Via Actu-Chrétienne…
L’homosexualisme continue son combat destructeur et se révèle chaque jour un peu plus comme la nouvelle tyrannie du XXIe siècle. Demain, les chrétiens auront-ils encore le droit de croire et de vivre les valeurs de l’Évangile ?
Pourrons-nous encore penser que l’homosexualité est une déviance sexuelle ? Les lobbys LGBT auront-ils la peau des établissements privés qui prônent d’autres valeurs que les leurs ? Il est grand temps que l’Église se mobilise, s’indigne et défende corps et âmes des établissements hautement respectables comme celui du Collège Daniel à Guebwiller en Alsace. Lire à ce sujet Un collège évangélique dans la tourmente sur DieuTV.
Qu’on se le dise, le Collège Daniel est un collège hors-contrat, qui affiche très clairement son éthique chrétienne. Cyril Couderc, le professeur qui a signé une rupture conventionnelle de contrat à l’amiable en 2010, le savait très bien lorsqu’il a accepté de venir y travailler. Alors pourquoi se plaint-il aujourd’hui d’avoir été poussé au licenciement en raison de son homosexualité ? N’avait-il pas compris à l’époque que l’homosexualité ne cadrait pas avec les valeurs chrétiennes ? S’il préfère vivre son homosexualité plutôt que de vivre l’Évangile, pour quelles raisons s’est-il engagé dans ce collège privé alors que son choix de vie est pleinement en phase avec 99% des établissements scolaires en France ?
À quoi sert-il de créer des écoles privées et de supporter le coût élevé engendré par le choix d’être hors-contrat, si l’on ne peut pas être différent des autres établissements ? Est-ce un crime pour un collège privé de promouvoir et de faire respecter ses valeurs ?
Bien que détestable au possible, l’attitude du professeur n’est pas la seule à inspirer l’indignation. En effet, celle de Jean-François Collange, président du Conseil scolaire de la Fédération protestante de France (FPF) et de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) est tout aussi scandaleuse. Proclamant haut et fort que cet établissement n’est pas rattaché à son Conseil, en raison « des méthodes et des programmes enseignés » (sic), M. Collange est tout heureux de pouvoir se laver les mains dans cette affaire et de se ranger du côté de l’homosexualisme, plutôt que de s’évertuer à honorer la mission de la Fédération Protestante de France, à savoir : représenter et défendre les protestants. Le protestantisme traditionnel perdrait-il toute notion de l’Évangile ? Quel bel exemple d’unité dans la diversité, l’un des slogans préférés de la FPF ! Quant au Conseil national des églises évangéliques de France (CNEF), auquel l’établissement est rattaché, peut-être réagiront-ils l’année prochaine ? Peut-être sont-ils en vacances ?
Pauvre France ! Entre l’homosexualisme procédurier, la compromission luthéro-réformée [sic] et le silence évangélique… ceux qui veulent suivre Jésus ont intérêt à avoir les reins solides. Courage Luc Bussière, ton travail n’est pas vain !
L’arrière-plan historique de ce conflit en éducation
Cette affaire ↑ est l’occasion parfaite pour revenir sur le rôle considérable que des « protestants » ont joués dans la mise en place puis le fonctionnement de la IIIe République française et l’imposition de l’école publique laïque par cette dernière. Voici un extrait-synthèse du livre Les deux républiques françaises de Philippe Nemo, paru aux Presses universitaires de France (PuF), dont la thèse met en relief l’opposition multi-centenaire entre deux types de républicanisme en France : les tenants de « 1789 » (partisans de l’État de droit) et ceux de « 1793 » (jacobins, laïcistes et socialistes)…
Une première loi Ferry de 1879 établit le monopole de l’État sur la collation des grades, et interdit tout enseignement aux membres des congrégations « non autorisées ». Dès 1880, un premier décret dissout les Jésuites ; un second, les autres congrégations « non autorisées ». 261 couvents sont fermés et près de 6000 religieux expulsés. En mars 1882, la loi de laïcisation est votée. Une loi de gratuité, votée précédemment, fait financer l’école laïque par les contribuables catholiques qui devront donc payer une seconde fois l’école s’ils veulent scolariser leurs enfants dans des écoles privées de leur choix. Les 15 000 religieuses qui enseignent dans les écoles publiques sont licenciées par la loi Goblet qui, en outre, nationalise entièrement l’enseignement public, c’est-à-dire le fait dépendre du seul gouvernement central. En 1884, on prive du droit d’éligibilité les ministres du culte. On surveille, dénonce, traduit en justice les prêtres qui expriment leur désaccord avec la politique antireligieuse du gouvernement. On repère ainsi les Lyonnais qui mettent des lumières à leur balcon lors de la fête traditionnelle de l’Immaculée Conception le 8 décembre ; quand il s’agit de fonctionnaires, on les révoque.
