ans.
- Galilée ne s’est pas exclamé « Et pourtant elle tourne ! » à la fin de son second procès.
Les « prisons » de Galilée pendant et après son second procès :
- 2 mois au palais de l’Ambassade de Toscane à Rome (février à avril 1633). Galilée avait le droit de sortir en carrosse, et il alla fréquemment se promener dans les jardins de la luxueuse Villa Médicis.
- 1 mois dans trois des meilleurs logements du palais du procureur du Saint-Office à Rome (avril à mai 1633).
- 2 autres mois au palais de l’Ambassade de Toscane (mai à juillet 1633).
- 5 mois dans la résidence de l’archevêque de Sienne, un amis du pape (juillet à novembre 1633).
- 8 ans dans sa somptueuse villa d’Arcetri en banlieue de Florence (décembre 1633 à janvier 1642), où un cardinal & neveu du pape, des princes italiens et des ducs français lui envoyèrent des cargaisons de cinquantaines de bouteilles de spiritueux. Notons que dès 1638 Galilée reçu l’autorisation officielle de circuler librement, donc son « emprisonnement » à domicile quasi-fictif ne dura que 5 ans, années pendant lesquelles il vécu très confortablement et continua de publier ses travaux de physique expérimentale sans embarras. Il ne cessa de recevoir des invitées distinguées (magistrats, juristes, savants, artistes, poètes). En Europe, Galilée n’était tellement pas considéré comme un « prisonnier » pendant qu’il était à Arcetri qu’en mai 1635 l’Université d’Amsterdam lui offrit une chaire !
Ressources supplémentaires :
- Le dénouement de la Révolution astronomique [Scribd]
- L’affaire Galilée et les données historiques [Samizdat]
- Chapitre 19 du livre “La vérité sur l’affaire Galilée” [Pour une école libre au Québec]
- L’affaire Galilée – La religion contre la science ? [Association de science créationniste du Québec]
- Les racines bibliques de la science moderne [Creation Ministries International]
« Bien que ces hypothèses [géocentristes de Ptolémée] paraissent sauver les apparences [c’est-à-dire expliquer les phénomènes cosmologiques], il ne faut pas affirmer qu’elles sont vraies, car on pourrait peut-être expliquer les mouvements apparents des astres par quelqu’autre procédé que les humains n’ont point encore conçu. »
— Thomas d’Aquin, Somme théologique, 1270
Luther, Calvin, and Copernicus – A Reformed Approach to Science and Scripture [Ligonier Ministries]