L’école publique « protestante »
Les opportunistes entendent donner un tour constructif et libéral à leur œuvre scolaire. Cette situation durera pendant quelque deux décennies. C’est dans cette période que naît l’ « école de la République », la fameuse école des « hussards noirs ». Elle a été véritablement laïque. Cette première école républicaine est due non pas à des libres-penseurs et à des athées, mais à des protestants. La spiritualité protestante attire les libéraux, d’autant que les protestants sont à l’origine des libertés modernes. Guizot, Constant, Laboulaye marquent la vie intellectuelle ; il y a cinq protestants sur dix ministres dans le premier gouvernement de la République des républicains. Tous appartiennent à l’aile « libérale » du protestantisme français. Vaincus en 1872 au Synode national par les orthodoxes, ces libéraux se sont éloignés de l’Église réformée.
Ferdinand Buisson, directeur de l’enseignement primaire, Jules Steeg et Louis Liard en sont les figures les plus marquantes. Ils veulent enseigner une morale qui puisse être acceptée par toutes les familles spirituelles de la France, mais ne choque pas la majorité catholique, fondée notamment autour du kantisme.
Mais du contrat passé par les protestants avec l’État (avoir un homme de la République dans chaque village, en face de l’homme de l’Église) impliquait que les républicains acceptassent de recruter en grand nombre des instituteurs issus des couches nouvelles. Or, ceux-ci étaient des adeptes de l’idéologie de « 1793 » bien plus que du protestantisme et du kantisme. Aussi, rapidement, les protestants seront dépossédés de leur œuvre.
Le Synode national de 1872
Après que les orthodoxes battirent les libéraux au Synode national de l’Église réformée de France en 1872, ces libéraux changèrent de stratégie. Ils investirent l’État républicain et utilisèrent l’autorité du glaive étatique pour forcer l’Église réformée – à dominance orthodoxe – à accepter les libéraux en son sein. Cela, tout en empêchant aux orthodoxes majoritaires de tenir de nouveaux synodes pendant trois décennies (!) :
Sous la IIIe République, les réformés purent convoquer un synode. Celui-ci adopta une confession de foi orthodoxe, rédigée par Charles Bois (1826-1891). Les libéraux, qui ne pouvaient y souscrire, furent autorisés par le gouvernement à rester dans l’Église. Le gouvernement interdit de nouveaux synodes ; les orthodoxes ne purent donc avoir pendant 30 ans que des synodes officieux, tandis que les libéraux avaient des assemblées générales.
Source ↑ : Jules-Marcel Nicole, Précis d’histoire de l’Église, Éditions de l’Institut Biblique, Nogent-sur-Marne (Île-de-France), 2005, p. 224 sur 295.
Ainsi, on voit que la gauchisation du protestantisme français est principalement le fait des hérétiques déviants qui, ébranlés par la voie démocratique, entrèrent au gouvernement et instrumentalisèrent l’État pour affaiblir les orthodoxes en leur interdisant de tenir de nouveaux synodes tout en permettant aux libéraux de continuer à contaminer l’Église réformée. À long terme, cette politique d’ingérence et de coercition a porté ses fruits empoisonnés. Ainsi, Marcel Manoë, le président de l’Église réformée de France (ERF = théoriquement les descendants directs des Huguenots), défends les « pasteurs » homosexuels de l’ERF en ces termes : « La diversité sexuelle ne doit pas être refusée », « nos contemporains ont besoin de repères pour se construire mais certainement pas ceux de l’intolérance, de la discrimination et de l’exclusion », et tout le reste du catéchisme postmoderne habituel. Comme j’en ai fait état dans un billet précédent, plusieurs « pasteurs » de l’ERF se moquent éperdument des chrétiens trinitaires. Pendant ce temps, le président de la Fédération protestante de France (FPF), Claude Baty, défend stupidement l’islamisation de l’Occident, alors qu’à chaque semaine des protestants se font brutalement persécuter et mettre à mort dans les pays musulmans. Claude Baty a par ailleurs célébré la clôture du jeune du Ramadan en septembre 2010. Chrétiens, vous êtes entre bonnes mains. « Quand la prudence fait défaut, le peuple tombe » (Proverbes 10:14).
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